HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Météorologie, livre IV

Chapitre 1

  Chapitre 1

[4,0] ΜΕΤΕΩΡΟΛΟΓΙΚΩΝ Δ. [4,0] MÉTÉOROLOGIE - LIVRE IV.
[4,1] § 1. (378b.10) Ἐπεὶ δὲ τέτταρα αἴτια διώρισται τῶν στοιχείων, τούτων δὲ κατὰ συζυγίας καὶ τὰ στοιχεῖα τέτταρα συμβέβηκεν εἶναι, ὧν τὰ μὲν δύο ποιητικά, τὸ θερμὸν καὶ τὸ ψυχρόν, τὰ δὲ δύο παθητικά, τὸ ξηρὸν καὶ τὸ ὑγρόν· § 2. δὲ πίστις τούτων ἐκ τῆς ἐπαγωγῆς· φαίνεται γὰρ ἐν πᾶσιν μὲν θερμότης καὶ ψυχρότης ὁρίζουσαι καὶ συμφύουσαι καὶ μεταβάλλουσαι τά θ' ὁμογενῆ καὶ τὰ μὴ ὁμογενῆ, καὶ ὑγραίνουσαι καὶ ξηραίνουσαι καὶ σκληρύνουσαι καὶ μαλάττουσαι, τὰ δὲ ξηρὰ καὶ ὑγρὰ ὁριζόμενα καὶ τἆλλα τὰ εἰρημένα πάθη πάσχοντα αὐτά τε καθ' αὑτὰ καὶ ὅσα κοινὰ ἐξ ἀμφοῖν σώματα συνέστηκεν· § 3. ἔτι δ' ἐκ τῶν λόγων δῆλον, οἷς ὁριζόμεθα τὰς φύσεις αὐτῶν· τὸ μὲν γὰρ θερμὸν καὶ ψυχρὸν ὡς ποιητικὰ λέγομεν (τὸ γὰρ συγκριτικὸν ὥσπερ ποιητικόν τί ἐστι), τὸ δὲ ὑγρὸν καὶ ξηρὸν παθητικόν (τὸ γὰρ εὐόριστον καὶ δυσόριστον τῷ πάσχειν τι λέγεται τὴν φύσιν αὐτῶν)· § 4. Ὅτι μὲν οὖν τὰ μὲν ποιητικὰ τὰ δὲ παθητικά, φανερόν· διωρισμένων δὲ τούτων ληπτέον ἂν εἴη τὰς ἐργασίας αὐτῶν, αἷς ἐργάζονται τὰ ποιητικά, καὶ τῶν παθητικῶν τὰ εἴδη. § 5. Πρῶτον μὲν οὖν καθόλου ἁπλῆ γένεσις καὶ φυσικὴ μεταβολὴ τούτων τῶν δυνάμεών ἐστιν ἔργον, καὶ ἀντικειμένη φθορὰ κατὰ φύσιν. Αὗται μὲν οὖν τοῖς τε φυτοῖς ὑπάρχουσι καὶ ζῴοις καὶ τοῖς μέρεσιν αὐτῶν. § 6. Ἔστι δ' ἁπλῆ καὶ φυσικὴ γένεσις μεταβολὴ ὑπὸ τούτων τῶν δυνάμεων, ὅταν ἔχωσι λόγον, ἐκ τῆς ὑποκειμένης ὕλης ἑκάστῃ φύσει· αὗται δ' εἰσὶν αἱ εἰρημέναι δυνάμεις παθητικαί. (379a) Γεννῶσι δὲ τὸ θερμὸν καὶ ψυχρὸν κρατοῦντα τῆς ὕλης· ὅταν δὲ μὴ κρατῇ, κατὰ μέρος μὲν μόλυνσις καὶ ἀπεψία γίγνεται. § 7. Τῇ δ' ἁπλῇ γενέσει ἐναντίον μάλιστα κοινὸν σῆψις· πᾶσα γὰρ κατὰ φύσιν φθορὰ εἰς τοῦθ' ὁδός ἐστιν, οἷον γῆρας καὶ αὔανσις. Τέλος δὲ πάντων τῶν ἄλλων τούτων σαπρότης, ἐὰν μή τι βίᾳ φθαρῇ τῶν φύσει συνεστώτων· ἔστιν γὰρ καὶ σάρκα καὶ ὀστοῦν καὶ ὁτιοῦν κατακαῦσαι, ὧν τὸ τέλος τῆς κατὰ φύσιν φθορᾶς σῆψίς ἐστιν. § 8. Διὸ ὑγρὰ πρῶτον, εἶτα ξηρὰ τέλος γίγνεται τὰ σηπόμενα· ἐκ τούτων γὰρ ἐγένετο, καὶ ὡρίσθη τῷ ὑγρῷ τὸ ξηρὸν ἐργαζομένων τῶν ποιητικῶν. Γίγνεται δ' φθορὰ ὅταν κρατῇ τοῦ ὁρίζοντος τὸ ὁριζόμενον διὰ τὸ περιέχον. § 9. (Οὐ μὴν ἀλλ' ἰδίως γε λέγεται σῆψις ἐπὶ τῶν κατὰ μέρος φθειρομένων, ὅταν χωρισθῇ τῆς φύσεως.) Διὸ καὶ σήπεται πάντα τἆλλα πλὴν πυρός· καὶ γὰρ γῆ καὶ ὕδωρ καὶ ἀὴρ σήπεται· πάντα γὰρ ὕλη τῷ πυρί ἐστι ταῦτα. § 10. Σῆψις δ' ἐστὶν φθορὰ τῆς ἐν ἑκάστῳ ὑγρῷ οἰκείας καὶ κατὰ φύσιν θερμότητος ὑπ' ἀλλοτρίας θερμότητος· αὕτη δ' ἐστὶν τοῦ περιέχοντος. § 11. Ὥστε ἐπεὶ κατ' ἔνδειαν πάσχει θερμοῦ, ἐνδεὲς δὲ ὂν τοιαύτης δυνάμεως ψυχρὸν πᾶν, ἄμφω ἂν αἴτια εἴη, καὶ κοινὸν τὸ πάθος σῆψις, ψυχρότητός τε οἰκείας καὶ θερμότητος ἀλλοτρίας. § 12. Διὰ τοῦτο γὰρ καὶ ξηρότερα γίγνεται τὰ σηπόμενα πάντα, καὶ τέλος γῆ καὶ κόπρος· ἐξιόντος γὰρ τοῦ οἰκείου θερμοῦ συνεξατμίζεται τὸ κατὰ φύσιν ὑγρόν, καὶ τὸ σπῶν τὴν ὑγρότητα οὐκ ἔστιν· ἐπάγει γὰρ ἕλκουσα οἰκεία θερμότης. § 13. Καὶ ἐν τοῖς ψύχεσι δ' ἧττον σήπεται ἐν ταῖς ἀλέαις (ἐν μὲν γὰρ τῷ χειμῶνι ὀλίγον ἐν τῷ περιέχοντι ἀέρι καὶ ὕδατι τὸ θερμόν, ὥστ' οὐδὲν ἰσχύει, ἐν δὲ τῷ θέρει πλέονκαὶ οὔτε τὸ πεπηγός (μᾶλλον γὰρ ψυχρὸν ἀὴρ θερμόν· § 14. Οὔκουν κρατεῖται, τὸ δὲ κινοῦν κρατεῖ) οὔτε τὸ ζέον θερμόν (ἐλάττων γὰρ ἐν τῷ ἀέρι θερμότης τῆς ἐν τῷ πράγματι, ὥστ' οὐ κρατεῖ οὐδὲ ποιεῖ μεταβολὴν