[1,4] Προαναφώνησις τῶν περὶ συντελείας δογμάτων καὶ περὶ τῆς τοῦ
κόσμου μεταποιήσεως, τὰ νῦν ἐν βραχέσι κατὰ τὴν στοιχείωσιν τῆς
θεοπνεύστου διδασκαλίας παραδιδόμενα. Ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν ὁ Θεός. Τὰ
ἀπὸ χρόνου ἀρξάμενα πᾶσα ἀνάγκη καὶ ἐν χρόνῳ συντελεσθῆναι. Εἰ
ἀρχὴν ἔχει χρονικὴν, μὴ ἀμφιβάλῃς περὶ τοῦ τέλους. Γεωμετρίαι γὰρ καὶ
ἀριθμητικαὶ μέθοδοι, καὶ αἱ περὶ τῶν στερεῶν πραγματεῖαι, καὶ ἡ
πολυθρύλλητος ἀστρονομία, ἡ πολυάσχολος ματαιότης, πρὸς ποῖον
καταστρέφουσι τέλος; Εἴπερ οἱ περὶ ταῦτα ἐσπουδακότες συναΐδιον εἶναι
τῷ κτίστῃ τῶν ὅλων Θεῷ καὶ τὸν ὁρώμενον τοῦτον κόσμον διενοήθησαν,
πρὸς τὴν αὐτὴν δόξαν ἀγαγόντες τὸν περιγεγραμμένον καὶ σῶμα ἔχοντα
ὑλικὸν, τῇ ἀπεριλήπτῳ καὶ ἀοράτῳ φύσει, μηδὲ τοσοῦτον δυνηθέντες
ἐννοηθῆναι, ὅτι οὗ τὰ μέρη φθοραῖς καὶ ἀλλοιώσεσιν ὑπόκειται, τούτου καὶ
τὸ ὅλον ἀνάγκη ποτὲ τὰ αὐτὰ παθήματα τοῖς οἰκείοις μέρεσιν ὑποστῆναι.
Ἀλλὰ τοσοῦτον Ἐματαιώθησαν τοῖς διαλογισμοῖς αὐτῶν, καὶ ἐσκοτίσθη ἡ
ἀσύνετος αὐτῶν καρδία, καὶ φάσκοντες εἶναι σοφοὶ, ἐμωράνθησαν, ὥστε
οἱ μὲν συνυπάρχειν ἐξ ἀϊδίου τῷ Θεῷ τὸν οὐρανὸν ἀπεφήναντο· οἱ δὲ
αὐτὸν εἶναι Θεὸν ἄναρχόν τε καὶ ἀτελεύτητον, καὶ τῆς τῶν κατὰ μέρος
οἰκονομίας αἴτιον. Ἦπου αὐτοῖς ἡ περιουσία τῆς τοῦ κόσμου σοφίας
προσθήκην οἴσει ποτὲ τῆς χαλεπῆς κατακρίσεως, ὅτι οὕτως ὀξὺ περὶ τὰ
μάταια βλέποντες, ἑκόντες πρὸς τὴν σύνεσιν τῆς ἀληθείας
ἀπετυφλώθησαν. Ἀλλ´ οἱ τῶν ἄστρων τὰ διαστήματα καταμετροῦντες, καὶ
τοὺς ἀειφανεῖς αὐτῶν καὶ ἀρκτῴους ἀπογραφόμενοι, καὶ ὅσοι περὶ τὸν
νότιον πόλον κείμενοι τοῖς μέν εἰσι φανεροὶ, ἡμῖν δὲ ἄγνωστοι· καὶ βόρειον
πλάτος, καὶ ζῳδιακὸν κύκλον μυρίοις διαστήμασι διαιροῦντες· καὶ
ἐπαναφορὰς ἄστρων, καὶ στηριγμοὺς, καὶ ἀποκλίσεις, καὶ πάντων τὴν ἐπὶ
τὰ προηγούμενα κίνησιν δι´ ἀκριβείας τηρήσαντες· καὶ διὰ πόσου χρόνου
τῶν πλανωμένων ἕκαστος τὴν ἑαυτοῦ περίοδον ἐκπληροῖ· μίαν τῶν
πασῶν μηχανὴν οὐκ ἐξεῦρον πρὸς τὸ τὸν Θεὸν ἐννοῆσαι ποιητὴν τοῦ
παντὸς, καὶ κριτὴν δίκαιον, τὴν ἀξίαν ἀντίδοσιν τοῖς βεβιωμένοις ἐπάγοντα·
οὐδὲ τῷ περὶ τῆς κρίσεως λόγῳ τὴν ἀκόλουθον τῆς συντελείας ἔννοιαν
ἐπιγνῶναι, ὅτι ἀνάγκη μεταποιηθῆναι τὸν κόσμον, εἰ μέλλοι καὶ ἡ τῶν
ψυχῶν κατάστασις πρὸς ἕτερον εἶδος ζωῆς μεταβάλλειν. Ὥσπερ γὰρ ἡ
παροῦσα ζωὴ συγγενῆ ἔσχε τοῦ κόσμου τούτου τὴν φύσιν· οὕτω καὶ ἡ
μέλλουσα τῶν ψυχῶν ἡμῶν διαγωγὴ οἰκείαν τῇ καταστάσει ὑποδέξεται τὴν
λῆξιν. Οἱ δὲ τοσοῦτον ἀπέχουσιν ὡς ἀληθέσι τούτοις προσέχειν, ὥστε καὶ
πλατὺν γέλωτα καταχέουσιν ἡμῶν περὶ συντελείας τοῦ κόσμου τούτου καὶ
παλιγγενεσίας αἰῶνος ἀπαγγελλόντων. Ἐπειδὴ δὲ ἡ ἀρχὴ κατὰ φύσιν
προτέτακται τῶν ἀπ´ αὐτῆς, ἀναγκαίως περὶ τῶν ἀπὸ χρόνου τὸ εἶναι
ἐχόντων διαλεγόμενος, ταύτην ἁπάντων προέταξε τὴν φωνὴν, εἰπὼν, Ἐν
ἀρχῇ ἐποίησεν.
| [1,4] C'est l’annonce et le prélude du dogme de la consommation et de la rénovation du monde,
que ce peu de paroles que nous lisons à la tête des divines Écritures : Au
commencement Dieu créa. Ce qui a commencé dans un temps doit nécessairement être consommé
