[185] Κύων κρέας φέρουσα.
Κύων κρέας ἔχουσα ποταμὸν διέβαινε· θεασαμένη δὲ τὴν ἑαυτῆς
σκιὰν κατὰ τοῦ ὕδατος, ὑπέλαβεν ἑτέραν κύνα εἶναι μεῖζον κρέας
ἔχουσαν. Διόπερ ἀφεῖσα τὸ ἴδιον ὥρμησεν ὡς τὸ ἐκείνης
ἀφαιρησομένη. Συνέβη δὲ αὐτῇ ἀμφοτέρων στερηθῆναι, τοῦ μὲν μὴ
ἐφικομένῃ, διότι οὐδὲ ἦν, τοῦ δὲ, ὅτι ὑπὸ τοῦ ποταμοῦ παρεσύρη.
Πρὸς ἄνδρα πλεονέκτην ὁ λόγος εὔκαιρος.
| [185] LE CHIEN QUI PORTE DE LA VIANDE
Un chien tenant un morceau de viande traversait une rivière. Ayant aperçu son
ombre dans l'eau, il crut que c'était un autre chien qui tenait tan morceau de
viande plus gros. Aussi, lâchant le sien, il s'élança pour enlever celui de son
compère. Mais le résultat fut qu'il n'eut ni l'un ni l'autre, l'un se trouvant
hors de ses prises, puisqu'il n'existait même pas, et l'autre ayant été entraîné
par le courant.
Cette fable s'applique au convoiteux.
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