οὐδεμίαν). § 15. Ὁμοίως δὲ καὶ τὸ κινούμενον καὶ ῥέον ἧττον σήπεται τοῦ ἀκινητίζοντος· ἀσθενεστέρα γὰρ γίγνεται ὑπὸ τῆς ἐν τῷ ἀέρι θερμότητος κίνησις τῆς ἐν τῷ (379b) πράγματι προϋπαρχούσης, ὥστε οὐδὲν ποιεῖ μεταβάλλειν. § 16. δ' αὐτὴ αἰτία καὶ τοῦ τὸ πολὺ ἧττον τοῦ ὀλίγου σήπεσθαι· ἐν γὰρ τῷ πλέονι πλέον ἐστὶν πῦρ οἰκεῖον καὶ ψυχρὸν ὥστε κρατεῖν τὰς ἐν τῷ περιεστῶτι δυνάμεις. § 17. Διὸ θάλαττα κατὰ μέρος μὲν διαιρουμένη ταχὺ σήπεται, ἅπασα δ' οὔ, καὶ τἆλλα ὕδατα ὡσαύτως. § 18. Καὶ ζῷα ἐγγίγνεται τοῖς σηπομένοις διὰ τὸ τὴν ἀποκεκριμένην θερμότητα φυσικὴν οὖσαν συνιστάναι τὰ ἐκκριθέντα. Τί μὲν οὖν ἐστι γένεσις καὶ τί φθορά, εἴρηται. [4,1] CHAPITRE PREMIER. § 1. (378b. 10) Comme on a établi qu'il y a quatre causes des éléments, il résulte que, suivant les combinaisons de ces causes, les éléments sont aussi au nombre de quatre, dont deux sont actifs, le chaud et le froid, et dont deux sont passifs, le sec et l'humide. § 2. On peut se convaincre de l'exactitude de ces principes par l'induction. En toutes choses, on voit la chaleur et le froid, déterminant, combinant, changeant les corps homogènes et les corps non homogènes ; humectant et séchant, durcissant et amollissant, tandis que les corps secs et humides sont déterminés par le chaud et le froid, et qu'ils subissent toutes les autres modifications dont on vient de parler, les souffrant d'abord eux-mêmes tels qu'ils sont, comme les souffrent aussi tous les corps qui se forment, en parties communes, par la combinaison de ces deux éléments. § 3. On peut s'en convaincre encore par les définitions que nous donnons de la nature de ces éléments ; car pour le chaud et le froid, nous les appelons actifs, attendu que ce qui coagule les corps est bien quelque chose d'actif. L'humide et le sec sont quelque chose de passif ; car ils sont faciles ou difficiles à délimiter, selon que leur nature vient à souffrir quelque modification. § 4. Il est donc évident que de ces quatre éléments les uns sont actifs, et les autres passifs. Ceci posé, il faut énumérer les effets par lesquels opèrent ainsi les éléments actifs, et rechercher les diverses espèces des éléments passifs. § 5. D'abord donc d'une manière générale, la génération absolue des choses et leur changement naturel sont l'oeuvre de ces puissances, ainsi que la destruction naturelle, qui est opposée à la génération et au changement. Ces puissances se retrouvent également dans les plantes et dans les animaux, et dans leurs parties. § 6. Mais la génération absolue et naturelle n'est qu'un changement causé par l'action de ces puissances, lorsqu'elles sont en un rapport convenable avec la matière qui est propre à chaque nature de corps. Ce sont alors les puissances que l'on vient d'indiquer, et qu'on appelle passives. (379a) C'est le froid et le chaud qui, en maîtrisant la matière, engendrent les choses. Mais lorsqu'ils ne dominent pas, il y a alors, même dans une simple partie, crudité et indigestion. § 7. La génération absolue a pour son contraire le plus ordinaire la putréfaction. En effet toute destruction naturelle est un acheminement vers cet état, comme par exemple la vieillesse et la dessiccation. La fin de tous ces phénomènes, c'est la décomposition, toutes les fois que quelqu'un des composés naturels n'est pas détruit violemment ; et par exemple, une destruction