dans un temps. Ce qui a eu un commencement, ne doutez pas qu'il n'ait une fin. Eh ! quel est le
terme et le but des sciences arithmétiques et géométriques, des recherches sur les solides, de cette
astronomie si vantée, de toutes ces laborieuses bagatelles, s'il est vrai que ceux qui se sont livrés à
ces études ont prononcé que ce monde visible est éternel comme Dieu créateur de l'univers ;
s'ils ont élevé un être matériel et circonscrit, à la même gloire qu'une nature incompréhensible et
invisible ; si, sans pouvoir observer qu'un tout dont les parties sont sujettes à la corruption et aux
changements, doit nécessairement subir les mêmes révolutions que ses diverses parties, ils se sont
égarés dans leurs raisonnement, leur cœur insensé a été rempli de ténèbres, ils sont devenus fous en s’attribuant le nom de sages (Rom. I. 21), au point qu'ils ont déclaré, les uns, que le monde est de toute éternité
comme Dieu ; les autres, qu'il est Dieu lui-même sans commencement et sans fin, qu'il est la
cause de l'ordre que nous admirons dans toutes les parties de ce grand univers? Les vastes
connaissances qu'ils ont eues des choses du monde ne feront qu'aggraver un jour leur
condamnation, parce qu'ayant été si éclairés dans des sciences vaines, ils se sont aveuglés
volontairement dans l'intelligence de la vérité. Des hommes qui savaient mesurer les distances des
astres, marquer ceux d'entre eux qui sont au septentrion et qui se montrent toujours, ceux qui,
placés au pôle austral, sont visibles pour les contrées de ce pôle et nous sont inconnus ; qui ont
déterminé étendue des régions boréales, et divisé en une infinité d'espaces le cercle du zodiaque ;
qui ont observé exactement les mouvements des astres, leur état fixe, leurs déclinaisons, et leurs
retours dans les endroits par où ils ont déjà passé ; qui ont remarqué en combien de temps
chaque planète achève son cours : ces hommes, parmi tant de moyens, n'en ont pu trouver un
seul pour s'élever jusqu'à Dieu, le créateur de l'univers, ce juste Juge qui paye chaque action du
prix qu'elle mérite : ils n'ont pu acquérir l'idée de la consommation du monde qui a un rapport si
intime avec la vérité d'un jugement, puisqu'il faut nécessairement que le monde se renouvelle, si
les âmes doivent passer à une autre vie. En effet, si la vie présente est de même nature que ce
monde, la vie future des âmes sera telle que la constitution qui leur est propre. Les sages du
paganisme sont si éloignés d’être attentifs à ces vérités, qu'ils ne peuvent s'empêcher de rire
quand nous leur parlons de la consommation du monde et de la régénération du siècle. Mais,
comme le principe marche naturellement avant ce qui en dérive, l'écrivain sacré en parlant des
objets qui reçoivent leur être du temps, a dû débuter par ces mots : Au commencement Dieu créa.
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