[12,24] ᾽Ιαπύγων τε αὖ τὸ γένος ἐκ Κρήτης ὄντων κατὰ Γλαύκου ζήτησιν
ἀφικομένων καὶ κατοικησάντων, (523) οἱ μετὰ τούτους λήθην λαβόντες τῆς
Κρητῶν περὶ τὸν βίον εὐκοσμίας εἰς τοῦτο τρυφῆς, εἱθ' ὕστερον ὕβρεως
ἦλθον ὥστε πρῶτοι τὸ πρόσωπον ἐντριψάμενοι καὶ προκόμια περίθετα
λαβόντες στολὰς μὲν ἀνθινὰς φορῆσαι, τὸ δὲ ἐργάσασθαι καὶ πονεῖν αἴσχιον
νομίσαι. Καὶ τοὺς μὲν πολλοὺς αὐτῶν καλλίονας τὰς οἰκίας ποιῆσαι τῶν
ἱερῶν, τοὺς δ᾽ ἡγεμόνας τῶν ᾽Ιαπύγων ἐφυβρίζοντας τὸ θεῖον (523b) πορθεῖν
ἐκ τῶν ἱερῶν τὰ τῶν θεῶν ἀγάλματα, προειπόντας μεθίστασθαι τοῖς
κρείττοσιν. Διόπερ ἐξ οὐρανοῦ βαλλόμενοι πυρὶ καὶ χαλκῷ ταύτην
διέδοσαν τὴν φήμην. Ἐμφανῆ γὰρ ἦν μέχρι, πόρρω κεχαλκευμένα τῶν ἐξ
οὐρανοῦ βελῶν· και πάντες οἱ ἀπ' ἐκείνων μέχρι τήμερον ἐν χρῷ κεκαρμένοι
καὶ πένθιμον στολὴν ἀμπεχόμενοι ζῶσιν, πάντων τῶν πρὶν ὑπαρξάντων
ἀγαθῶν σπανίζοντες.
| [12,24] Encore sur les Iapyges. Ils étaient originaires de Crète. Ils étaient venus pour
rechercher Glaucos et s'étaient établis là ; mais leurs successeurs, oubliant la
discipline de la vie des Crétois, se lancèrent dans le luxe, et puis plus tard dans
l'arrogance, ils furent les premiers à se maquiller le visage et à porter des perruques
fixées à leurs cheveux ; et tandis qu'ils portaient les robes longues aux couleurs
vives, ils considéraient le travail et la peine comme une chose honteuse. La plupart
d'entre eux rendaient leurs maisons plus belles que les temples : et les chefs des
Iapyges, au mépris total de la divinité, pillèrent les statues des dieux des temples en
disant qu'elles seraient mieux ailleurs. C'est pourquoi ils furent frappés par les cieux
avec le feu et le cuivre, et la postérité garda le nom de celui-ci (le cuivre du
ciel). Pour preuve on montrait encore longtemps après les morceaux de cuivre des
projectiles du ciel ; et tous les survivants de ces périodes jusqu'aujourd'hui portent
les cheveux coupés ras, vêtus de deuil, et se passant de toutes les bonnes choses
qu'ils avaient autrefois appréciées.
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