[12,16] ῎Εθος δὲ παρ' αὐτοῖς καὶ τοὺς παῖδας μέχρι τῆς τῶν ἐφήβων ἡλικίας
ἁλουργίδας τε φορεῖν καὶ πλοκαμῖδας ἀναδεδεμένους χρυσοφορεῖν.
Ἐπιχωριάζείν δὲ παρ' αὐτοῖς διὰ τὴν τρυφὴν ἀνθρωπάρια (518f) μικρὰ καὶ
τοὺς σκωπαίους, ὥς φησιν ὁ Τίμαιος, τοὺς καλουμένους παρά τισι
στίλπωνας καὶ κυνάρια Μελιταῖα, ἅπερ αὐτοῖς καὶ ἕπεσθαι εἰς τὰ γυμνάσια.
Πρὸς οὓς καὶ τοὺς ὁμοίους τούτοις Μασσανάσσης ὁ τῶν Μαυρουσίων
βασιλεὺς ἀπεκρίνατο, ὥς φησι Πτολεμαῖος ἐν ὀγδόῳ ῾Υπομνημάτων,
ζητοῦσιν συνωνεῖσθαι πιθήκους· « Παρ᾽ ὑμῖν, ὦ οὗτοι, αἱ γυναῖκες οὐ
τίκτουσιν παιδία; » Παιδίοις γὰρ ἔχαιρεν ὁ Μασσανάσσης καὶ εἷχεν (519)
παρ' αὑτῷ τρεφόμενα τῶν υἱῶν (πολλοὶ δὲ ἦσαν) τὰ τέκνα καὶ τῶν
θυγατέρων ὁμοίως, καὶ πάντα ταῦτα αὐτὸς ἔτρεφεν μέχρι τριῶν ἐτῶν· μεθ' ἃ
ἀπέπεμπε πρὸς τοὺς γεγεννηκότας, παραγινομένων ἄλλων. Τὰ δ' αὐτὰ ἔφη
καὶ Εὔβουλος ὁ κωμικὸς ἐν Χάρισιν οὕτως·
Καὶ γὰρ πόσῳ κάλλιον, ἱκετεύω, τρέφειν
ἄνθρωπον ἔστ' ἄνθρωπον, ἂν ἔχῃ βίον,
ἢ χῆνα πλατυγίζοντα καὶ κεχηνότα
ἢ στρουθὸν ἢ πίθηκον, ἐπίβουλον κακόν.
(519b) Καὶ ᾽Αθηνόδωρος δὲ ἐν τῷ περὶ Σπουδῆς καὶ Παιδιᾶς ᾽Αρχύταν φησὶ
τὸν Ταραντῖνον πολιτικον ἅμα και φιλόσοφον γενομενον πλείστους οἰκέτας
ἔχοντα αἰεὶ τούτοις παρὰ τὴν δίαιταν ἀφιεμένοις εἰς τὸ συμπόσιον ἥδεσθαι.
Ἀλλ' οἱ Συαρῖται ἔχαιρον τοῖς Μελιταίοις κυνιδίοις καὶ ἀνθρώποις οὐκ
ἀνθρώποις.
| [12,16] Chez les Sybarites, il était d'usage que, jusqu'à l'âge de l'éphébie, les
garçons portassent des robes de pourpre, et que leurs cheveux fussent
tressés avec des ornements d'or. Une autre de leurs coutumes locales,
conséquence de leur volupté exacerbée, était de posséder des poupées
et des nains, comme nous le rappelle Timée, des nains qui, chez eux,
portent le nom de « stilpones » ; de même, ils aimaient s'entourer de
petits chiens de Malte, qui les suivaient partout, même jusqu'au
gymnase. À ces gens-là, comme à tous ceux qui ont de semblables
manies, on peut appliquer une fine répartie que leur fit Massinissa, roi de
Maurétanie, bon mot que nous a conservée Ptolémée dans le livre VIII de
ses Commentaires. Des Sybarites étaient venus dans son royaume afin
d'y acheter une grande quantité de singes. Voici ce que le roi leur dit :
« Dans votre pays, mes amis, il n'y aurait donc pas de femmes pour faire des enfants ? »
Massinissa adorait les enfants, et lui-même vivait dans son palais en
compagnie des rejetons de de ses fils et de ses filles. Il les élevait tous
jusqu'à ce qu'ils eussent trois ans révolus ; ensuite il les confiait à leurs
parents, d'autres venant les remplacer. Le poète comique Euboulos parle
dans le même esprit que Massinissa dans sa comédie des Grâces :
« Voyons ! pour un homme de noble condition, Il est de loin plus intelligent d'élever un
enfant jusqu'à ce qu'il devienne un homme, pourvu qu'il en ait les moyens, que
d'engraisser une oie qui barbotte dans l'eau avec ses ailes et criaille sans cesse, ou un
moineau, ou un singe, toujours en train de faire le pitre ! »
Athénodoros, dans son livre Fantaisie et Sérieux, nous informe
qu'Archytas de Tarente, qui était à la fois chef d'État et philosophe, avait
à son service de nombreux esclaves dont il appréciait la compagnie, au
point de les laisser circuler librement, sans chaînes, dans la salle à
manger quand il prenait ses repas. Les Sybarites, au contraire,
n'éprouvaient d'affection qu'envers les chiots maltais et pour des
ébauches d'êtres humains.
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