HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Météorologie, livre IV

Chapitre 6

  Chapitre 6

[4,6] § 1. Τὸ δ' ὑγραίνεσθαί ἐστιν ἓν μὲν τὸ ὕδωρ γίγνεσθαι συνιστάμενον, ἓν δὲ τὸ τήκεσθαι τὸ πεπηγός. Τούτων δὲ συνίσταται μὲν ψυχόμενον τὸ πνεῦμα· περὶ δὲ τήξεως ἅμα καὶ περὶ πήξεως ἔσται δῆλον. § 2. Πήγνυται δὲ ὅσα πήγνυται ὕδατος ὄντα γῆς καὶ ὕδατος, καὶ ταῦτα θερμῷ ξηρῷ ψυχρῷ. Διὸ καὶ λύεται τοῖς ἐναντίοις, ὅσα (383a) λύεται τῶν ὑπὸ θερμοῦ παγέντων ὑπὸ ψυχροῦ· τὰ μὲν γὰρ ὑπὸ ξηροῦ θερμοῦ παγέντα ὑπὸ ὕδατος λύεται, ἐστιν ὑγρὸν ψυχρόν, τὰ δὲ ὑπὸ ψυχροῦ παγέντα ὑπὸ πυρὸς λύεται, ἐστιν θερμόν. Πήγνυσθαι δ' ἔνια δόξειεν ἂν ὑπὸ ὕδατος, ὡς τὸ μέλι τὸ ἑφθόν· πήγνυται δὲ οὐχ ὑπὸ τοῦ ὕδατος, ἀλλ' ὑπὸ τοῦ ἐν αὐτῷ ψυχροῦ. § 3. Ὅσα μὲν οὖν ἐστιν ὕδατος, οὐ πήγνυται ὑπὸ πυρός· λύεται γὰρ ὑπὸ πυρός, τὸ δὲ αὐτὸ τῷ αὐτῷ κατὰ ταὐτὸ οὐκ ἔσται αἴτιον τοῦ ἐναντίου. Ἔτι τῷ ἀπιέναι τὸ θερμὸν πήγνυται, ὥστε δῆλον ὅτι τῷ εἰσιέναι λυθήσεται· ὥστε ποιοῦντος τοῦ ψυχροῦ πήγνυται. § 4. Διὸ καὶ οὐ παχύνεται τὰ τοιαῦτα πηγνύμενα· γὰρ πάχυνσις ὑγροῦ μὲν ἀπιόντος γίγνεται, τοῦ ξηροῦ δὲ συνισταμένου· ὕδωρ δὲ τῶν ὑγρῶν οὐ παχύνεται μόνον. § 5. Ὅσα δὲ κοινὰ γῆς καὶ ὕδατος, καὶ ὑπὸ πυρὸς πήγνυται καὶ ὑπὸ ψυχροῦ, παχύνεται δὲ ὑπ' ἀμφοῖν ἔστι μὲν ὡς τὸν αὐτὸν τρόπον, ἔστι δ' ὡς ἄλλως, ὑπὸ μὲν θερμοῦ τὸ ὑγρὸν ἐξάγοντος (ἐξατμίζοντος γὰρ τοῦ ὑγροῦ παχύνεται τὸ ξηρὸν καὶ συνίσταται), ὑπὸ δὲ ψυχροῦ τὸ θερμὸν ἐκθλίβοντος, μεθ' οὗ τὸ ὑγρὸν συναπέρχεται συνεξατμίζον. § 6. Ὅσα μὲν οὖν μαλακὰ ἀλλὰ μὴ ὑγρά, οὐ παχύνεται ἀλλὰ πήγνυται ἐξιόντος τοῦ ὑγροῦ, οἷον ὀπτώμενος κέραμος· ὅσα δὲ ὑγρὰ τῶν μεικτῶν, καὶ παχύνεται, οἷον γάλα. § 7. Πολλὰ δὲ καὶ ὑγραίνεται πρῶτον, ὅσα παχέα σκληρὰ ὑπὸ ψυχροῦ προϋπῆρχεν ὄντα, ὥσπερ καὶ κέραμος τὸ πρῶτον ὀπτώμενος ἀτμίζει καὶ μαλακώτερος γίγνεται· διὸ καὶ διαστρέφεται ἐν ταῖς καμίνοις. § 8. Ὅσα μὲν οὖν ὑπὸ ψυχροῦ πήγνυται τῶν κοινῶν γῆς καὶ ὕδατος, πλέον δὲ ἐχόντων γῆς, τὰ μὲν τῷ τὸ θερμὸν ἐξεληλυθέναι πηγνύμενα, ταῦτα τήκεται θερμῷ εἰσιόντος πάλιν τοῦ θερμοῦ, οἷον πηλὸς ὅταν παγῇ· ὅσα δὲ διὰ ψύξιν, καὶ τοῦ θερμοῦ συνεξατμίσαντος ἅπαντος, ταῦτα δὲ ἄλυτα μὴ ὑπερβαλλούσῃ θερμότητι, ἀλλὰ μαλάττεται, οἷον σίδηρος καὶ κέρας. § 9. Τήκεται δὲ καὶ εἰργασμένος σίδηρος, ὥστε ὑγρὸς γίγνεσθαι καὶ πάλιν πήγνυσθαι. Καὶ τὰ στομώματα ποιοῦσιν οὕτως· ὑφίσταται γὰρ καὶ ἀποκαθαίρεται κάτω (383b) σκωρία· ὅταν δὲ πολλάκις πάθῃ καὶ καθαρὸς γένηται, τοῦτο στόμωμα γίγνεται. § 10. Οὐ ποιοῦσι δὲ πολλάκις αὐτὸ διὰ τὸ ἀπουσίαν γίγνεσθαι πολλὴν καὶ τὸν σταθμὸν ἐλάττω ἀποκαθαιρομένου. Ἔστιν δ' ἀμείνων σίδηρος ἐλάττω ἔχων ἀποκάθαρσιν. § 11. Τήκεται δὲ καὶ λίθος πυρίμαχος ὥστε στάζειν καὶ ῥεῖν· τὸ δὲ πηγνύμενον ὅταν ῥυῇ, πάλιν γίγνεται σκληρόν. Καὶ αἱ μύλαι τήκονται ὥστε ῥεῖν· τὸ δὲ ῥέον πηγνύμενον τὸ μὲν χρῶμα μέλαν, ὅμοιον δὲ γίγνεται τῇ τιτάνῳ. Τήκεται δὲ καὶ πηλὸς καὶ γῆ. § 12. Ὅσα δ' ὑπὸ (383b.10) ξηροῦ θερμοῦ πήγνυται, τὰ μὲν ἄλυτα, τὰ δὲ λυτὰ ὑγρῷ. Κέραμος μὲν οὖν καὶ λίθων ἐνίων γένη, ὅσοι ὑπὸ πυρὸς τῆς γῆς συγκαυθείσης γίγνονται, οἷον οἱ μυλίαι, ἄλυτα, νίτρον δὲ καὶ ἅλες λυτὰ ὑγρῷ, οὐ παντὶ δὲ ἀλλὰ ψυχρῷ· § 13. διὸ ὕδατι καὶ ὅσα ὕδατος εἴδη τήκεται, ἐλαίῳ δ' οὐ τήκεται· τῷ γὰρ ξηρῷ θερμῷ ἐναντίον ψυχρὸν ὑγρόν. Εἰ οὖν ἔπηξεν θάτερον, θάτερον λύσει· οὕτω γὰρ τἀναντία ἔσται αἴτια τῶν ἐναντίων. [4,6] CHAPITRE VI. § 1. Devenir humide, peut signifier deux choses : tantôt cela veut dire qu'il se forme effectivement de l'eau ; tantôt cela signifie que le corps qui était coagulé se fond et se dissout. Ainsi, l'air en se refroidissant peut prendre la consistance de l'eau, et ce que nous allons dire expliquera clairement tout à la fois, et la dissolution et la coagulation. § 2. Toutes les choses qui se coagulent se coagulent, ou par ce qu'elles sont de l'eau, ou parce qu'elles sont de terre et d'eau ; et elles se coagulent, ou par la chaleur sèche, ou par le froid. Aussi, se dissolvent-elles par les contraires, dans tous les cas (383a) où elles ont été coagulées ou par la chaleur ou par le froid. Ainsi, toutes les choses qui ont été coagulées par la chaleur sèche se dissolvent par l'eau, qui est l'humidité froide ; celles qui ont été coagulées par le froid sont dissoutes par le feu, qui est le chaud. Il y a des choses aussi qui semblent se coaguler par l'action de l'eau, comme le miel qu'on a fait bouillir ; mais en réalité il ne se coagule pas par l'eau ; il se coagule par le froid qui est dans l'eau. § 3. Toutes les choses qui sont de l'eau ne se coagulent pas par le feu ; car elles sont dissoutes par le feu, et le même objet ne peut pas être, pour un même objet et dans les mêmes conditions, cause d'un effet contraire. De plus, la coagulation n'a lieu que par l'absence du chaud ; et par suite évidemment, la dissolution vient de ce que la chaleur entre dans la chose, de telle sorte que c'est bien le froid qui fait que le corps se coagule. § 4. Aussi, les corps de ce genre en se coagulant ne s'épaississent pas ; car l'épaississement des corps n'a lieu que quand l'humide s'en va et que le sec se condense. Parmi les corps humides, l'eau est le seul qui ne s'épaississe pas. § 5. Tous les corps qui participent à la fois de la terre et de l'eau, se coagulent, soit par le feu, soit par le froid. Ils s'épaississent par tous les deux, en partie de la même manière, en partie d'une manière différente : par la chaleur, qui chasse l'humide; car, l'humide s'évaporant, le sec se coagule et se condense ; par le froid, qui chasse le chaud, avec lequel s'en va aussi l'humide qui s'évapore. § 6. Les corps mous qui ne sont pas humides ne s'épaississent pas ; mais ils se coagulent, quand l'humide en sort, comme l'argile que