[159] Κοιλία καὶ πόδες.
Κοιλία καὶ πόδες περὶ δυνάμεως ἤριζον. Παρ' ἕκαστα δὲ τῶν ποδῶν
λεγόντων ὅτι τοσοῦτον προέχουσι τῇ ισχύι ὡς καὶ αὐτὴν τὴν γαστέρα
βαστάζειν, ἐκείνη ἀπεκρίνατο· "Ἀλλ', ὦ οὗτοι, ἐὰν μὴ ἐγὼ τροφὴν
ὑμῖν παράσχωμαι, οὐδὲ ὑμεῖς βαστάζειν δυνήσεσθε."
Οὕτω καὶ ἐπὶ τῶν στρατευμάτων τὸ μηδὲν ἐπὶ τὸ πολὺ πλῆθος, ἐὰν
μὴ οἱ στρατηγοὶ ἄριστα φρονῶσιν.
| [159] L'ESTOMAC ET LES PIEDS
L'estomac et les pieds disputaient de leur force. A tout propos les pieds
alléguaient qu'ils étaient tellement supérieurs en force qu'ils portaient même
l'estomac. A quoi celui-ci répondit: «Mais, mes amis, si je ne vous fournissais
pas de nourriture, vous-mêmes ne pourriez pas me porter.»
Il en va ainsi dans les armées : le nombre, le plus souvent, n'est rien, si les
chefs n'excellent pas dans le conseil.
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