[4,4] § 1. Τῶν δὲ παθητικῶν, τοῦ ὑγροῦ καὶ τοῦ ξηροῦ, λεκτέον τὰ (381b.24) εἴδη. Εἰσὶν
δ' αἱ μὲν ἀρχαὶ τῶν σωμάτων αἱ παθητικαὶ ὑγρὸν καὶ ξηρόν, τὰ δ' ἄλλα μεικτὰ
μὲν ἐκ τούτων, ὁποτέρου δὲ μᾶλλον, τούτου μᾶλλον τὴν φύσιν ἐστίν, οἷον τὰ μὲν
ξηροῦ μᾶλλον τὰ δ' ὑγροῦ.
§ 2. Πάντα δὲ τὰ μὲν ἐντελεχείᾳ ἔσται, τὰ δ' ἐν τῷ ἀντικειμένῳ· ἔχει δ' οὕτως
τῆξις πρὸς τὸ τηκτόν.
§ 3. Ἐπεὶ δ' ἐστὶν τὸ μὲν ὑγρὸν εὐόριστον, τὸ δὲ ξηρὸν δυσόριστον, ὅμοιόν τι τῷ
ὄψῳ καὶ τοῖς ἡδύσμασι πρὸς ἄλληλα πάσχουσι· τὸ γὰρ ὑγρὸν τῷ ξηρῷ αἴτιον τοῦ
ὁρίζεσθαι, καὶ ἑκάτερον ἑκατέρῳ οἷον κόλλα γίγνεται, ὥσπερ καὶ Ἐμπε(382a)
δοκλῆς ἐποίησεν ἐν τοῖς φυσικοῖς "ἄλφιτον ὕδατι κολλήσας." καὶ διὰ τοῦτο ἐξ
ἀμφοῖν ἐστιν τὸ ὡρισμένον σῶμα.
§ 4. Λέγεται δὲ τῶν στοιχείων ἰδιαίτατα ξηροῦ μὲν γῆ, ὑγροῦ δὲ ὕδωρ. Διὰ τοῦτο
ἅπαντά τε τὰ ὡρισμένα σώματα ἐνταῦθα οὐκ ἄνευ γῆς καὶ ὕδατος (ὁποτέρου δὲ
πλέον, κατὰ τὴν δύναμιν τούτου ἕκαστον φαίνεται)·
§ 5. καὶ ἐν γῇ καὶ ἐν ὕδατι ζῷα μόνον ἐστίν, ἐν ἀέρι δὲ καὶ πυρὶ οὐκ ἔστιν, ὅτι τῶν
σωμάτων ὕλη ταῦτα.
§ 6. Τῶν δὲ σωματικῶν παθημάτων ταῦτα πρῶτα ἀνάγκη ὑπάρχειν τῷ ὡρισμένῳ,
σκληρότητα ἢ μαλακότητα· ἀνάγκη γὰρ τὸ ἐξ ὑγροῦ καὶ ξηροῦ ἢ σκληρὸν εἶναι ἢ
μαλακόν.
§ 7. Ἔστι δὲ σκληρὸν μὲν τὸ μὴ ὑπεῖκον εἰς αὑτὸ κατὰ τὸ ἐπίπεδον, μαλακὸν δὲ τὸ
ὑπεῖκον τῷ μὴ ἀντιπεριίστασθαι· τὸ γὰρ ὕδωρ οὐ μαλακόν· οὐ γὰρ ὑπείκει τῇ
θλίψει τὸ ἐπίπεδον εἰς βάθος, ἀλλ' ἀντιπεριίσταται.
§ 8. Ἁπλῶς μὲν οὖν σκληρὸν ἢ μαλακὸν τὸ ἁπλῶς τοιοῦτον, πρὸς ἕτερον δὲ τὸ
πρὸς ἐκεῖνο τοιοῦτον. Πρὸς μὲν οὖν ἄλληλα ἀόριστά ἐστιν τῷ μᾶλλον καὶ ἧττον·
§ 9. ἐπεὶ δὲ πρὸς τὴν αἴσθησιν πάντα κρίνομεν τὰ αἰσθητά, δῆλον ὅτι καὶ τὸ
σκληρὸν καὶ τὸ μαλακὸν ἁπλῶς πρὸς τὴν ἁφὴν ὡρίκαμεν, ὡς μεσότητι χρώμενοι
τῇ ἁφῇ· διὸ τὸ μὲν ὑπερβάλλον αὐτὴν σκληρόν, τὸ δ' ἐλλεῖπον μαλακὸν εἶναί
φαμεν.
| [4,4] CHAPITRE IV.
§ 1. Maintenant, il faut étudier les transformations des éléments passifs, de l'humide
et du sec. Les principes passifs des corps sont l'humide et le sec ; et les autres états ne
sont qu'un mélange de ceux-là. Là où l'un des deux domine le plus, le corps est
davantage de sa nature. Ainsi tels corps tiennent plus du sec; tels autres tiennent
davantage de l'humide.
§ 2. D'ailleurs, tous peuvent être ou actuellement et en réalité, ou être dans l'état
opposé, c'est-à-dire en puissance. C'est là le rapport de la dessiccation à l'objet
desséchable.
§ 3. Mais comme l'humide est facile à délimiter, et le sec difficile, le sec et l'humide
éprouvent relativement l'un à l'autre quelque chose d'analogue aux rapports des
mets et des assaisonnements. L'humide est pour le sec une cause de détermination ;
et ils sont l'un pour l'autre comme la farine et l'eau, quand on fait de la colle. C'est
l'explication que donne Empédocle dans ses vers sur la nature
" Ayant collé la farine avec l'eau. "
Et voilà, comment le nouveau corps se forme de la réunion des deux.
§ 4. Parmi les éléments, le sec s'applique le plus spécialement à la terre, et l'humide à
l'eau ; et voilà pourquoi tous les corps qui ici-bas sont déterminés, ne peuvent l'être
sans terre ni eau. Et selon que l'un des cieux l'emporte, chaque corps se montre
suivant la prédominance de celui-là.
§ 5. C'est seulement de terre et d'eau que se composent les animaux ; il n'y en a point
qui consistent d'air ni de feu, parce que ces deux premiers éléments sont la matière
des corps.
§ 6. Parmi les modifications que les corps peuvent présenter, celles qui,
nécessairement, appartiennent les premières à un corps déterminé, sont la dureté ou
la mollesse ; car, nécessairement, ce qui est composé de sec et d'humide doit être dur
ou mou.
§ 7. On appelle dur ce qui ne cède pas en rentrant en soi à sa surface, et mou ce qui
cède sans se disperser tout à l'entour. Ainsi, on ne peut pas dire de l'eau qu'elle est
molle ; car la surface ne cède pas en profondeur, quand on la presse ; mais elle se
disperse tout autour.
§ 8. On peut donc dire absolument d'une chose qu'elle est dure ou molle, quand elle
est dans cet état d'une manière absolue ; mais on peut l'appeler dure ou molle
relativement à une autre, quand elle est dure ou molle par rapport à cette autre
chose. Le dur et le mou sont toujours indéterminés, l'un relativement à l'autre, parce
qu'ils présentent toujours du plus ou du moins.
§ 9. Mais jugeons toujours les choses sensibles par l'impression qu'elles causent à nos
sens. Il est évident que nous déterminons d'une manière absolue la dureté et la
mollesse par rapport au toucher ; le toucher devient pour nous une sorte de mesure
moyenne ; et alors ce qui l'emporte sur lui est dur ; ce qui reste au-dessous de lui est
considéré comme mou.
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