[12,74] ῎Αγαθαρχίδης δ' ἐν τῇ ἑκκαιδεκάτῃ Εὐρωπιακῶν
Μήγαν φησὶ τὸν Κυρήνης βασιλεύσαντα ἔτη
πεντήκοντα (550c) ἀπολέμητον γενόμενον καὶ
τρυφῶντα κατάσαρκον γενέσθαι ἐκτόπως τοῖς ὄγκοις
κατὰ τὸν ἔσχατον καιρὸν καὶ ὑπὸ τοῦ πάχους
ἀποπνιγῆναι δι᾽ ἀργίαν σώματος καὶ τῷ προσφέρεσθαι
πλῆθος τροφῆς· παρὰ δὲ Λακεδαιμονίοις ὁ αὐτὸς
ἱστορεῖ διὰ τῆς ἑβδόμης καὶ εἰκοστῆς οὐ τῆς τυχούσης
ἀδοξίας νομίζεσθαι, εἴ τις ἢ τὸ σχῆμα ἀνανδρότερον
ἔχων ἢ τὸν ὄγκον τοῦ σώματος προπετῆ ἐφαίνετο,
γυμνῶν κατὰ δέκα ἡμέρας παρισταμένων τοῖς ἐφόροις
τῶν νέων. Καθεώρων δ' οἱ ἔφοροι καὶ (550d) καθ'
ἑκάστην ἡμέραν καὶ τὰ περὶ τὴν ἔνδυσιν καὶ τὴν
στρωμνὴν τῶν νέων εἰκότως. Καὶ γὰρ ὀψοποιοὶ ἦσαν
παρὰ Λακεδαιμονίοις κρέως σκευασίας, ἄλλου δ'
οὐδενός. Κἀν τῇ δὲ ἑβδόμῃ καὶ εἰκοστῇ ὁ ᾽Αγαθαρχίδης
ἔφη ὡς Λακεδαιμόνιοι Ναυκλείδην τὸν Πολυριάδου
παντελῶς ὑπερσαρκοῦντα τῷ σώματι καὶ παχὺν διὰ
τρυφὴν γενόμενον καταβιβάσαντες εἰς μέσην τὴν
ἐκκλησίαν καὶ Λυσάνδρου πολλὰ ὀνειδίσαντος ἐν τῷ
κοινῷ ὡς τρυφῶντι παρ᾽ ὀλίγον ἐξέβαλον ἐκ τῆς
πόλεως, ἀπειλήσαιτες τοῦτο (550e) ποιήσειν εἰ μὴ τὸν
βίον ἐπανορθώσοιτο, εἰπόντος τοῦ Λυσάνδρου ὄτι καὶ
᾽Αγησίλαος, ὅτε διέτριβεν περὶ τὸν ῾Ελλήσποντον
πολεμῶν τοῖς βαρβάροις, ὁρῶν τοὺς ᾽Ασιαγενεῖς ταῖς
μὲν στολαῖς πολυτελῶς ἠσκημένους, τοῖς σώμασιν δ'
οὕτως ἀχρείους ὄντας, γυμνοὺς πάντας ἐκέλευσε τοὺς
ἁλισκομένους ἐπὶ τὸν κήρυκα ἄγειν καὶ χωρὶς πωλεῖν
τὸν τούτων ἱματισμόν, ὅπως οἱ σύμμαχοι γιγνώσκοντες
διότι πρὸς μὲν ἆθλα μεγάλα, πρὸς δ' ἄνδρας εὐτελεῖς ὁ
ἀγὼν συνέστηκε, προθυμότερον ταῖς ψυχαῖς ὁρμῶσιν
(550f) ἐπὶ τοὺς ἐναντίους. Καὶ Πύθων δ' ὁ Βυζάντιος
ῥήτωρ, ὡς Λέων ἱστορεῖ ὁ πολίτης αὐτοῦ, πάνυ ἦν
παχὺς τὸ σῶμα καὶ τοῖς πολίταις ποτὲ στασιάζουσι
πρὸς ἀλλήλους παρακαλῶν εἰς φιλίαν ἔλεγεν·
« Ὁρᾶτέ με, ἄνδρες πολῖται, οἷός εἰμι τὸ σῶμα· ἀλλα καὶ
γυναῖκα ἔχω πολλῷ ἐμοῦ παχυτέραν. Ὅταν οὗν
ὁμονοῶμεν, καὶ τὸ τυχὸν ἡμᾶς σκιμπόδιον δέχεται· ἐὰν
δὲ στασιάσωμεν, οὐδὲ ἡ σύμπασα οἰκία.»
| [12,74] Agatharchide dans le seizième livre de son Histoire européenne dit que Magas,
qui régna sur Cyrène pendant cinquante ans, fut tellement tranquille en ce qui
concerne les guerres qu'il s'abandonna au luxe et qu'il devint énorme à la fin de sa
vie; en fait il mourut de suffocation tellement il était gros, ne faisant jamais aucun
exercice et mangeant toujours des quantités énormes de nourriture. Le même
auteur, d'autre part, dit dans le vingt-septième livre que chez les Lacédémoniens on
considérait que ce n'était pas une disgrâce ordinaire pour un homme d'être vu avec
un visage manquant légèrement de virilité ou avec une corpulence qui rendait son
ventre proéminent; c'est pourquoi tous les dix jours, les jeunes guerriers étaient
invités à se tenir nus devant les éphores. Les éphores regardaient de près aussi
chaque jour l'habillement porté par les jeunes gens ainsi que la literie qu'ils utilisaient
et c'était avec raison. Il y avait, il est vrai, des cuisiniers à Sparte qui étaient habiles à
préparer de la viande, mais à rien d'autre que cela. Et dans le vingt-septième livre
Agatharchide dit que les Lacédémoniens convoquèrent Naucleidès le fils de
Polybiadès, dont le corps recouvert de trop de chair, était devenu obèse par
assouvissement de son vice, à venir devant l'assemblée; là Lysandre au début de la
réunion le vilipenda tellement amèrement comme un dévergondé éhonté que les
Lacédémoniens l'expulsèrent presque de la ville, et l'avertirent qu'ils le feraient
certainement ainsi s'il ne changeait pas sa manière de vivre; Lysandre aussi fit
observer que quand Agésilas tenait ses quartiers près de l' Hellespont lors de sa
guerre contre les barbares, observant que les Asiatiques, alors qu'en matière
d'habillement ils étaient coûteusement vêtus, mais qu'en ce qui concernait leurs
corps ils étaient pour cette raison vraiment nuls, ordonna que ceux qui étaient
capturés soient conduits au commissaire-priseur dépouillés de leurs vêtements et
qu'ils soient vendus séparément, parce que il voulait que ses alliés comprissent que
la lutte se faisait pour obtenir de grands prix mais contre des hommes sans valeur, et
qu' ainsi ils se lançassent avec plus d'acharnement contre leurs adversaires. Et
Python l'orateur de Byzance, était fort corpulent, comme Léon, son concitoyen, le
raconte; et à une occasion, il dit à ses concitoyens, quand leurs factions se
disputaient entre elles, pour les exhorter instamment à se réconcilier:
Citoyens, vous pouvez voir comme je suis; mais j'ai une épouse qui est aussi beaucoup plus grosse
que moi. Quand nous vivons en harmonie, même un lit ordinaire étroit ne peut nous con tenir; et
quand nous nous disputons la maison n'est pas assez grande.
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