[1,3] Ὅπερ ἵνα μὴ πάθωμεν ἡμεῖς, ὁ τὴν κοσμοποιίαν συγγράφων εὐθὺς ἐν
τοῖς πρώτοις ῥήμασι τῷ ὀνόματι τοῦ Θεοῦ τὴν διάνοιαν ἡμῶν κατεφώτισεν,
εἰπὼν, Ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν ὁ Θεός. Τί καλὴ ἡ τάξις; Ἀρχὴν πρῶτον
ἐπέθηκεν, ἵνα μὴ ἄναρχον αὐτὸν οἰηθῶσί τινες. Εἶτα ἐπήγαγε τὸ,
Ἐποίησεν, ἵνα δειχθῇ, ὅτι ἐλάχιστον μέρος τῆς τοῦ δημιουργοῦ δυνάμεώς
ἐστι τὸ ποιηθέν.
Ὡς γὰρ ὁ κεραμεὺς ἀπὸ τῆς αὐτῆς τέχνης μυρία διαπλάσας σκεύη,
οὔτε τὴν τέχνην οὔτε δύναμιν ἐξανάλωσεν· οὕτω καὶ ὁ τοῦ παντὸς τούτου
δημιουργὸς, οὐχ ἑνὶ κόσμῳ σύμμετρον τὴν ποιητικὴν ἔχων δύναμιν, ἀλλ´
εἰς τὸ ἀπειροπλάσιον ὑπερβαίνουσαν, τῇ ῥοπῇ τοῦ θελήματος μόνῃ εἰς τὸ
εἶναι παρήγαγε τὰ μεγέθη τῶν ὁρωμένων. Εἰ οὖν καὶ ἀρχὴν ἔχει ὁ κόσμος,
καὶ πεποίηται, ζήτει, τίς ὁ τὴν ἀρχὴν αὐτῷ δοὺς, καὶ τίς ὁ ποιητής; Μᾶλλον
δὲ, ἵνα μὴ ἀνθρωπίνοις λογισμοῖς ἐκζητῶν παρατραπῇς που τῆς ἀληθείας,
προέφθασε τῇ διδασκαλίᾳ, οἱονεὶ σφραγῖδα καὶ φυλακτήριον ταῖς ψυχαῖς
ἡμῶν ἐμβαλὼν τὸ πολυτίμητον ὄνομα τοῦ Θεοῦ, εἰπὼν, Ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν
ὁ Θεός. Ἡ μακαρία φύσις, ἡ ἄφθονος ἀγαθότης, τὸ ἀγαπητὸν πᾶσι τοῖς
λόγου μετειληφόσι, τὸ πολυπόθητον κάλλος, ἡ ἀρχὴ τῶν ὄντων, ἡ πηγὴ
τῆς ζωῆς, τὸ νοερὸν φῶς, ἡ ἀπρόσιτος σοφία, οὗτος Ἐποίησεν ἐν ἀρχῇ
τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν. Μὴ οὖν ἄναρχα φαντάζου, ἄνθρωπε, τὰ
ὁρώμενα, μηδὲ, ἐπειδὴ κυκλόσε περιτρέχει τὰ κατ´ οὐρανὸν κινούμενα, ἡ
δὲ τοῦ κύκλου ἀρχὴ τῇ προχείρῳ αἰσθήσει ἡμῶν οὐκ εὔληπτος, ἄναρχον
εἶναι νομίσῃς τῶν κυκλοφορικῶν σωμάτων τὴν φύσιν. Οὐδὲ γὰρ ὁ κύκλος
οὗτος, τὸ ἐπίπεδον λέγω σχῆμα τὸ ὑπὸ μιᾶς γραμμῆς περιεχόμενον,
ἐπειδὴ διαφεύγει τὴν ἡμετέραν αἴσθησιν, καὶ οὔτε ὅθεν ἤρξατο ἐξευρεῖν
δυνάμεθα, οὔτε εἰς ὃ κατέληξεν, ἤδη καὶ ἄναρχον αὐτὸν ὀφείλομεν
ὑποτίθεσθαι. Ἀλλὰ κἂν τὴν αἴσθησιν διαφεύγῃ, τῇ γε ἀληθείᾳ πάντως ἀπό
τινος ἤρξατο ὁ κέντρῳ καὶ διαστήματί τινι περιγράψας αὐτόν. Οὕτω καὶ σὺ
μὴ, ἐπειδὴ εἰς ἑαυτὰ συννεύει τὰ κύκλῳ κινούμενα, τὸ τῆς κινήσεως αὐτῶν
ὁμαλὸν, καὶ μηδενὶ μέσῳ διακοπτόμενον, τὴν τοῦ ἄναρχον τὸν κόσμον καὶ
ἀτελεύτητον εἶναί σοι πλάνην ἐγκαταλίπῃ. Παράγει γὰρ τὸ σχῆμα τοῦ
κόσμου τούτου. Καὶ, Ὁ οὐρανὸς καὶ ἡ γῆ παρελεύσονται.
| [1,3] C'est afin que nous ne tombions pas dans la même erreur,
que l'écrivain de l'origine du monde, dès les premiers mots, éclaire notre intelligence par le
nom de Dieu: Au commencement, dit-il, Dieu créa. Admirons l’ordre des paroles. Il met d'abord au
commencement, de peur qu'on ne croie que le monde est sans commencement. Ensuite il ajoute un
mot qui montre que les choses créées sont la moindre partie de la puissance du Créateur. De
même qu'un potier qui, d'après les principes de son art, a fait un grand nombre de vases, n'a
épuisé ni son art, ni sa puissance ; ainsi le grand Ouvrier, dont la puissance effectrice peut
s'étendre à une infinité de mondes sans être bornée à un seul, a tiré du néant, par le seul acte de sa
volonté, tous les objets que nous voyons. Si donc le monde a eu un commencement et s'il a été
créé, examinez qui lui a donné ce commencement et quel est le Créateur. Ou plutôt, de peur que
des raisonnements humains ne vous écartent de la vérité, l'écrivain sacré a prévenu vos
recherches, en imprimant dans vos âmes le nom vénérable de Dieu, comme une espèce de sceau,
et comme un remède contre le mensonge : Au commencement, dit-il, Dieu créa. Oui, cette nature
bienheureuse, cette bonté immense, cet être si cher à tous les êtres doués de raison, cette beauté
si désirable, ce principe de tout ce qui existe, cette source de la vie, cette lumière spirituelle, cette
sagesse inaccessible ; c'est lui qui au commencement créa le ciel et la terre. Ne vous imaginez donc pas, ô
homme, que les choses visibles soient sans commencement ; et parce que les globes qui se
meuvent dans les cieux y roulent en cercle, et qu'il n'est pas facile à nos sens d'apercevoir le
commencement d'un cercle, ne croyez, pas que la nature des corps qui roulent en cercle soit
d'être sans commencement. En effet, quoiqu'en général dans cette figure plane terminée par une
seule ligne, nos sens ne puissent trouver ni par où elle commence, ni par où elle finit, nous ne
devons pas supposer pour cela qu'elle soit sans commencement : mais, quoique ce
commencement échappe à notre vue, celui qui a tracé la figure en partant d'un centre et en
d'éloignant à une certaine distance, a réellement commencé par un point. De même vous,
quoique les êtres qui roulent en cercle reviennent sur eux-mêmes, quoique leur mouvement soit
égal et non interrompu, n'allez pas tomber dans l'erreur que le onde est sans commencement et
sans fin. La figure de ce monde passe, dit saint Paul (I. Cor. 7. 31). Le ciel et la terre passeront, dit
l'Evangile (Matth. 24. 35).
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