[4,5] § 1. Ἀνάγκη δὲ σκληρὸν ἢ μαλακὸν εἶναι τὸ ὡρισμένον σῶμα οἰκείῳ ὅρῳ (ἢ γὰρ
ὑπείκει ἢ μή)· ἔτι πεπηγὸς εἶναι (τούτῳ γὰρ ὁρίζεται)· ὥστ' ἐπεὶ πᾶν μὲν τὸ
ὡρισμένον καὶ συνεστὸς ἢ μαλακὸν ἢ σκληρόν, ταῦτα δὲ πήξει ἐστίν, ἅπαντ' ἂν
εἴη τὰ σώματα τὰ σύνθετα καὶ ὡρισμένα οὐκ ἄνευ πήξεως. Πήξεως οὖν πέρι
ῥητέον.
§ 2. Ἔστιν δὴ τὰ αἴτια τὰ παρὰ τὴν ὕλην δύο, τό τε ποιοῦν καὶ τὸ πάθος (τὸ μὲν
οὖν ποιοῦν ὡς ὅθεν ἡ κίνησις, τὸ δὲ πάθος ὡς εἶδος)· ὥστε καὶ πήξεως καὶ
διαχύσεως, καὶ τοῦ ξηραίνεσθαι καὶ τοῦ ὑγραίνεσθαι.
§ 3. Ποιεῖ δὲ τὸ ποιοῦν δυσὶ δυνάμεσι, καὶ πάσχει παθήμασιν δυσίν, ὥσπερ
εἴρηται· ποιεῖ μὲν θερμῷ καὶ ψυχρῷ, τὸ δὲ πάθος ἢ ἀπουσίᾳ ἢ παρουσίᾳ θερμοῦ ἢ
(382b) ψυχροῦ.
§ 4. Ἐπεὶ δὲ τὸ πήγνυσθαι ξηραίνεσθαί πώς ἐστιν, περὶ τούτου εἴπωμεν πρῶτον.
Τὸ δὴ πάσχον ἢ ὑγρὸν ἢ ξηρὸν ἢ ἐκ τούτων. Τιθέμεθα δὲ ὑγροῦ σῶμα ὕδωρ,
ξηροῦ δὲ γῆν· ταῦτα γὰρ τῶν ὑγρῶν καὶ τῶν ξηρῶν παθητικά. Διὸ καὶ τὸ ψυχρὸν
τῶν παθητικῶν μᾶλλον· ἐν τούτοις γάρ ἐστιν· καὶ γὰρ ἡ γῆ καὶ τὸ ὕδωρ ψυχρὰ
ὑπόκειται.
§ 5. Ποιητικὸν δὲ τὸ ψυχρὸν ὡς φθαρτικὸν ἢ ὡς κατὰ συμβεβηκός, καθάπερ
εἴρηται πρότερον· ἐνίοτε γὰρ καὶ κάειν λέγεται καὶ θερμαίνειν τὸ ψυχρόν, οὐχ ὡς
τὸ θερμόν, ἀλλὰ τῷ συνάγειν ἢ ἀντιπεριιστάναι τὸ θερμόν.
§ 6. Ξηραίνεται δὲ ὅσα ἐστὶν ὕδωρ καὶ ὕδατος εἴδη, ἢ ἔχει ὕδωρ εἴτ' ἐπακτὸν εἴτε
συμφυές (λέγω δὲ ἐπακτὸν μὲν οἷον ἐν ἐρίῳ, σύμφυτον δ' οἷον ἐν γάλακτι).
§ 7. Ὕδατος δ' εἴδη τὰ τοιάδε, οἶνος, οὖρον, ὀρός, καὶ ὅλως ὅσα μηδεμίαν ἢ
βραχεῖαν ἔχει ὑπόστασιν, μὴ διὰ γλισχρότητα· ἐνίοις γὰρ αἴτιον τοῦ μὴ
ὑφίστασθαι μηδὲν ἡ γλισχρότης, ὥσπερ ἐλαίῳ ἢ πίττῃ.
§ 8. Ξηραίνεται δὲ πάντα ἢ θερμαινόμενα ἢ ψυχόμενα, ἀμφότερα δὲ θερμῷ, καὶ
ὑπὸ τῆς ἐντὸς θερμότητος ἢ τῆς ἔξω· καὶ γὰρ τὰ τῇ ψύξει ξηραινόμενα, ὥσπερ
ἱμάτιον, ἐὰν ᾖ κεχωρισμένον αὐτὸ καθ' αὑτὸ τὸ ὑγρόν, ὑπὸ τοῦ ἐντὸς θερμοῦ
συνεξατμίζοντος τὸ ὑγρὸν ξηραίνεται, ἂν ὀλίγον ᾖ τὸ ὑγρόν, ἐξιούσης τῆς
θερμότητος ὑπὸ τοῦ περιεστῶτος ψυχροῦ.
