HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Mémoires sur les anciens orateurs, III (Démosthène)

Chapitre 52

  Chapitre 52

[3,52] Νβ'. Βουλοίμην δ´ ἂν κανταῦθα ἐνθυμηθῆναι διότι τοὺς ἔτι δυσπείστως ἔχοντας πρὸς τὰ εἰρημένα, ὅτι μειράκιον μὲν ἔτι ὄντα καὶ νεωστὶ τοῦ μαθήματος ἁπτόμενον αὐτὸν, οὐκ ἄλογον ἦν καὶ ταῦτα καὶ τἆλλα πάντα διὰ πολλῆς ἐπιμελείας τε καὶ φροντίδος ἔχειν· ἐπειδὴ δ´ χρόνιος ἄσκησις ἕξιν αὐτῷ ἐνεποίησε πολλὴν καὶ τύπους ἰσχυροὺς ἐνειργάσατο τῶν αἰεὶ μελετωμένων, τότε ἀπὸ τοῦ ῥᾴστου τε καὶ τῆς ἕξεως αὐτὸ ποιεῖν· οἷόν τι γίνεται καὶ περὶ τὰς ἄλλας τέχνας, καὶ οὐχ ἥκιστα περὶ τὴν καλουμένην γραμματικήν. Ἱκανὴ γὰρ αὕτη καὶ τὰς ἄλλας τεκμηριῶσαι, φανερωτάτη πασῶν οὖσα καὶ θαυμασιωτάτη. Ταύτην γὰρ ὅταν ἐκμάθωμεν, πρῶτον μὲν τὰ ὀνόματα τῶν στοιχείων τῆς φωνῆς ἀναλαμβάνομεν, καλεῖται γράμματα· ἔπειτατοὺςτύπους τε αὐτῶν καὶ δυνάμεις· ὅταν δὲ ταῦτα μάθωμεν, τότε τὰς συλλαβὰς αὐτῶν, καὶ τὰ περὶ ταῦτα πάθη· κρατήσαντες δὲ τούτων, τὰ τοῦ λόγου μόρια· ὀνόματα λέγω καὶ ῥήματα καὶ συνδέσμους· καὶ τὰ συμβεβηκότα τούτοις, συστολάς, ἐκτάσεις· ὀξύτητας, βαρύτητας· γένη, πτώσεις, ἀριθμούς, ἐγκλίσεις, τὰ ἄλλα παραπλήσια τούτοις μυρία ὄντα. Ὅταν δὲ τὴν τούτων ἁπάντων ἐπιστήμην περιλάβωμεν, τότε ἀρχόμεθα γράφειν τε καὶ ἀναγινώσκειν, κατὰ συλλαβὴν μὲν καὶ βραδέως τὸ πρῶτον, ἅτε νεαρᾶς οὔσης ἔτι τῆς ἕξεως· προβαίνοντος δὲ τοῦ χρόνου, καὶ τὸν νοῦν ἰσχυρὸν τῇ ψυχῇ περιτιθέντος ἐκ τῆς συνεχοῦς μελέτης, τότε ἀπταίστως τε καὶ κατὰ πολλὴν εὐπέτειαν· καὶ πᾶν τι ἂν ἐπιδῷ τις βυβλίον, οὐδὲν ἐκείνων ἔτι τῶν πολλῶν θεωρημάτων ἀναπολοῦντες, ἅμα νοήσει διερχόμεθα. Τοιοῦτον δή τι καὶ περὶ ταύτην ὑποληπτέον γενέσθαι τὴν τέχνην, ἐκ τῶν μικρῶν καὶ γλίσχρων θεωρημάτων αὐξομένην τὴν ἕξιν σὺν χρόνῳ ῥᾳδίως αὐτῶν κρατεῖν, ὥστε ἅμα νοήσει κεκριμένον τε καὶ ἄπταιστον αὐτῆς εἶναι τὸ ἔργον. Εἰ δέ τῳ δοκεῖ ταῦτα καὶ πόνου πολλοῦ καὶ πραγματείας μεγάλης ἔργα εἶναι, καὶ μάλα ὀρθῶς δοκεῖ κατὰ τὸν Δημοσθένη· οὐδὲν γὰρ τῶν μεγάλων, μικρῶν ἐστι πόνων ὤνιον· ἀλλ´ ἐὰν ἐπιλογίσηται τοὺς ἀκολουθοῦντας αὐτοῖς καρπούς, μᾶλλον δ´ ἐὰν ἕνα μόνον τὸν ἔπαινον ὃν ἀποδίδωσιν χρόνος καὶ ζῶσι καὶ μετὰ τὴν τελευτήν, πᾶσαν ἡγήσεται τήν πραγματείαν ἐλάττω τῆς προσηκούσης. [3,52] LII. Je voudrais que ceux qui n'ont pu être convaincus par mes observations, songeassent que Démosthène, qui, dès sa plus tendre jeunesse, se livra à l'étude, mit probablement tous ses soins à se familiariser avec ces ressources de l'art et avec beaucoup d'autres. Mais une fois qu'il s'y fut accoutumé par un long exercice, et lorsqu'un travail assidu en eût empreint le type dans son âme, l'habitude sans doute lui en facilita l'emploi. C'est ce qui arrive dans tous les arts et surtout dans l'étude de la grammaire : elle sait pour juger de tout le reste, parce qu'elle est très simple et digne de notre attention. Quand nous l'étudions, nous commençons par le nom des éléments dont les sons se composent, et qu'on appelle lettres. Nous apprenons ensuite leur forme et leur valeur; et lorsque nous les connaissons, nous passons aux syllabes et à leurs diverses combinaisons. Une fois fixés sur ce point, nous nous occupons des diverses parties de l'oraison; telles que le nom, le verbe; la conjonction et des changement qu'elles peuvent subir, c'est-à-dire, des contractions, du prolongement, de l'accentuation aiguë ou grave, des genres, des cas, des nombres, des déclinaisons et d'une infinité de choses semblables. Dès que nous avons ces notions, nous commençons à lire et à écrire, d'abord syllabe par syllabe et lentement; parce que l'habitude n'est pas encore bien affermie. Mais au bout de quelque temps, et lorsqu'une application continuelle a donné plus de force à notre intelligence, nous lisons correctement, et avec une grande vitesse, le premier livre qu'on nous présente, sans songer aux préceptes, et quand nos en avons la pensée. Nous pouvons présumer qu'il en est de même dans l'art oratoire. Lorsque nous sommes passés de ces préceptes minutieux et peu importants à une habitude fortifiée, par un long exercice, elle est pour nous un guide infaillible, toutes les fois que nous voulons les mettre en pratique. Si l'on soutient que les ornements dont j'ai parlé demandent beaucoup de travail et de peine, cette assertion est surtout vraie, quand il s'agit de Démosthène. D'ailleurs, rien de ce qui est grand ne peut être acquis par de légères fatigues; mais si l'on considère les fruits que l'on doit en recueillir un jour, ou seulement la gloire dont tous les siècles récompensent, pendant leur vie et après leur mort, ceux qui les ont supportées , elle ne paraîtront rien à côté d'un tel prix.


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Dernière mise à jour : 4/09/2009