HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XIX

Vers 1-49

  Vers 1-49

[19,0] Ἰλιὰς Τ.
1 Ἠὼς μὲν κροκόπεπλος ἀπὨκεανοῖο ῥοάων
ὄρνυθ᾽, ἵνἀθανάτοισι φόως φέροι ἠδὲ βροτοῖσιν·
δἐς νῆας ἵκανε θεοῦ πάρα δῶρα φέρουσα.
εὗρε δὲ Πατρόκλῳ περικείμενον ὃν φίλον υἱὸν
5 κλαίοντα λιγέως· πολέες δἀμφαὐτὸν ἑταῖροι
μύρονθ᾽· δἐν τοῖσι παρίστατο δῖα θεάων,
ἔν τἄρα οἱ φῦ χειρὶ ἔπος τἔφατἔκ τὀνόμαζε·
τέκνον ἐμὸν τοῦτον μὲν ἐάσομεν ἀχνύμενοί περ
κεῖσθαι, ἐπεὶ δὴ πρῶτα θεῶν ἰότητι δαμάσθη·
10 τύνη δἩφαίστοιο πάρα κλυτὰ τεύχεα δέξο
καλὰ μάλ᾽, οἷοὔ πώ τις ἀνὴρ ὤμοισι φόρησεν.
ὡς ἄρα φωνήσασα θεὰ κατὰ τεύχεἔθηκε
πρόσθεν Ἀχιλλῆος· τὰ δἀνέβραχε δαίδαλα πάντα.
Μυρμιδόνας δἄρα πάντας ἕλε τρόμος, οὐδέ τις ἔτλη
15 ἄντην εἰσιδέειν, ἀλλἔτρεσαν. αὐτὰρ Ἀχιλλεὺς
ὡς εἶδ᾽, ὥς μιν μᾶλλον ἔδυ χόλος, ἐν δέ οἱ ὄσσε
δεινὸν ὑπὸ βλεφάρων ὡς εἰ σέλας ἐξεφάανθεν·
τέρπετο δἐν χείρεσσιν ἔχων θεοῦ ἀγλαὰ δῶρα.
αὐτὰρ ἐπεὶ φρεσὶν ᾗσι τετάρπετο δαίδαλα λεύσσων
20 αὐτίκα μητέρα ἣν ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
μῆτερ ἐμὴ τὰ μὲν ὅπλα θεὸς πόρεν οἷἐπιεικὲς
ἔργἔμεν ἀθανάτων, μὴ δὲ βροτὸν ἄνδρα τελέσσαι.
νῦν δἤτοι μὲν ἐγὼ θωρήξομαι· ἀλλὰ μάλαἰνῶς
δείδω μή μοι τόφρα Μενοιτίου ἄλκιμον υἱὸν
25 μυῖαι καδδῦσαι κατὰ χαλκοτύπους ὠτειλὰς
εὐλὰς ἐγγείνωνται, ἀεικίσσωσι δὲ νεκρόν,
ἐκ δαἰὼν πέφαται, κατὰ δὲ χρόα πάντα σαπήῃ.
τὸν δἠμείβετἔπειτα θεὰ Θέτις ἀργυρόπεζα·
τέκνον μή τοι ταῦτα μετὰ φρεσὶ σῇσι μελόντων.
30 τῷ μὲν ἐγὼ πειρήσω ἀλαλκεῖν ἄγρια φῦλα
μυίας, αἵ ῥά τε φῶτας ἀρηϊφάτους κατέδουσιν·
ἤν περ γὰρ κεῖταί γε τελεσφόρον εἰς ἐνιαυτόν,
αἰεὶ τῷ γἔσται χρὼς ἔμπεδος, καὶ ἀρείων.
ἀλλὰ σύ γεἰς ἀγορὴν καλέσας ἥρωας Ἀχαιοὺς
35 μῆνιν ἀποειπὼν Ἀγαμέμνονι ποιμένι λαῶν
αἶψα μάλἐς πόλεμον θωρήσσεο, δύσεο δἀλκήν.
ὣς ἄρα φωνήσασα μένος πολυθαρσὲς ἐνῆκε,
Πατρόκλῳ δαὖτἀμβροσίην καὶ νέκταρ ἐρυθρὸν
στάξε κατὰ ῥινῶν, ἵνα οἱ χρὼς ἔμπεδος εἴη.
40 αὐτὰρ βῆ παρὰ θῖνα θαλάσσης δῖος Ἀχιλλεὺς
σμερδαλέα ἰάχων, ὦρσεν δἥρωας Ἀχαιούς.
καί οἵ περ τὸ πάρος γε νεῶν ἐν ἀγῶνι μένεσκον
οἵ τε κυβερνῆται καὶ ἔχον οἰήϊα νηῶν
καὶ ταμίαι παρὰ νηυσὶν ἔσαν σίτοιο δοτῆρες,
45 καὶ μὴν οἳ τότε γεἰς ἀγορὴν ἴσαν, οὕνεκἈχιλλεὺς
ἐξεφάνη, δηρὸν δὲ μάχης ἐπέπαυτἀλεγεινῆς.
τὼ δὲ δύω σκάζοντε βάτην Ἄρεος θεράποντε
Τυδεΐδης τε μενεπτόλεμος καὶ δῖος Ὀδυσσεὺς
ἔγχει ἐρειδομένω· ἔτι γὰρ ἔχον ἕλκεα λυγρά·
[19,0] CHANT XIX - Achille renonce à sa colère.
L'Aurore au voile de safran, quittant le cours de
l'Océan, montait, pour apporter la lumière aux immortels
et aux humains; et Thétis arriva aux vaisseaux, apportant
de la part du dieu ses présents. Elle trouva,
étendu près de Patrocle, son fils aimé pleurant avec des
cris aigus. Nombreux, autour de lui, des compagnons se
