HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XIX

Vers 350-399

  Vers 350-399

[19,350] δἅρπῃ ἐϊκυῖα τανυπτέρυγι λιγυφώνῳ
οὐρανοῦ ἐκκατεπᾶλτο διαἰθέρος. αὐτὰρ Ἀχαιοὶ
αὐτίκα θωρήσσοντο κατὰ στρατόν· δἈχιλῆϊ
νέκταρ ἐνὶ στήθεσσι καὶ ἀμβροσίην ἐρατεινὴν
στάξ᾽, ἵνα μή μιν λιμὸς ἀτερπὴς γούναθἵκοιτο·
355 αὐτὴ δὲ πρὸς πατρὸς ἐρισθενέος πυκινὸν δῶ
ᾤχετο, τοὶ δἀπάνευθε νεῶν ἐχέοντο θοάων.
ὡς δὅτε ταρφειαὶ νιφάδες Διὸς ἐκποτέονται
ψυχραὶ ὑπὸ ῥιπῆς αἰθρηγενέος Βορέαο,
ὣς τότε ταρφειαὶ κόρυθες λαμπρὸν γανόωσαι
360 νηῶν ἐκφορέοντο καὶ ἀσπίδες ὀμφαλόεσσαι
θώρηκές τε κραταιγύαλοι καὶ μείλινα δοῦρα.
αἴγλη δοὐρανὸν ἷκε, γέλασσε δὲ πᾶσα περὶ χθὼν
χαλκοῦ ὑπὸ στεροπῆς· ὑπὸ δὲ κτύπος ὄρνυτο ποσσὶν
ἀνδρῶν· ἐν δὲ μέσοισι κορύσσετο δῖος Ἀχιλλεύς.
365 τοῦ καὶ ὀδόντων μὲν καναχὴ πέλε, τὼ δέ οἱ ὄσσε
λαμπέσθην ὡς εἴ τε πυρὸς σέλας, ἐν δέ οἱ ἦτορ
δῦνἄχος ἄτλητον· δἄρα Τρωσὶν μενεαίνων
δύσετο δῶρα θεοῦ, τά οἱ Ἥφαιστος κάμε τεύχων.
κνημῖδας μὲν πρῶτα περὶ κνήμῃσιν ἔθηκε
370 καλὰς ἀργυρέοισιν ἐπισφυρίοις ἀραρυίας·
δεύτερον αὖ θώρηκα περὶ στήθεσσιν ἔδυνεν.
ἀμφὶ δἄρὤμοισιν βάλετο ξίφος ἀργυρόηλον
χάλκεον· αὐτὰρ ἔπειτα σάκος μέγα τε στιβαρόν τε
εἵλετο, τοῦ δἀπάνευθε σέλας γένετἠΰτε μήνης.
375 ὡς δὅτἂν ἐκ πόντοιο σέλας ναύτῃσι φανήῃ
καιομένοιο πυρός, τό τε καίεται ὑψόθὄρεσφι
σταθμῷ ἐν οἰοπόλῳ· τοὺς δοὐκ ἐθέλοντας ἄελλαι
πόντον ἐπἰχθυόεντα φίλων ἀπάνευθε φέρουσιν·
ὣς ἀπἈχιλλῆος σάκεος σέλας αἰθέρἵκανε
380 καλοῦ δαιδαλέου· περὶ δὲ τρυφάλειαν ἀείρας
κρατὶ θέτο βριαρήν· δἀστὴρ ὣς ἀπέλαμπεν
ἵππουρις τρυφάλεια, περισσείοντο δἔθειραι
χρύσεαι, ἃς Ἥφαιστος ἵει λόφον ἀμφὶ θαμειάς.
πειρήθη δἕο αὐτοῦ ἐν ἔντεσι δῖος Ἀχιλλεύς,
385 εἰ οἷ ἐφαρμόσσειε καὶ ἐντρέχοι ἀγλαὰ γυῖα·
τῷ δεὖτε πτερὰ γίγνετ᾽, ἄειρε δὲ ποιμένα λαῶν.
ἐκ δἄρα σύριγγος πατρώϊον ἐσπάσατἔγχος
βριθὺ μέγα στιβαρόν· τὸ μὲν οὐ δύνατἄλλος Ἀχαιῶν
πάλλειν, ἀλλά μιν οἶος ἐπίστατο πῆλαι Ἀχιλλεύς·
390 Πηλιάδα μελίην, τὴν πατρὶ φίλῳ πόρε Χείρων
Πηλίου ἐκ κορυφῆς φόνον ἔμμεναι ἡρώεσσιν·
ἵππους δΑὐτομέδων τε καὶ Ἄλκιμος ἀμφιέποντες
ζεύγνυον· ἀμφὶ δὲ καλὰ λέπαδνἕσαν, ἐν δὲ χαλινοὺς
γαμφηλῇς ἔβαλον, κατὰ δἡνία τεῖναν ὀπίσσω
395 κολλητὸν ποτὶ δίφρον. δὲ μάστιγα φαεινὴν
χειρὶ λαβὼν ἀραρυῖαν ἐφἵπποιιν ἀνόρουσεν
Αὐτομέδων· ὄπιθεν δὲ κορυσσάμενος βῆ Ἀχιλλεὺς
τεύχεσι παμφαίνων ὥς τἠλέκτωρ Ὑπερίων,
σμερδαλέον δἵπποισιν ἐκέκλετο πατρὸς ἑοῖο·
[19,350] Sous l'aspect d'un faucon, ailes étendues, voix aiguë,
elle sauta du ciel à travers l'éther. Les Achéens s'armaient
dans le camp. Elle, dans la poitrine d'Achille, versa
goutte à goutte le nectar et l'agréable ambroisie, pour
que la faim pénible ne gagnât pas ses genoux. Puis, vers
la demeure bien jointe de son père très puissant, elle partit.
