[1,31] Ὕπόθεσιν δὲ περιείληφε, τὴν περὶ τοῦ μὴ
καταλῦσαι, τὴν πάτριον πολιτείαν Ἀθήνησι. Τοῦ γὰρ
δήμου κατελθόντος ἐκ Πειραιῶς, καὶ ψηφισαμένου
διαλύσασθαι πρὸς τοὺς ἐν ἄστει, καὶ μηδενὸς τῶν
γενομένων μνησικακεῖν· δέους δὲ ὄντος μὴ πάλιν τὸ
πλῆθος ἐς τοὺς εὐπόρους ὑβρίζῃ τὴν ἀρχαίαν
ἐξουσίαν κεκομισμένον, καὶ πολλῶν ὑπὲρ τούτου
γινομένων λόγων, Φορμίσιός τις τῶν
συγκατελθόντων μετὰ τοῦ δήμου, γνώμην
εἰσηγήσατο τοὺς μὲν φεύγοντας κατιέναι, τὴν δὲ
πολιτείαν μὴ πᾶσιν, ἀλλὰ τοῖς τὴν γῆν ἔχουσι
παραδοῦναι, βουλομένων ταῦτα γενέσθαι καὶ
Λακεδαιμονίων. Ἔμελλον δὲ, τοῦ ψηφίσματος τούτου
κυρωθέντος, πεντακισχίλιοι σχεδὸν Ἀθηναίων
ἀπελαθήσεσθαι τῶν κοινῶν. Ἵνα μὴ δὴ τοῦτο γένοιτο,
γράφει τὸν λόγον τόνδε ὁ Λυσίας τῶν ἐπισήμων τινὶ
καὶ πολιτευομένων. Εἰ μὲν οὖν ἐρρήθη τότε, ἄδηλον·
σύγκειται γοῦν ὡς πρὸς ἀγῶνα ἐπιτηδείως. Ἔστι δὲ ὅδε·
| [1,31] XXXI. L'orateur y traite cette question Les Athéniens
ne doivent point changer les institutions de leurs pères.
Le peuple, à son retour du Pirée, avait demandé un
décret de réconciliation avec les citoyens qui étaient
restés dans la ville, sous la condition d'un entier oubli
pour le passé. Comme on craignait que la multitude ne
se portât à de nouvelles extrémités contre les riches si
elle recouvrait son ancienne autorité, après de longs
pourparlers, Phormisius, un de ceux qui étaient rentrés
dans Athènes avec le peuple, proposa de laisser revenir
dans la ville tous les bannis, mais de n'admettre au
gouvernement de l'État que ceux qui posséderaient
quelques terres, parce que les Lacédémoniens
l'exigeaient ainsi. Si un pareil décret eût été rendu, cinq
mille Athéniens environ auraient perdu les droits de
citoyen. Lysias, voulant empêcher qu'il ne fût porté,
composa ce discours pour un des principaux citoyens
d'Athènes qui faisait partie du gouvernement. On ne sait
point s'il fut prononcé en public à cette époque. Par sa
forme, il paraît destiné aux discussions publiques. Le voici :
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