lamentaient. Elle, au milieu d'eux, se dressa, divine entre
les déesses, planta sa main dans celle de son fils, et lui
dit en le nommant :
«Mon enfant, laissons cet homme, malgré notre affliction,
gisant, puisque c'est, avant tout, la volonté des
dieux qui l'a dompté; et toi, de la part d'Héphaïstos,
reçois ces armes glorieuses, si belles, telles qu'encore
aucun homme n'en porta sur les épaules. »
Ayant ainsi parlé, la déesse posa les armes devant
Achille, au bruit retentissant de toutes ces merveilles.
Les Myrmidons, tous, en tremblèrent; aucun n'osa les
regarder en face : ils s'enfuirent en tremblant. Achille,
lui, en les voyant, se sentit plus pénétré de colère. Ses
yeux, terribles, sous ses paupières, avec l'éclat du feu
brillèrent. Il se plaisait à tenir dans ses mains les présents
brillants du dieu. Puis, quand son âme eut pris plaisir à
regarder ces merveilles, il dit à sa mère ces mots ailés :
« Ma mère, ces armes, un dieu te les a données; digne
ouvrage des immortels, qu'un humain n'accomplit pas.
Maintenant, donc, je vais m'armer. Mais je crains furieusement
que, pendant ce temps, sur le fils vaillant de
Ménoetios, les mouches, pénétrant par les blessures du
bronze, n'engendrent des vers, ne souillent ce cadavre
— (privé de la vie, tuée en lui) — et que toute la chair
n'en soit corrompue ».
La déesse Thétis aux pieds d'argent répondit :
"Mon enfant, que cela n'inquiète pas ton âme. De
lui je tâcherai d'écarter ces tribus sauvages, ces mouches
qui dévorent les hommes victimes d'Arès. Même s'il gît
une année entière, toujours sa chair sera dans un état
semblable, ou même meilleur. Mais toi, appelle à l'agora
les héros Achéens, renonce à ta colère contre Agamemnon,
pasteur de troupes, hâte-toi de t'armer pour le combat,
et de revêtir ta vaillance."
Ayant ainsi parlé, elle jeta en Achille une ardeur pleine
d'audace; pour Patrocle, elle lui versa de l'ambroisie et
du nectar rouge par les narines, afin que sa chair
restât dans le même état.
Suivant le rivage de la mer, le divin Achille, en criant
terriblement, fit lever les héros achéens. Ceux qui, avant,
restaient dans le cercle des vaisseaux, les pilotes qui
tiennent le gouvernail des vaisseaux, les intendants près
des vaisseaux, distributeurs de blé, vinrent alors eux-mêmes
à l'assemblée, parce qu'Achille avait reparu, lui
qui, pendant longtemps, avait cessé d'aller au combat
douloureux. Tous deux vinrent, en boitant, les serviteurs
d'Arès, le fils de Tydée ardent au combat, et le divin Ulysse,
appuyés sur leur pique, car ils avaient encore leurs tristes blessures;


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Dernière mise à jour : 26/05/2006