[9,8,6] <177> Μετὰ δὲ τὴν Ἰωάζου τελευτὴν ἐκδέχεται τὴν ἀρχὴν ὁ υἱὸς αὐτοῦ Ἰώασος.
ἕβδομον ἤδη καὶ τριακοστὸν ἔτος βασιλεύοντος Ἰωάσου τῆς Ἰούδα φυλῆς παρέλαβε τὴν
ἀρχὴν οὗτος ὁ Ἰώασος ἐν Σαμαρείᾳ τῶν Ἰσραηλιτῶν: καὶ γὰρ αὐτὸς τὴν αὐτὴν εἶχε
προσηγορίαν τῷ τῶν Ἱεροσολυμιτῶν βασιλεῖ: καὶ κατέσχεν αὐτὴν ἔτεσιν ἑκκαίδεκα.
<178> ἀγαθὸς δ' ἦν καὶ οὐδὲν ὅμοιος τῷ πατρὶ τὴν φύσιν. κατ' ἐκεῖνον δὲ τὸν
καιρὸν Ἐλισσαίου τοῦ προφήτου γηραιοῦ μὲν ἤδη τυγχάνοντος εἰς δὲ νόσον
ἐμπεπτωκότος ἧκεν ὁ τῶν Ἰσραηλιτῶν βασιλεὺς πρὸς αὐτὸν ἐπισκεψόμενος. <179>
καταλαβὼν δὲ αὐτὸν ἐν ἐσχάτοις ὄντα κλαίειν ἤρξατο <βλέποντος αὐτοῦ> καὶ
ποτνιᾶσθαι καὶ πατέρα τε ἀποκαλεῖν καὶ ὅπλον: δι' αὐτὸν γὰρ μηδέποτε χρήσασθαι
πρὸς τοὺς ἐχθροὺς ὅπλοις, ἀλλὰ ταῖς ἐκείνου προφητείαις ἀμαχητὶ κρατεῖν τῶν
πολεμίων: νῦν δ' ἀπιέναι μὲν αὐτὸν ἐκ τοῦ ζῆν, καταλείπειν δ' ἐξωπλισμένον τοῖς
Σύροις καὶ τοῖς ἀπ' αὐτῶν πολεμίοις. <180> οὐδ' αὐτῷ τοίνυν ζῆν ἔτι ἀσφαλὲς
ἔλεγεν, ἀλλὰ καλῶς ἔχειν συνεξορμᾶν αὐτῷ καὶ συναπαίρειν ἐκ τοῦ βίου. ταῦτ'
ὀδυρόμενον Ἐλισσαῖος παρεμυθεῖτο τὸν βασιλέα καὶ τόξον ἐκέλευσεν αὐτῷ κομισθὲν
ἐντεῖναι τοῦτο. ποιήσαντος οὖν εὐτρεπὲς τοῦ βασιλέως τὸ τόξον, ἐπιλαβόμενον τῶν
χειρῶν αὐτοῦ ἐκέλευσεν αὐτὸν τοξεύειν. <181> τρία βέλη δ' αὐτοῦ προεμένου εἶτα
δ' ἀναπαυσαμένου “πλείω μέν, εἶπεν, ἀφεὶς ἐκ ῥιζῶν ἂν τὴν τῶν Σύρων βασιλείαν
ἐξεῖλες, ἐπεὶ δὲ τρισὶν ἠρκέσθης μόνοις, τοσαύταις καὶ μάχαις κρατήσεις συμβαλὼν
τοῖς Σύροις, ἵνα τὴν χώραν ἣν ἀπετέμοντο τοῦ σοῦ πατρὸς ἀνακτήσῃ: καὶ ὁ μὲν
βασιλεὺς τοῦτ' ἀκούσας ἀπηλλάγη. <182> μετ' οὐ πολὺ δὲ καὶ ὁ προφήτης ἀπέθανεν
ἀνὴρ ἐπὶ δικαιοσύνῃ διαβόητος καὶ φανερῶς σπουδασθεὶς ὑπὸ τοῦ θεοῦ: θαυμαστὰ γὰρ
καὶ παράδοξα διὰ τῆς προφητείας ἐπεδείξατο ἔργα καὶ μνήμης λαμπρᾶς παρὰ τοῖς
Ἑβραίοις ἀξιωθέντα. ἔτυχε δὲ καὶ ταφῆς μεγαλοπρεποῦς καὶ οἵας εἰκὸς ἦν τὸν οὕτω
θεοφιλῆ μεταλαβεῖν. <183> συνέβη δὲ καὶ τότε, λῃστῶν τινων ῥιψάντων εἰς τὸν
Ἐλισσαίου τάφον ὃν ἦσαν ἀνῃρηκότες, τὸν νεκρὸν τῷ σώματι αὐτοῦ προσκολληθέντα
ἀναζωπυρῆσαι. καὶ τὰ μὲν περὶ Ἐλισσαίου τοῦ προφήτου, ζῶν τε ὅσα προεῖπε καὶ ὡς
μετὰ τὴν τελευτὴν ἔτι δύναμιν εἶχε θείαν, ἤδη δεδηλώκαμεν.
| [9,8,6] Après la mort de Joaz, le pouvoir échoit à son fils Joas. Joas régnait déjà depuis trente-sept ans sur la tribu de Juda, quand cet autre Joas reçut le pouvoir sur les Israélites à Samarie, — il portait, en effet, le même nom que le roi de Jérusalem. — et il le conserva seize ans. C’était un prince vertueux et dont le caractère ne ressemblait en rien à celui de son père.Dans le même temps, comme le prophète Élisée, déjà vieux, était tombé malade, le roi des Israélites vint lui faire visite. L’ayant trouvé à toute extrémité, il se mit à pleurer sous ses yeux, à se lamenter, l’appelant « son père » et « son armure ». Grâce à lui, en effet, disait-il, jamais il n’avait eu besoin d’armes contre les ennemis : les prophéties d’Élisée avaient suffi pour qu’il triomphât de ses adversaires sans coup férir ; mais maintenant il quittait la vie et l’abandonnait désarmé aux Syriens, ses ennemis : aussi, disait-il, la vie ne lui offrait plus de sécurité et il avait envie de partir en même temps que le prophète et de quitter la vie avec celui-ci. Élisée apaise le chagrin du roi, se fait apporter un arc et lui commande de le bander. Le roi ayant bien tendu l’arc, le prophète le saisit par les mains et le pria de tirer. Le roi lança trois traits, puis s’arrêta. « Si tu en avais envoyé davantage, dit Élisée, tu aurais extirpé entièrement la royauté des Syriens. Mais puisque tu t’es borné à trois flèches, tu gagneras sur les Syriens trois batailles, de manière à recouvrer le territoire qu’ils ont enlevé à ton père. » Ce qu’ayant entendu, le roi se retira. Peu après, le prophète mourut. Renommé pour sa justice, il avait joui de la faveur éclatante de Dieu : il accomplit, en effet, grâce à son don de prophétie, des actions merveilleuses, extraordinaires, qui lui ont valu une renommée glorieuse chez les Hébreux. Il obtint une sépulture magnifique, vraiment digne d’un homme aussi aimé de Dieu. Et il advint un jour que, des brigands ayant précipité dans le tombeau d’Élisée le cadavre d’un homme qu’ils avaient assassiné, ce cadavre toucha le corps d’Élisée et ressuscita. Nous avons ainsi retracé tout ce qui a trait au prophète Élisée, les prophéties qu’il fit de son vivant, et comment encore après sa mort il exerça une puissance divine.
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