[1,4] εἶτα εἰσβάλλει μετ´ ὀλίγον εἰς τὸν τοῦ Λαρηνσίου
ἔπαινον καὶ λέγει· ὃς ὑπὸ φιλοτιμίας πολλοὺς
τῶν ἀπὸ παιδείας συναθροίζων οὐ μόνον τοῖς ἄλλοις
ἀλλὰ καὶ λόγοις εἱστία, τὰ μὲν προβάλλων τῶν ἀξίων
ζητήσεως, τὰ δὲ ἀνευρίσκων, οὐκ ἀβασανίστως οὐδ´
ἐκ τοῦ παρατυχόντος τὰς ζητήσεις ποιούμενος, ἀλλ´
ὡς ἔνι μάλιστα μετὰ κριτικῆς τινος καὶ Σωκρατικῆς
ἐπιστήμης, ὡς πάντας θαυμάζειν τῶν ζητήσεων τὴν
τήρησιν. λέγει δ´ αὐτὸν καὶ καθεσταμένον ἐπὶ τῶν
ἱερῶν εἶναι καὶ θυσιῶν ὑπὸ τοῦ πάντα ἀρίστου βασιλέως
Μάρκου καὶ μὴ ἔλαττον τῶν πατρίων τὰ τῶν
Ἑλλήνων μεταχειρίζεσθαι. καλεῖ δὲ αὐτὸν καὶ Ἀστεροπαῖόν
τινα, ἐπ´ ἴσης ἀμφοτέρων τῶν φωνῶν προιστάμενον.
λέγει δ´ αὐτὸν καὶ ἔμπειρον εἶναι ἱερουργιῶν
τῶν νομισθεισῶν ὑπό τε τοῦ τῆς πόλεως ἐπωνύμου
Ῥωμύλου καὶ Πομπιλίου Νουμᾶ καὶ ἐπιστήμονα νόμων
πολιτικῶν. πάντα δὲ ταῦτα μόνον ἐξευρεῖν ἐκ
παλαιῶν ψηφισμάτων καὶ δογμάτων τηρήσεως, ἔτι δὲ
νόμων συναγωγῆς οὓς ἔτι διδάσκουσιν, ὡς τὰ Πινδάρου
ὁ κωμῳδιοποιὸς Εὔπολίς φησιν ἤδη κατασεσιγασμένα
ὑπὸ τῆς τῶν πολλῶν ἀφιλοκαλίας.
ἦν δέ, φησί, καὶ βιβλίων κτῆσις αὐτῷ ἀρχαίων Ἑλληνικῶν
τοσαύτη ὡς ὑπερβάλλειν πάντας τοὺς ἐπὶ συναγωγῇ
τεθαυμασμένους, Πολυκράτην τε τὸν Σάμιον
καὶ Πεισίστρατον τὸν Ἀθηναίων τυραννήσαντα Εὐκλείδην
τε τὸν καὶ αὐτὸν Ἀθηναῖον καὶ Νικοκράτην
τὸν Κύπριον ἔτι τε τοὺς Περγάμου βασιλέας Εὐριπίδην
τε τὸν ποιητὴν Ἀριστοτέλην τε τὸν φιλόσοφον
καὶ Θεόφραστον καὶ τὸν τὰ τούτων διατηρήσαντα
βιβλία Νηλέα· παρ´ οὗ πάντα, φησί, πριάμενος ὁ ἡμεδαπὸς
βασιλεὺς Πτολεμαῖος, Φιλάδελφος δὲ ἐπίκλην,
μετὰ τῶν Ἀθήνηθεν καὶ τῶν ἀπὸ Ῥόδου εἰς τὴν καλὴν
Ἀλεξάνδρειαν μετήγαγε. διόπερ ἐκεῖνα τῶν Ἀντιφάνους
ἐρεῖ τις εἰς αὐτόν·
ἀεὶ δὲ πρὸς Μούσαισι καὶ λόγοις πάρει,
ὅπου τι σοφίας ἔργον ἐξετάζεται. —
ἀγλαίζεται δὲ καὶ
μουσικᾶς ἐν ἀώτῳ·
οἷα παίζομεν φίλαν
ἄνδρες ἀμφὶ θαμὰ τράπεζαν,
κατὰ τὸν Θηβαῖον μελοποιόν. καὶ ἐπὶ
τὰς ἑστιάσεις δὲ παρακαλῶν πατρίδα, φησί, τὴν Ῥώμην
πᾶσιν ἀποφαίνει. τίς γὰρ τὰ οἴκοι ποθεῖ τούτῳ
ξυνὼν ἀναπεπταμένην ἔχοντι τοῖς φίλοις τὴν οἰκίαν;
κατὰ γὰρ τὸν κωμῳδιοποιὸν Ἀπολλόδωρον·
εἰς οἰκίαν ὅταν τις εἰσίῃ φίλου,
ἔστιν θεωρεῖν, Νικοφῶν, τὴν τοῦ φίλου
εὔνοιαν εὐθὺς εἰσιόντα τὰς θύρας.