Eux se répandirent hors des vaisseaux rapides. Aussi
serrés que les flocons de neige volent de chez Zeus, glacés,
sous le souffle de Borée, fils de l'Éther, aussi serrés, alors,
les casques à l'éclat brillant étaient tirés des vaisseaux,
ainsi que les boucliers renflés au centre, les cuirasses aux
fortes courbures et les lances de frêne. Leur éclat allait
au ciel; et toute la terre, alentour, riait des éclairs du
bronze. Un bruit sourd montait sous les pieds des guerriers.
Au milieu d'eux s'armait le divin Achille. Ses dents
grinçaient; ses yeux brillaient comme, en un feu, la
flamme; et, en lui-même, son coeur était pénétré d'une
douleur intolérable. Courroucé contre les Troyens, il
revêtit les présents du dieu, qu'Héphaïstos avait forgés
par son travail : les jambarts, d'abord, dont il entoura ses
jambes, très beaux, articulés sur des couvre-chevilles
d'argent; en second lieu la cuirasse, dont il revêtit sa
poitrine; sur ses épaules il jeta l'épée ornée de clous
d'argent, elle-même en bronze; puis il prit le bouclier,
grand et solide, d'où, visible de loin, naquit une lueur,
comme de la lune. Ainsi que, de la haute mer, une lueur
apparaît aux matelots, celle d'un feu qui brûle (il brûle
là-haut, sur les montagnes, dans un parc à moutons); mais,
malgré eux, les tempêtes, sur la mer poissonneuse, loin de
leurs amis les emportent; ainsi, du bouclier d'Achille, une
lueur allait jusqu'à l'éther, du beau bouclier bien ouvré.
Prenant le casque, il le mit sur sa tête, très résistant;
comme un astre, il brillait, ce casque à crinière, et autour
s'agitaient les crins dorés qu'Héphaïstos avait jetés
autour du panache, en grand nombre.
Le divin Achille s'essaya lui-même dans cette armure,
pour voir si elle s'adaptait bien, et laissait leur jeu à ses
membres brillants. Or ces armes étaient pour lui comme
des ailes, qui soulevaient le pasteur de troupes. Il tira donc
du fourreau la lance paternelle, lourde, grande, robuste;
aucun autre Achéen ne pouvait la brandir; seul Achille
savait la brandir. C'était un frêne du Pélion que, pour le
père d'Achille, avait coupé Chiron, sur la cime du Pélion,
afin de meurtrir les héros.
Les chevaux, Automédon et Alkimos s'occupaient de
les atteler. Autour d'eux ils jetèrent les beaux colliers,
leur mirent le mors aux mâchoires, et tendirent les rênes
en arrière, vers la caisse bien ajustée du char. Le fouet
brillant et commode en main, sur le char s'élança Automédon;
derrière lui, casqué, monta Achille, resplendissant
sous ses armes comme le lumineux Hypérion; et d'une
voix terrible il cria aux chevaux de son père :


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 26/05/2006