[1,27] οἱ Φαίακες δὲ παρ´ Ὁμήρῳ καὶ ἄνευ σφαίρας
ὀρχοῦνται. καὶ ὀρχοῦνταί που ἀνὰ μέρος πυκνῶς
(τοῦτο γάρ ἐστι τὸ ‘ταρφέ´ ἀμειβόμενοι’),
ἄλλων ἐφεστώτων καὶ ἐπικροτούντων τοῖς λιχανοῖς
δακτύλοις, ὅ φησι ληκεῖν. οἶδε δὲ ὁ ποιητὴς καὶ τὴν
πρὸς ᾠδὴν ὄρχησιν· Δημοδόκου γοῦν ᾄδοντος
κοῦροι πρωθῆβαι ὠρχοῦντο· καὶ ἐν τῇ Ὁπλοποιίᾳ δὲ
παιδὸς κιθαρίζοντος ἄλλοι ἐναντίοι μολπῇ τε ὀρχηθμῷ
τε ἔσκαιρον. ὑποσημαίνεται δὲ ἐν τούτοις ὁ
ὑπορχηματικὸς τρόπος, ὃς ἤνθησεν ἐπὶ Ξενοδήμου καὶ
Πινδάρου. καί ἐστιν ἡ τοιαύτη ὄρχησις μίμησις τῶν
ὑπὸ τῆς λέξεως ἑρμηνευομένων πραγμάτων· ἣν παρίστησι
γινομένην Ξενοφῶν ὁ καλὸς ἐν τῇ Ἀναβάσει
ἐν τῷ παρὰ Σεύθῃ τῷ Θρᾳκὶ συμποσίῳ. φησὶ γοῦν·
‘ἐπειδὴ σπονδαί τε ἐγένοντο καὶ ἐπαιώνισαν,
ἀνέστησαν πρῶτοι Θρᾷκες καὶ πρὸς αὐλὸν ὠρχοῦντο
σὺν ὅπλοις καὶ ἥλλοντο ὑψηλά τε καὶ κούφως καὶ
ταῖς μαχαίραις ἐχρῶντο· τέλος δ´ ὁ ἕτερος τὸν ἕτερον
παίει, ὡς πᾶσι δοκεῖν πεπληγέναι τὸν ἄνδρα. ὃ δ´
ἔπεσε τεχνικῶς πως, καὶ πάντες ἀνέκραγον οἱ συνδειπνοῦντες
Παφλαγόνες. καὶ ὃ μὲν σκυλεύσας τὰ ὅπλα
τοῦ ἑτέρου ἐξῄει ᾄδων Σιτάλκαν, ἄλλοι δὲ τῶν Θρᾳκῶν
τὸν ἕτερον ἐξέφερον ὡς τεθνηκότα· ἦν δὲ οὐδὲν
πεπονθώς. μετὰ τοῦτον Αἰνιᾶνες καὶ Μάγνητες ἀνέστησαν,
οἳ ὠρχοῦντο τὴν καρπαίαν καλουμένην ἐν
τοῖς ὅπλοις. ὁ δὲ τρόπος τῆς ὀρχήσεως ἦν· ὃ μὲν
παραθέμενος τὰ ὅπλα σπείρει καὶ ζευγηλατεῖ πυκνὰ
μεταστρεφόμενος ὡς φοβούμενος, λῃστὴς δὲ προσέρχεται·
ὃ δὲ ἐπὰν προίδηται ἁρπάσας τὰ ὅπλα μάχεται
πρὸ τοῦ ζεύγους ἐν ῥυθμῷ πρὸς τὸν αὐλόν· καὶ τέλος
ὁ λῃστὴς δήσας τὸν ἄνδρα τὸ ζεῦγος ἀπάγει, ἐνίοτε
δὲ καὶ ὁ ζευγηλάτης τὸν λῃστήν· εἶτα παρὰ τοὺς βοῦς
δήσας ὀπίσω τὼ χεῖρε δεδεμένον ἐλαύνει. καί τις,
φησί, τὸ Περσικὸν ὠρχεῖτο καὶ κροτῶν τὰς πέλτας
ὤκλαζε καὶ ἐξανίστατο· καὶ ταῦτα πάντα ῥυθμῷ πρὸς
τὸν αὐλὸν ἐποίει. καὶ Ἀρκάδες δέ, φησίν, ἀναστάντες
ἐξοπλισάμενοι ᾔεσαν ἐν ῥυθμῷ πρὸς τὸν ἐνόπλιον
ῥυθμὸν αὐλούμενοι καὶ ἐνωπλίσαντο καὶ ὠρχήσαντο.
| [1,27] Chap. XIII. Les Phéaciens, dans Homère, dansent aussi sans
balle: ils dansent même seuls alternativement et en se succédant souvent.
C'est ce qu'indique le poète par ces mots : changeant fréquemment. (15d)
Les spectateurs applaudissaient pendant ce temps-là, faisant retentir leurs
premiers doigts ; ce qu'Homère exprime par le mot leekein, ou faire du bruit,
éclater.
Il a aussi connu les danses qui s'exécutaient au chant : car pendant que
Démodocus chante, de jeunes garçons dansent ensemble. On voit dans
l’oplopée un jeune garçon jouer de la cithare, et d'autres chanter, danser
de concert au son de cet instrument. Or, ceci nous indique la danse
hyporchematique, qui fut fort en vogue du temps de Xénodème et de
Pindare.
Cette danse consiste à représenter, par des gestes appropriés, ce que
désignent les paroles que l'on chante. (15e) L'élégant Xénophon nous
présente l'exécution de cette danse, en décrivant dans son anabasis le repas
que lui donna Seuthès, roi de Thrace. Il dit donc :
« Après les libations et les hymnes sacrés, les Thraces, se levant de
table les premiers, se mirent à danser en armes au son des flûtes. Ils
sautaient fort haut, et avec beaucoup de légèreté, en s'escrimant avec leurs
épées : enfin, l'un d'eux frappa son adversaire, de manière qu'on crut qu'il
l'avait blessé. Celui-ci se laissa tomber avec adresse, et toute l'assemblée
jeta un cri. Le vainqueur le dépouilla de ses armes, et s'en alla en chantant
les louanges de Sitalce. (15f) Les autres Thraces emportèrent le vaincu,
comme s'il eût été mort; mais il n'avait aucun mal. »
« Après lui parurent les Œnianes et les Magnésiens, et ils dansèrent en
armes la karpœe ou les semailles : voici comment cette danse s'exécute.
L'un des acteurs, ayant ses armes auprès de soi, sème et fait avancer deux
bœufs accouplés, se retournant souvent comme ayant peur. (16a) Un voleur
s'approche, l'autre l'aperçoit, prend les armes, et combat devant le joug, en
suivant le son de la flûte. Le voleur, à la fin, le lie et emmène l'attelage :
quelquefois c'est le conducteur des bœufs qui lie et emmène le voleur
attaché à l'attelage, les mains liées par derrière. »
« Un autre dansa la Persique, frappant deux petits boucliers l'un contre
l'autre, tombant à genoux en cadence, pour se relever de même, et cela au
son de la flûte : ensuite les Arcadiens se levèrent après s'être armés de
toutes pièces ; ils s'avancèrent en cadence au son de la flûte, qui jouait l'air
de la danse armée, chantèrent des hymnes, et dansèrent.... »
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