| [5,14] CHAPITRE XIV.
1 Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον γίνονται τοῖς ὀστρακοδέρμοις καὶ τὰ μὴ ἔχοντα 
ὄστρακον, οἷον αἵ τε κνῖδαι καὶ οἱ σπόγγοι, ἐν ταῖς σήραγξι τῶν πετρῶν. 
Ἔστι δὲ τῶν κνιδῶν δύο γένη· αἱ μὲν οὖν ἐν τοῖς κοίλοις οὐκ ἀπολύονται 
τῶν πετρῶν, αἱ δ´ ἐπὶ τοῖς λείοις καὶ πλαταμώδεσιν ἀπολυόμεναι 
μεταχωροῦσιν. Καὶ αἱ λεπάδες δ´ ἀπολύονται καὶ μεταχωροῦσιν. 2 Τῶν δὲ 
σπόγγων ἐν ταῖς θαλάμαις γίνονται πιννοφύλακες. Ἔπεστι δ´ οἷον 
ἀράχνιον ἐπὶ τῶν θαλαμῶν, ὃ διοίγοντες καὶ συνάγοντες θηρεύουσι τὰ 
ἰχθύδια τὰ μικρά, πρὸς μὲν τὸ εἰσελθεῖν διοίγοντες αὐτά, ὅταν δ´ εἰσέλθῃ, 
συνάγοντες. 
3 Ἔστι δὲ τῶν σπόγγων τρία γένη, ὁ μὲν μανός, ὁ δὲ πυκνός, 
τρίτος δ´ ὃν καλοῦσιν Ἀχίλλειον λεπτότατος καὶ πυκνότατος καὶ 
ἰσχυρότατος· ὃν ὑπὸ τὰ κράνη καὶ τὰς κνημῖδας ὑποτιθέασι, καὶ ἧττον ἡ 
πληγὴ ψοφεῖ. Σπανιώτατος δὲ γίνεται οὗτος. Τῶν δὲ πυκνῶν οἱ σκληροὶ 
σφόδρα καὶ τραχεῖς τράγοι καλοῦνται. Φύονται δ´ ἢ πρὸς πέτρᾳ πάντες ἢ 
ἐν ταῖς θισί, τρέφονται δ´ ἐν τῇ ἰλύϊ. Σημεῖον δέ· ὅταν γὰρ ληφθῶσι, 
φαίνονται μεστοὶ ἰλύος· ὅπερ συμβαίνει καὶ τοῖς ἄλλοις τοῖς φυομένοις ἀπὸ 
τῆς προσφύσεως οὖσα ἡ τροφή. 4 Ἀσθενέστεροι δ´ εἰσὶν οἱ πυκνοὶ τῶν 
μανῶν διὰ τὸ τὴν πρόσφυσιν εἶναι κατ´ ἔλαττον. Ἔχει δὲ καὶ αἴσθησιν, ὡς 
φασίν. Σημεῖον δέ· ἐὰν γὰρ μέλλοντος ἀποσπᾶν αἴσθηται, συνάγει ἑαυτὸν 
καὶ χαλεπὸν ἀφελεῖν ἐστιν. Ταὐτὸ δὲ τοῦτο ποιεῖ καὶ ὅταν ᾖ πνεῦμα πολὺ 
καὶ κλύδων, πρὸς τὸ μὴ ἀποπίπτειν. Εἰσὶ δέ τινες οἳ περὶ τούτου 
ἀμφισβητοῦσιν, ὥσπερ οἱ ἐν Τορώνῃ. 5 Τρέφει δ´ ἐν ἑαυτῷ ζῷα, ἕλμινθάς 
τε καὶ ἕτερ´ ἄττα, ἃ κατεσθίει, ὅταν ἀποσπασθῇ, τὰ ἰχθύδια τὰ πετραῖα, καὶ 
τὰς ῥίζας τὰς ὑπολοίπους· ἐὰν δ´ ἀπορραγῇ, φύεται πάλιν ἐκ τοῦ 
καταλοίπου καὶ ἀναπληροῦται. 6 Μέγιστοι μὲν οὖν γίνονται οἱ μανοί, καὶ 
πλεῖστοι περὶ τὴν Λυκίαν, μαλακώτατοι δ´ οἱ πυκνοί· οἱ γὰρ Ἀχίλλειοι 
στιφρότεροι τούτων εἰσίν. Ὅλως δ´ οἱ ἐν τοῖς βαθέσι καὶ εὐδιεινοῖς 
μαλακώτατοί εἰσιν· τὸ γὰρ πνεῦμα καὶ ὁ χειμὼν σκληρύνει, καθάπερ καὶ 
τἆλλα τὰ φυόμενα, καὶ ἀφαιρεῖται τὴν αὔξησιν· διὸ καὶ οἱ ἐν Ἑλλησπόντῳ 