l'on fait cuire. Tous les mixtes qui sont humides s'épaississent aussi, comme le lait. § 7. Il y a beaucoup de ces corps qui même s'humidifient d'abord ; et ce sont ceux qui auparavant étaient ou épais ou durs par l'effet du froid. C'est ainsi que l'argile que l'on cuit se vaporise tout d'abord ; puis elle devient plus molle ; et voilà aussi ce qui fait qu'elle peut se déjeter dans les fours. § 8. Parmi les choses qui participent à la fois de la terre et de l'eau, mais qui ayant plus de terre se coagulent par le froid, les unes, qui se sont coagulées parce que la chaleur en est sortie, se dissolvent aussi par la chaleur quand la chaleur y rentre, comme la boue quand elle s'est coagulée et gelée. Celles au contraire qui se coagulent par le refroidissement, et parce que toute la chaleur s'est évaporée, celles-là sont indissolubles par la chaleur, tant que cette chaleur n'est pas excessive ; mais elles s'amollissent, comme le fer et la corne. § 9. Le fer, quand on le travaille, se dissout même jusqu'au point de devenir liquide et de se coaguler de nouveau. Et c'est comme cela que l'on fait les aciers ; le métal dépose, et la scorie (383b) s'épure en bas. Quand le métal a été traité plusieurs fois ainsi et qu'il est devenu pur, c'est alors qu'il devient de l'acier. § 10. On ne renouvelle pas du reste cette opération souvent, parce qu'il y a une grande perte, et que le poids devient beaucoup moindre quand on purifie de cette façon le métal. Le fer d'ailleurs est préférable, quand il a une moins grande pureté. § 11. La pierre appelée pyrimaque se dissout aussi de façon à tomber en gouttes et à couler; mais le liquide, quand il s'est coagulé de nouveau, reprend sa dureté. Les pierres ponces se dissolvent aussi jusqu'au point de couler ; et la partie qui coule, quand elle s'est figée, prend une couleur noire, et le corps devient à peu près pareil à de la chaux. La boue se dissout également, et se liquéfie ainsi que la terre. § 12. Quant aux choses qui se coagulent par la chaleur sèche, les unes sont indissolubles, et les autres sont solubles par l'humide. L'argile et quelques espèces de pierres qui se forment par le feu dans la combustion de la terre, comme les ponces, ne se dissolvent plus dans l'eau ; mais le nitre et les sels sont dissous par l'humide, non par tout humide quelconque, mais par l'humidité froide. § 13. C'est de même que toutes les espèces d'eau se dissolvent aussi dans l'eau, tandis qu'elles ne se dissolvent pas dans l'huile ; car l'humide froid est le contraire de la chaleur sèche. Si donc c'est l'un des deux qui a coagulé le corps, c'est l'autre qui le dissoudra; car c'est ainsi que les contraires seront causes d'effets contraires.


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Dernière mise à jour : 27/11/2009