[12,51] ᾽Ετρύφησεν δὲ καὶ Φάραξ ὁ Λακεδαιμόνιος, ὡς (536c)
Θεόπομπος ἐν τῇ τεσσαρακοστῃ ἱστορεῖ· καὶ ταῖς
ἡδοναῖς οὕτως ἀσελγῶς ἐχρήσατο καὶ χύδην ὥστε πολὺ
μᾶλλον διὰ τὴν αἰτίαν ταύτην αὐτὸν ὑπολαμβάνεσθαι
Σικελιώτην ἢ διὰ τὴν πατρίδα Σπαρτιάτην. Ἐν δὲ τῇ νβ'
φησὶν ὡς ᾽Αρχίδαμος ὁ Λάκων ἀποστὰς τῆς πατρίου
διαίτης συνηθίσθη ξενικῶς καὶ μαλακῶς· διόπερ οὐκ
ἠδύνατο τὸν οἴκοι βίον ὑπομένειν, ἀλλ' ἐσπούδαζεν αἰεὶ
δι᾽ ἀκρασίαν ἔξω διατρίβειν. Καὶ Ταραντίνων
πρεσβευσαμένων περὶ συμμαχίας ἔσπευσε συνεξελθεῖν
(536d) αὐτοῖς βοηθός· κἀκεῖ γενόμενος καὶ ἐν τῷ πολέμῳ
ἀποθανὼν οὐδὲ ταφῆς κατηξιώθη, καίτοι Ταραντίνων
πολλὰ χρήματα ὑποσχομένων τοῖς πολεμίοις ὑσπὲρ τοῦ
ἀνελέσθαι αὐτοῦ τὸ σῶμα. Φύλαρχος δὲ ἐν τῇ ι' τῶν
῾Ιστοριῶν Θρᾳκῶν φησι τῶν καλουμένων Κροβύζων
βασιλέα γενέσθαι ᾽Ισάνθην, τρυφῇ πάντας τοὺς καθ'
ἑαυτὸν ὑπερβαλλόμενον. Ἦν δὲ καὶ πλούσιος καὶ
καλός. Ἐν (536e) δὲ τῇ δευτέρᾳ καὶ εἰκοστῃ ὁ αὐτὸς
Πτολεμαῖόν φησι τὸν δεύτερον Αἰγύπτου
βασιλεύσαντα, πάντων σεμνότατον γένόμενον τῶν
δυναστῶν καὶ παιδείας εἴ τινα καὶ ἄλλον καὶ αὐτὸν
ἐπιμεληθέντα οὕτως ἐξαπατηθῆναι τὴν διάνοιαν καὶ
διαφθαρῆναι ὑπὸ τῆς ἀκαίρου τρυφῆς ὥστε τὸν πάντα
χρόνον ὑπολαβεῖν βιώσεσθαι καὶ λέγειν ὅτι μόνος εὕροι
τὴν ἀθανασίαν. Κατατεινόμενον οὖν ὑπὸ ποδάγρας
πλείους ἡμέρας, ὥς ποτ' οὖν ἐρράισεν καὶ κατεῖδεν διά
τινων ὑπολαμπάδων τοὺς Αἰγυπτίους παρὰ τὸν
ποταμὸν ἀριστοποιουμένους καὶ τὰ τυχόντα
προσφερομένους ἐπί τε τῆς ἄμμου χύδην ἐρριμμένους,
εἱπεν· « Ὦ τάλας ἐγώ, τὸ μηδὲ τούτων ἕνα γενέσθαι.»
| [12,51] Pharax le Spartiate vécut également luxueusement, comme le raconte
Théopompe dans son quarantième livre; et il se livra aux plaisirs avec une telle
licence et sans compter qu'on pouvait pour cela le prendre plus facilement pour un
Grec de Sicile que, en raison du lieu de sa naissance, pour un Spartiate. Dans le
cinquante-deuxième livre Théopompe dit que le Spartiate Archidamos laissa tomber
son mode de vie traditionnel et adopta des coutumes étrangères et efféminées; c'est
pourquoi il ne put souffrir de rester chez lui, mais fit l'impossible pour rester toujours
à l'étranger afin de satisfaire sa débauche. Ainsi, quand les habitants de Tarente
envoyèrent une ambassade pour demander une alliance, il s'empressa d'aller les
aider; et quand il arriva et qu'il fut tué pendant la guerre, on ne lui accorda même pas
les honneurs d'un enterrement, bien que le habitants de Tarente aient promis de
grandes sommes d'argent à l'ennemi pour rapatrier son corps. Phylarque dans le
dixième livre de ses Histoires dit qu'Isanthès, qui devint roi de la tribu des Thraces
appelée les Crobyzi, surpassa tous ses contemporains dans le luxe. Il était riche et
beau. Et dans le vingt-deuxième livre le même auteur dit que Ptolémée, le second de
ce nom qui fut roi d'Égypte, malgré qu'il fut le plus auguste de tous les princes et qu'il
se fut consacré, plus que les autres, à la culture et à l'étude, néanmoins il eut l'esprit
tellement dénaturé et fut corrompu par son amour incommensurable du luxe qu'il
pensait qu'il allait vivre éternellement, et prétendait qu'il était le seul à avoir trouvé le
moyen de ne pas mourir. Et ainsi, torturé par une attaque de goutte qui dura
plusieurs jours, quand il a commença à se sentir légèrement mieux, et voyant par
des fenêtres des Égyptiens à l'heure du déjeuner mangeant sur la rive du fleuve de
la nourriture simple alors qu'ils étaient étendus sur le sable, il poussa un cri,
"Malheureux que je suis ! Quand je pense que je ne peux même pas être un de ceux-là! "
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