τραχεῖς εἰσι καὶ πυκνοί, καὶ ὅλως οἵ τ´ ἐπέκεινα Μαλέας καὶ οἱ ἐντὸς 
διαφέρουσι μαλακότητι καὶ σκληρότητι. 7 Δεῖ δὲ μηδ´ ἀλέαν εἶναι σφόδρα· 
σήπεται γάρ, ὥσπερ τὰ φυόμενα. Διὸ οἱ πρὸς ταῖς ἀκταῖς εἰσι κάλλιστοι, ἂν 
ὦσιν ἀγχιβαθεῖς· εὖ γὰρ κέκρανται πρὸς ἄμφω διὰ τὸ βάθος. Ἄπλυτοι δ´ 
ὄντες καὶ ζῶντες ἰδεῖν μέν εἰσι μέλανες. Ἡ δὲ πρόσφυσίς ἐστιν οὔτε καθ´ ἓν 
οὔτε κατὰ πᾶν· μεταξὺ γάρ εἰσι πόροι κενοί. Περιτέταται δ´ ὥσπερ ὑμὴν 
περὶ τὰ κάτω· κατὰ πλείω δ´ ἐστὶν ἡ πρόσφυσις. {549b} Ἄνωθεν δ´ οἱ μὲν 
ἄλλοι πόροι συγκεκλεισμένοι, φανεροὶ δ´ εἰσὶ τέτταρες ἢ πέντε· διό φασιν 
ἔνιοι τούτους εἶναι καθ´ οὓς δέχεται τὴν τροφήν.
9 Ἔστι δ´ ἄλλο γένος ὃ καλοῦσιν ἀπλυσίας διὰ τὸ μὴ δύνασθαι 
πλύνεσθαι· τοῦτο δὲ τοὺς μὲν μεγάλους πόρους ἔχει, τὸ δ´ ἄλλο πυκνόν 
ἐστι πᾶν· διατμηθὲν δὲ πυκνότερόν ἐστι καὶ γλισχρότερον τοῦ σπόγγου, 
καὶ τὸ σύνολον πνευμονῶδες. Ὁμολογεῖται δὲ μάλιστα παρὰ πάντων τοῦτο 
τὸ γένος αἴσθησιν ἔχειν καὶ πολυχρόνιον εἶναι. Διάδηλοι δ´ εἰσὶν ἐν τῇ 
θαλάττῃ πρὸς τοὺς σπόγγους τῷ τοὺς σπόγγους μὲν εἶναι λευκοὺς 
ἐφιζούσης τῆς ἰλύος, τούτους δ´ ἀεὶ μέλανας. 
9 Τὰ μὲν οὖν περὶ τοὺς σπόγγους καὶ τὴν τῶν ὀστρακοδέρμων γένεσιν 
τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον.
 | [5,14] CHAPITRE XIV.
1 Les animaux du genre des orties de mer et les éponges naissent de 
la même manière que les testacés, bien qu'ils n'aient pas de coquille, 
dans les trous des rochers. Il y a deux genres d'orties. Les unes 
enfoncées dans des creux ne se détachent pas de la pierre ; les autres 
placées sur des surfaces lisses et aplaties se détachent, et changent de 
lieu. C'est ainsi que les lépades changent de place, après s'être 
détachées. 2 Les sauveurs de pinnes se glissent dans les pores des 
éponges. Ils tendent comme une toile d'araignée sur ces nids; et en 
l'ouvrant et en la refermant, ils y prennent les très petits poissons; pour 
les y laisser entrer, ils ouvrent ce filet; et une fois qu'ils y sont entrés, ils le 
referment.
