[1,38] Ἕρμιππος δέ φησι Θεόφραστον
παραγίνεσθαι εἰς τὸν περίπατον καθ´ ὥραν λαμπρὸν
καὶ ἐξησκημένον, εἶτα καθίσαντα διατίθεσθαι τὸν λόγον
οὐδεμιᾶς ἀπεχόμενον κινήσεως οὐδὲ σχήματος
ἑνός. καί ποτε ὀψοφάγον μιμούμενον ἐξείραντα τὴν
γλῶσσαν περιλείχειν τὰ χείλη.
ἔμελε δὲ αὐτοῖς καὶ τοῦ κοσμίως ἀναλαμβάνειν
τὴν ἐσθῆτα καὶ τοὺς μὴ τοῦτο ποιοῦντας ἔσκωπτον.
Πλάτων ἐν Θεαιτήτῳ· ’πάντα δυναμένους
ὀξέως τε καὶ τορῶς διακονεῖν, ἀναβάλλεσθαι δ´ οὐκ
ἐπισταμένους ἐπιδέξι´ ἐλευθερίως οὐδ´ ἁρμονίαν λόγων
λαβόντας ὀρθῶς ὑμνῆσαι θεῶν τε καὶ ἀνθρώπων
εὐδαιμόνων βίον.‘ Σαπφὼ περὶ Ἀνδρομέδας
σκώπτει·
τίς δ´ ἀγροιῶτις θέλγει νόον
οὐκ ἐπισταμένη τὰ βράκε´ ἕλκειν ἐπὶ τῶν σφυρῶν;
Φιλέταιρος·
ἀμφιβάλλου σφυροῖς· οὐ καθήσεις, τάλαν,
μηδ´ ἀγροίκως ἄνω γόνατος ἀμφέξει;
Ἕρμιππος δέ φησι Θεόκριτον τὸν Χῖον
ὡς ἀπαίδευτον μέμφεσθαι τὴν Ἀναξιμένους περιβολήν·
Καλλίστρατός τε ὁ Ἀριστοφάνειος Ἀρίσταρχον
ἐν συγγράμματι κακῶς εἴρηκεν ἐπὶ τῷ μὴ εὐρύθμως
ἀμπέχεσθαι, φέροντός τι καὶ τοῦ τοιούτου πρὸς παιδείας
ἐξέτασιν. διὸ καὶ Ἄλεξίς φησιν·
ἓν γὰρ νομίζω τοῦτο τῶν ἀνελευθέρων
εἶναι, τὸ βαδίζειν ἀρρύθμως ἐν ταῖς ὁδοῖς,
ἐξὸν καλῶς. οὗ μήτε πράττεται τέλος
μηδεὶς - - - ἡμᾶς μήτε τιμὴν δόντα δεῖ
ἑτέρων λαβεῖν, φέρει δὲ τοῖς μὲν χρωμένοις
δόξης τιν´ ὄγκον, τοῖς δ´ ὁρῶσιν ἡδονήν,
κόσμον δὲ τῷ βίῳ — τὸ τοιοῦτον γέρας
τίς οὐκ ἂν αὑτῷ κτῷτο φάσκων νοῦν ἔχειν;
| [1,38] Hermippus dit que Théophraste se frottait d'huile, et s'exerçait lorsqu'il
était près d'aller à son école ; que, lorsqu'il s'était assis et avait commencé à
parler, il adaptait à ses discours tous ses mouvements, tous ses gestes, (21b)
au point même que, voulant contrefaire un gourmand, il tira la langue, et s'en
lécha tout le tour de la bouche.
Chap. XVIII. On avait alors le plus grand soin de s'habiller avec décence;
et ceux qui se négligeaient sur ce point avaient bien des railleries à essuyer.
Platon, dans son Théétète, fait peu de cas d'un homme qui, fort adroit à
toutes les fonctions domestiques, ne sait ni s'habiller comme doit le faire un
homme libre, ni choisir les termes propres pour chanter la félicité des dieux et
des hommes. Sapho se moque aussi pour cette raison d'Andromède :
(21c) « Cette personne qui vous charme est grossière et mal élevée : elle
ne sait pas faire tomber une robe sur les talons. »
Amphis, ou Philétère, a dit quelque part :
« Couvrez-vous la poitrine de votre robe : ne la ferez-vous pas
descendre plus bas, grossier que vous êtes? voulez-vous porter comme un
rustre, un habillement qui ne vous va pas aux genoux? »
Hermippus dit que Théocrite de Chio traitait Anaximène d'homme
grossier et sans éducation, parce qu'il s'habillait mal. Callistrate, disciple
d'Aristophane, a fait un livre, dans lequel il traite assez mal Aristarque, sur ce
qu'il ne s'habillait pas avec goût ; supposant, avec raison, que la manière de
se mettre fait preuve de l'éducation qu'on a reçue, selon ces vers d'Alexis :
(21d) « Je regarde comme le fait d'une âme basse de marcher dans les
rues sans s'observer soigneusement, lorsqu'il est possible d'avoir une
démarche décente. Il n'y a pas d'impôt à payer pour cela, ni rien à donner en
échange. Cette démarche décente fait honneur a ceux qui l'ont, et plaît en
même temps à ceux qui la remarquent. C'est un beau vernis sur toute la vie.
Peut-on avoir du bon sens, et négliger un pareil avantage? »
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