HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XIX

Vers 200-249

  Vers 200-249

[19,200] ἄλλοτέ περ καὶ μᾶλλον ὀφέλλετε ταῦτα πένεσθαι,
ὁππότε τις μεταπαυσωλὴ πολέμοιο γένηται
καὶ μένος οὐ τόσον ᾖσιν ἐνὶ στήθεσσιν ἐμοῖσι.
νῦν δοἳ μὲν κέαται δεδαϊγμένοι, οὓς ἐδάμασσεν
Ἕκτωρ Πριαμίδης, ὅτε οἱ Ζεὺς κῦδος ἔδωκεν,
205 ὑμεῖς δἐς βρωτὺν ὀτρύνετον· τἂν ἔγωγε
νῦν μὲν ἀνώγοιμι πτολεμίζειν υἷας Ἀχαιῶν
νήστιας ἀκμήνους, ἅμα δἠελίῳ καταδύντι
τεύξεσθαι μέγα δόρπον, ἐπὴν τεισαίμεθα λώβην.
πρὶν δοὔ πως ἂν ἔμοιγε φίλον κατὰ λαιμὸν ἰείη
210 οὐ πόσις οὐδὲ βρῶσις ἑταίρου τεθνηῶτος
ὅς μοι ἐνὶ κλισίῃ δεδαϊγμένος ὀξέϊ χαλκῷ
κεῖται ἀνὰ πρόθυρον τετραμμένος, ἀμφὶ δἑταῖροι
μύρονται· τό μοι οὔ τι μετὰ φρεσὶ ταῦτα μέμηλεν,
ἀλλὰ φόνος τε καὶ αἷμα καὶ ἀργαλέος στόνος ἀνδρῶν.
215 τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
Ἀχιλεῦ Πηλῆος υἱὲ μέγα φέρτατἈχαιῶν,
κρείσσων εἰς ἐμέθεν καὶ φέρτερος οὐκ ὀλίγον περ
ἔγχει, ἐγὼ δέ κε σεῖο νοήματί γε προβαλοίμην
πολλόν, ἐπεὶ πρότερος γενόμην καὶ πλείονα οἶδα.
220 τώ τοι ἐπιτλήτω κραδίη μύθοισιν ἐμοῖσιν.
αἶψά τε φυλόπιδος πέλεται κόρος ἀνθρώποισιν,
ἧς τε πλείστην μὲν καλάμην χθονὶ χαλκὸς ἔχευεν,
ἄμητος δὀλίγιστος, ἐπὴν κλίνῃσι τάλαντα
Ζεύς, ὅς τἀνθρώπων ταμίης πολέμοιο τέτυκται.
225 γαστέρι δοὔ πως ἔστι νέκυν πενθῆσαι Ἀχαιούς·
λίην γὰρ πολλοὶ καὶ ἐπήτριμοι ἤματα πάντα
πίπτουσιν· πότε κέν τις ἀναπνεύσειε πόνοιο;
ἀλλὰ χρὴ τὸν μὲν καταθάπτειν ὅς κε θάνῃσι
νηλέα θυμὸν ἔχοντας ἐπἤματι δακρύσαντας·
230 ὅσσοι δἂν πολέμοιο περὶ στυγεροῖο λίπωνται
μεμνῆσθαι πόσιος καὶ ἐδητύος, ὄφρἔτι μᾶλλον
ἀνδράσι δυσμενέεσσι μαχώμεθα νωλεμὲς αἰεὶ
ἑσσάμενοι χροῒ χαλκὸν ἀτειρέα. μηδέ τις ἄλλην
λαῶν ὀτρυντὺν ποτιδέγμενος ἰσχαναάσθω·
235 ἥδε γὰρ ὀτρυντὺς κακὸν ἔσσεται ὅς κε λίπηται
νηυσὶν ἐπἈργείων· ἀλλἀθρόοι ὁρμηθέντες
Τρωσὶν ἐφἱπποδάμοισιν ἐγείρομεν ὀξὺν Ἄρηα.
, καὶ Νέστορος υἷας ὀπάσσατο κυδαλίμοιο
Φυλεΐδην τε Μέγητα Θόαντά τε Μηριόνην τε
240 καὶ Κρειοντιάδην Λυκομήδεα καὶ Μελάνιππον·
βὰν δἴμεν ἐς κλισίην Ἀγαμέμνονος Ἀτρεΐδαο.
αὐτίκἔπειθἅμα μῦθος ἔην, τετέλεστο δὲ ἔργον·
ἑπτὰ μὲν ἐκ κλισίης τρίποδας φέρον, οὕς οἱ ὑπέστη,
αἴθωνας δὲ λέβητας ἐείκοσι, δώδεκα δἵππους·
245 ἐκ δἄγον αἶψα γυναῖκας ἀμύμονα ἔργα ἰδυίας
ἕπτ᾽, ἀτὰρ ὀγδοάτην Βρισηΐδα καλλιπάρῃον.
χρυσοῦ δὲ στήσας Ὀδυσεὺς δέκα πάντα τάλαντα
ἦρχ᾽, ἅμα δἄλλοι δῶρα φέρον κούρητες Ἀχαιῶν.
καὶ τὰ μὲν ἐν μέσσῃ ἀγορῇ θέσαν, ἂν δἈγαμέμνων
[19,200] d'autres moments sont préférables pour vous occuper
de cela, quand le combat se relâchera, et que l'ardeur ne sera
pas si grande en ma poitrine. Mais maintenant, ils gisent,
transpercés, ceux qu'a domptés Hector fils de Priam,
quand Zeus lui a donné la gloire; et vous deux, vous