§ 9. Ξηραίνεται μὲν οὖν, ὥσπερ εἴρηται, ἅπαντα ἢ θερμαινόμενα ἢ ψυχόμενα, καὶ
πάντα θερμῷ, ἢ τῷ ἐντὸς ἢ τῷ ἐκτὸς συνεξατμίζοντι τὸ ὑγρόν (λέγω δ' ἐκτὸς μὲν
ὥσπερ τὰ ἑψόμενα, ἐντὸς δὲ ὅταν ἀφαιρεθέντος ὑφ' ἧς ἔχει θερμότητος ἀναλωθῇ
ἀποπνεούσης). Περὶ μὲν οὖν τοῦ ξηραίνεσθαι εἴρηται.
| [4,5] CHAPITRE V.
§ 1. Il est de toute nécessité que le corps déterminé dans sa propre limite, soit dur ou
mou, parce qu'il doit ou céder ou ne pas céder. Il faut encore qu'il soit cohérent ; car
c'est là la vraie détermination des corps. Ainsi, tout corps déterminé ou composé
étant mou ou sec, et ces deux qualités ne pouvant exister que par la cohésion, on peut
dire que les corps composés et déterminés ne pourraient jamais être sans la cohésion.
C'est donc de la cohésion qu'il faut traiter.
§ 2. Il y a dans la matière deux causes : ce qui agit et ce qui souffre. Le principe qui
agit, c'est ce dont vient le mouvement ; celui qui souffre, c'est la forme. Par suite, ce
sont là les causes de la cohésion et de la diffluence ; les causes qui font que les corps
sont secs ou qu'ils sont liquides.
§ 3. Le principe actif agit par deux forces ; le principe passif souffre par deux
modifications, ainsi qu'on l'a dit. L'action se produit par le chaud et (382b) le froid ; la
souffrance a lieu par la présence ou l'absence du chaud ou du froid.
§ 4. Comme la cohésion est une sorte de dessèchement, parlons d'elle en premier lieu.
Ainsi donc, ce qui souffre est ou humide ou sec, ou est un composé des deux. Nous
posons en fait que le corps de l'humide c'est l'eau, et que le corps du sec c'est la terre ;
car ce sont là les éléments passifs dans les corps humides et secs. Aussi, le froid
appartient-il davantage aux éléments passifs, puisqu'il est en eux, et qu'en effet la
terre et l'eau sont froides.
§ 5. Mais le froid est actif aussi, en tant qu'il détruit les choses ou qu'il agit de toute
autre manière accidentelle, ainsi qu'on l'a dit antérieurement. Quelquefois en effet on
dit aussi que le froid brûle ou qu'il échauffe, non pas précisément comme la chaleur
elle-même, mais parce qu'il rassemble la chaleur ou la répercute tout à l'entour.
§ 6. Tout corps qui est de l'eau, ou une espèce d'eau, peut se dessécher ; ou bien, s'il
contient de l'eau, soit d'une manière adventice, soit naturellement. J'entends par eau
adventice, celle, par exemple, qui est dans de la laine, et par eau naturelle celle qui
est dans le lait.
§ 7. Les espèces de l'eau, ce sont par exemple le vin, l'urine, le petit lait, et en général
toutes les substances qui ne laissent aucun dépôt ou qui ne laissent qu'un résidu
passager, sans que ce soit à cause de leur viscosité ; car il y a des substances qui ne
laissent jamais le moindre résidu, à cause de leur nature visqueuse, telles que l'huile
et la poix.
§ 8. Toutes les substances se sèchent, soit par la chaleur soit par le froid ; mais c'est
toujours par la chaleur; et le phénomène a lieu tout à la fois, soit par la chaleur du
dedans, soit par celle du dehors. Les choses que sèche le refroidissement, comme un
manteau, par exemple, qui est séché lorsque l'humide effectif qu'il contient est isolé,
se sèchent par la chaleur intérieure qui fait évaporer l'humide ; et si l'humide y est en
petite quantité, elles se sèchent, parce que la chaleur sort à cause du froid
environnant.
§ 9. Ainsi donc, je le répète, tous les corps se sèchent, soit par la chaleur, soit par le
froid ; tous se sèchent par la chaleur, soit du dedans soit du dehors, qui fait évaporer
l'humide. J'entends par la chaleur extérieure celle qui s'applique, par exemple, aux
choses que l'on fait bouillir ; et celle du dedans agit, quand l'humide disparaît et est
détruit par la chaleur propre du corps qui transpire. Voilà ce qu'est la dessiccation.
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