[7,7,2] (2)<141> Τούτων οὕτως γενομένων ἔπεμψεν ἀγγέλους Ἰώαβος πρὸς τὸν βασιλέα λέγειν
ἐντειλάμενος αὐτοῖς, ὡς σπουδάσειε μὲν ταχέως ἑλεῖν τὴν πόλιν, προσβαλὼν δὲ τῷ
τείχει καὶ πολλοὺς ἀπολέσας ἀναχωρῆσαι βιασθείη: προστιθέναι δὲ τούτοις ἂν
ὀργιζόμενον ἐπ' αὐτοῖς βλέπωσι καὶ τὸν Οὐρία θάνατον. <142> τοῦ δὲ βασιλέως
ἀκούσαντος παρὰ τῶν ἀγγέλων ταῦτα καὶ δυσφοροῦντος φάσκοντος ἁμαρτεῖν αὐτοὺς τῷ
τείχει προσβαλόντας, δέον ὑπονόμοις καὶ μηχανήμασιν ἑλεῖν πειρᾶσθαι τὴν πόλιν,
καὶ ταῦτ' ἔχοντας παράδειγμα τὸν Γεδεῶνος υἱὸν Ἀβιμέλεχον, ὃς ἐπεὶ τὸν ἐν Θήβαις
πύργον ἑλεῖν ἐβούλετο βίᾳ, βληθεὶς ὑπὸ πρεσβύτιδος πέτρῳ κατέπεσε καὶ
ἀνδρειότατος ὢν διὰ τὸ δυσχερὲς τῆς ἐπιβολῆς αἰσχρῶς ἀπέθανεν: <143> οὗ
μνημονεύοντας ἔδει μὴ προσιέναι τῷ τείχει τῶν πολεμίων: ἄριστον γὰρ ἁπάντων τῶν
ἐν πολέμῳ πραχθέντων καὶ καλῶς καὶ ὡς ἑτέρως ἐνίοις αὐτοῖς κινδύνοις μνήμην
ἔχειν, ὡς τὰ μὲν μιμεῖσθαι τὰ δὲ φυλάττεσθαι. <144> ἐπεὶ δὲ οὕτως ἔχοντι καὶ τὸν
Οὐρία θάνατον ἐδήλωσεν ὁ ἄγγελος, παύεται μὲν τῆς ὀργῆς, Ἰωάβῳ δ' ἐκέλευσεν
ἀπελθόντα λέγειν ἀνθρώπινον εἶναι τὸ συμβεβηκὸς καὶ τὰ τοῦ πολέμου φύσιν ἔχειν
τοιαύτην, ὥστε ποτὲ μὲν τοῖς ἐναντίοις εὖ πράττειν συμβαίνειν κατ' αὐτόν, ποτὲ
δὲ τοῖς ἑτέροις: <145> τοῦ λοιποῦ μέντοι γε προνοεῖν τῆς πολιορκίας, ὅπως μηδὲν
ἔτι πταίσωσι κατ' αὐτήν, ἀλλὰ χώμασι καὶ μηχαναῖς ἐκπολιορκήσαντας καὶ
παραστησαμένους τὴν μὲν πόλιν κατασκάψαι, ἅπαντας δ' ἀπολέσαι τοὺς ἐν αὐτῇ. καὶ
ὁ μὲν ἄγγελος τὰ ὑπὸ τοῦ βασιλέως ἐντεταλμένα κομίζων πρὸς Ἰώαβον ἠπείγετο.
<146> ἡ δὲ τοῦ Οὐρία γυνὴ Βεεθσαβὴ τὸν θάνατον τἀνδρὸς πυθομένη ἐπὶ συχνὰς αὐτὸν
ἡμέρας ἐπένθησεν, παυσαμένην δὲ τῆς λύπης καὶ τῶν ἐπ' Οὐρίᾳ δακρύων ὁ βασιλεὺς
εὐθὺς ἄγεται γυναῖκα, καὶ παῖς ἄρρην ἐξ αὐτῆς γίνεται αὐτῷ.
| [7,7,2] 2. Là-dessus, Joab dépêcha des messagers au roi, en les chargeant de
dire qu’il avait fait effort pour s’emparer de la ville par un coup de
main, mais qu’ayant assailli les remparts et perdu beaucoup de monde, il
avait été contraint de se retirer : ils devaient ajouter, s’ils voyaient
le roi courroucé de ces nouvelles, qu’Ourias avait péri dans le combat.
Quand les envoyés lui tinrent ce langage, le roi le prit fort mal et
déclara qu’on avait eu tort de tenter l’assaut des remparts mieux eût valu
essayer de prendre la ville au moyen de mines et de machines : n’avait-on
pas l’exemple d’Abimélech<137>, fils de Gédéon<138>, qui, lorsqu’il voulut
s’emparer de vive force de la tour de Thèbes, tomba frappé d’une pierre
par une vieille femme, et, malgré toute sa bravoure, échoua devant les
difficultés de l’entreprise et mourut d’une mort ignominieuse ? Un tel
souvenir aurait du les dissuader d’attaquer les murailles ennemies. Rien
de plus utile, en effet, que de garder la mémoire de tous les procédés de
guerre, heureux ou non, qui ont été employés dans des périls analogues,
afin d’imiter les uns et de s’abstenir des autres. Quand l’envoyé voit le
roi ainsi irrité, il lui annonce encore la mort d’Ourias ; alors sa colère
s’apaise, et il mande à Joab qu’il n’y a là qu’un accident humain, qu’il
en va ainsi à la guerre, qu’il est bien naturel de voir l’emporter tantôt
l’un des adversaires, tantôt l’autre : « A l’avenir cependant il faudra
conduire prudemment le siège afin de n’y plus subir d’échec, investir la
ville de terrasses et de machines et, quand on en sera maître, la détruire
de fond en comble et faire périr tous ses habitants. » Le messager,
porteur de ces instructions du roi, retourna auprès de Joab. Quant à la
femme d’Ourias, Bethsabé, informée de la mort de son mari, elle le pleura
plusieurs jours. Mais, dès qu’elle eut quitté le deuil et fini de pleurer
Ourias, David la prit pour femme et il lui en naquit un enfant mâle.
|