nous pressez de manger ! Pour ma part, certes, maintenant,
je pousserais les fils d'Achéens à combattre à jeun,
sans manger, puis, au coucher du soleil, à préparer un
grand repas, quand nous aurons fait payer cet outrage.
D'ici là, il ne saurait passer par mon gosier ni boisson ni
aliment, après la mort du compagnon qui, dans ma
baraque, percé par le bronze aigu, gît, tourné vers la
porte : et autour de lui mes compagnons pleurent. Aussi
n'est-ce pas de ces choses que mon âme a souci, mais
de meurtre, de sang, et des affreux gémissements des hommes. »
L'ingénieux Ulysse répondit :
«O Achille, fils de Pélée, de beaucoup supérieur à tous
les Achéens, tu es plus fort que moi, supérieur, et non de
peu, par la lance; mais moi, par la pensée, je te dépasserais
de beaucoup, car je suis né avant toi, et j'en sais davantage.
Que ton coeur supporte donc mes paroles. Les
hommes sont vite dégoûtés du combat, où nombreux
sont les épis que le bronze verse sur la terre, mais rare
le grain, quand a incliné ses balances Zeus, qui est, pour
les hommes, l'intendant de la guerre. Ce n'est pas par le
ventre que les Achéens ont à prendre le deuil d'un mort.
Ils sont trop nombreux, trop serrés à tomber chaque
jour. Quand respirer dans nos peines? Non; il faut
ensevelir celui qui meurt, en gardant un coeur ferme
après une journée de larmes; et tous ceux qui survivent
à la bataille odieuse doivent penser à boire et à manger,
afin qu'encore davantage nous combattions les ennemis,
sans cesse, toujours, le corps couvert de bronze inflexible.
Qu'aucun homme de troupe n'attende un autre appel,
sans bouger; car voici l'appel : il y aura du malheur pour
qui restera près des vaisseaux argiens. Mais, lancés en
masse contre les Troyens dompteurs de chevaux, éveillons
le perçant Arès."
Il dit, et se fit suivre des fils du glorieux Nestor, de
Mégès, fils de Phylée, de Thoas, de Mérion, et de Lycomède,
fils de Créon, et de Mélanippos. Ils allèrent à la
baraque d'Agamemnon l'Atride; et aussitôt, en même
temps, ils parlèrent et la chose fut faite. De la baraque,
ils apportèrent sept trépieds promis à Achille, vingt
chaudrons allant au feu, douze chevaux; ils emmenèrent
aussitôt des femmes habiles aux travaux irréprochables,
sept femmes, et, (ce fut la huitième), Briséis aux belles
joues. Quant à l'or, Ulysse en avait pesé dix talents, au
total, et il marchait devant; d'autres l'accompagnaient,
portant les présents, de jeunes Achéens.
Ils les déposèrent au milieu de la place,


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Dernière mise à jour : 26/05/2006