ὁ θυρωρὸς ἱλαρὸς πρῶτόν ἐστιν, ἡ κύων
ἔσηνε καὶ προσῆλθ´, ὑπαντήσας δέ τις
δίφρον εὐθέως ἔθηκε, κἂν μηδεὶς λέγῃ μηδέν.
| [1,4] Après ce court préambule, Athénée se mit à faire l'éloge de Larensius :
il dit que ce Romain se faisait un honneur de rassembler chez lui nombre de
savants, qu'il régalait autant par les charmes de la conversation, que par tout
ce qu'il leur présentait : qu'il leur proposait des questions très curieuses, dont
quelques-unes étaient même de son invention ; que ce n'était pas sans choix
et au hasard qu'il les proposait, mais qu'il s'appliquait surtout à suivre la
méthode et la subtilité de Socrate : ce qui lui attirait l'admiration de tout le
monde ; tant il faisait paraître de finesse dans ses demandes. (2c) Il ajoute
que Larensius avait été nommé par l'excellent prince Marc-Aurèle, pour
diriger tout ce qui regardait la religion et les sacrifices; qu'il ne connaissait
pas moins les cérémonies des Grecs que celles des Romains ; et qu'il parlait
si bien les deux langues qu'on lui avait donné le nom d’Astéropée.
Il était d'ailleurs très instruit de tout ce qui concernait les rites religieux,
établis à Rome par Romulus, dont cette ville prit le nom, et par Numa
Pompilius. Outre la connaissance qu'il avait des lois civiles, il avait acquis ces
lumières en examinant avec soin les décrets (2d) et les édits anciens, et en
réunissant en un corps les lois qu'on enseigne encore à présent : (3a) lois
que l'insouciance des bonnes choses avait fait oublier, comme le poète
comique Eupolis le dit des poésies de Pindare.
Larensius avait un si grand nombre d'anciens livres grecs, qu'on ne peut
mettre en parallèle avec lui aucun de ceux qui ont pris tant de peine pour
former les plus fameuses bibliothèques de l'antiquité, tels que Polycrate de
Samos, Pisistrate, tyran d'Athènes, Euclyde l'Athénien, Nicocrate de Chypre,
les rois de Pergame, le poète Euripide, le philosophe Aristote,
Théophraste, Nélée, (3b) qui devint possesseur des bibliothèques de ces
deux derniers, et dont les descendants les vendirent à Ptolémée Philadelphe,
roi de ma patrie, dit Athénée. Ce prince les fît transporter dans sa belle
bibliothèque d'Alexandrie, avec les livres qu'il acheta à Rhodes et à Athènes.
Ainsi nous pouvons appliquer à Larensius ces deux vers d'Antiphane :
« Il est sans cesse avec les Muses et les livres ; car c'est-là qu'on doit
chercher le vrai but de la sagesse. »
Ou l’on dirait de lui avec Pindare :
« Il goûtait autant de plaisir dans le parterre des Muses, que nous à nous
divertir souvent à une bonne table avec nos amis. »
(3c) La maison de Larensius et sa table, dit Athénée, faisaient regarder
Rome comme la patrie commune du genre humain. En effet, que peut-on
désirer de chez soi, quand on est chez un homme dont la maison est toujours
ouverte à ses amis, et à qui l'on peut appliquer ce passage du poète comique
Apollodore :
« Quand vous allez chez un ami, ô Nicophon! la bienveillance de l'ami se
manifeste dès la porte ; le portier vous reçoit avec un air de gaieté ; le chien
remue la queue pour vous flatter ; un domestique vient au-devant de vous,
(3d) vous présente un siège : et tout cela se fait sans que le maître dise un mot? »
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