violente c'est de brûler de la chair, de l'os, ou telle autre chose de ce genre, dont la fin suivant leur destruction naturelle devrait être la putréfaction. § 8. Voilà pourquoi les choses qui se putréfient sont d'abord humides, et sèches à la fin ; car c'est de là qu'elles sont d'abord venues, et le sec a été délimité par l'humide, quand les éléments actifs ont opéré. La destruction a lieu quand le délimité l'emporte sur le délimitant, par l'action de ce qui l'entoure. § 9. Cependant à proprement parler, la putréfaction se dit pour les choses qui se détruisent successivement, quand elles s'éloignent de leur nature. Aussi toutes choses se putréfient, le feu excepté ; la terre, l'eau, l'air se putréfient ; car toutes ces choses sont matière et aliment pour le feu. § 10. La putréfaction est, dans tout corps humide, la destruction de sa chaleur propre et naturelle, par le fait d'une chaleur étrangère ; et cette chaleur étrangère ne peut être que celle du corps environnant. § 11. Puis donc que le corps souffre dans ce cas par le manque de chaleur, et que tout ce qui manque de cette puissance est froid, tous deux seraient cause de la putréfaction ; et la putréfaction serait la modification commune, et du froid propre au corps, et de la chaleur étrangère. § 12. C'est pour cela que toutes les choses qui se pourrissent deviennent aussi plus sèches, et qu'enfin elles deviennent terre et fumier. En effet, la chaleur propre du corps venant à sortir, l'humide naturel s'en évapore aussi ; et ce qui retient et attire l'humidité n'existe plus, puisque c'est la chaleur propre qui l'y attire et l'y fait entrer. § 13. Durant les froids, il y a moins de putréfaction que durant les chaleurs. C'est qu'en hiver, il y a peu de chaleur dans l'air et dans l'eau qui environnent les corps, de sorte que cette chaleur n'a aucune influence ; mais elle en a davantage en été. § 14. Ce qui est gelé ne peut pas non plus se putréfier ; car la glace est plus froide que l'air n'est chaud. L'air est donc dominé, et c'est le principe moteur qui domine. Ce qui bout ou ce qui est chaud ne se putréfie pas non plus ; car la chaleur qui est dans l'air, est moins forte que celle qui est dans la chose, de telle sorte qu'elle ne domine pas et qu'elle n'amène aucun changement. § 15. De même encore, ce qui est en mouvement et ce qui coule se putréfie moins que ce qui reste en place ; car le mouvement causé par la chaleur qui est dans l'air est plus faible que la chaleur qui préexiste dans (379b) la chose ; et par conséquent, elle ne produit aucun changement d'état. § 16. C'est la même cause qui fait que ce qui est en grande quantité se putréfie moins que ce qui est en petite quantité. Dans la grande quantité, il y a trop de feu propre et de froid, pour que les forces environnantes puissent l'emporter. § 17. Aussi l'eau de la mer, si on la divise par portions, se putréfie très vite, tandis que dans sa masse totale elle ne se putréfie pas ; et il en est de même pour toutes les autres eaux. § 18. Et les animaux naissent dans les choses putréfiées, parce que la chaleur naturelle qui s'en dégage recompose et rassemble les parties sécrétées et divisées. voilà donc ce que c'est que la génération, et aussi la destruction des choses.


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Dernière mise à jour : 27/11/2009