3 Les éponges sont de trois espèces : l'une est peu serrée ; l'autre 
est compacte ; la troisième est celle qu'on nomme l'éponge d'Achille, la 
plus fine, la plus serrée, et la plus forte des trois. On la met sous les 
casques et sous les jambières ; et par là, le bruit se trouve amorti. Cette 
dernière espèce est la plus rare. Parmi les éponges grossières, les plus 
dures et les plus rudes ont reçu le nom de Bouquins. Toutes les éponges 
poussent sur le roc, ou près des bords de la mer ; elles se nourrissent 
dans le limon. Ce qui semble le prouver, c'est que, quand on les prend, 
elles sont toutes pleines de boue. On peut faire la même remarque pour 
tous les autres animaux qui sont attachés à un lieu quelconque, et qui 
tirent leur nourriture du lieu même où ils sont fixés. 4 Les grosses éponges 
sont plus faibles que celles qui sont moins serrées, parce que le point 
d'attache y est plus petit. On prétend que l'éponge a la faculté de sentir; et 
l'on cite en preuve que, quand elle sent qu'on va l'arracher de sa place, 
elle se contracte ; ce qui rend difficile de la détacher. Elle en fait encore 
autant quand le vent est violent, et que les vagues clapotent, afin de n'être 
point emportée. Il y a d'ailleurs bien des gens qui contestent le fait, par 
exemple ceux de Torone. 5 L'éponge nourrit en elle-même des animaux, 
qui sont des vers, ou d'autres du même genre, que dévorent, quand 
l'éponge a été ouverte, les petits poissons des rochers, ainsi qu'ils 
dévorent ce qui reste de ses racines. Quand on arrache l'éponge, elle 
peut renaître de ce qui en reste; et elle redevient complète. 6 Les plus 
grosses éponges sont les moins serrées ; et elles se trouvent d'ordinaire 
sur les côtes de Lycie. Les plus douces sont les plus serrées ; car les 
éponges d'Achille sont plus compactes que celles-là. Les plus douces 
sont celles qui se trouvent dans les eaux profondes et toujours calmes. Le 
vent et le froid les durcissent, comme tant d'autres plantes, et les 
empêchent de grossir. De là vient que les éponges de l'Hellespont sont 
dures et épaisses, et que celles qu'on trouve au-delà du cap Malées et 
celles qu'on trouve en deçà, diffèrent par la douceur des unes et la 
rudesse des autres. 7 Il ne leur faut pas non plus trop de chaleur; car alors 
elles se flétrissent, comme les plantes. Les plus belles sont donc celles 
qui viennent sur les bords, si elles y trouvent des eaux profondes; car 
elles ont ainsi un heureux mélange de température contre les extrêmes, à 
cause de la profondeur où elles sont. Quand elles n'ont pas encore été 
lavées et qu'elles sont encore en vie, elles sont noires. Du reste, elles ne 
sont point attachées par un seul point, ni dans toute leur étendue; car les 
pores de leur milieu sont vides. L'éponge se déploie, comme une sorte de 
membrane, dans ses parties inférieures; et l'adhérence se fait sur 
plusieurs points; {549b} en haut, les autres pores sont fermés ; il n'en 
reste d'apparents que quatre ou cinq ; et c'est là ce qui donne lieu à 
quelques personnes de croire que c'est par ces pores que l'éponge se nourrit.
8 Il est une autre espèce d'épongés qu'on nomme Aplusies, 
inlavables, parce qu'en effet on ne peut pas les nettoyer en les lavant. 
Cette espèce a de grands trous, et tout le reste est compact. Quand on la 
coupe, on la trouve plus compacte que l'éponge ordinaire; et le tout a l'air 
d'un poumon. C'est à ce genre d'épongés qu'on s'accorde plus 
généralement à attribuer de la sensibilité, et une plus longue existence. 
Dans la mer, on les distingue aisément des autres éponges; les épongés 
ordinaires blanchissent quand la vase en a été retirée, tandis que celles-ci 
sont toujours noires.
9  La production des éponges et des testacés a lieu comme on vient 
de le voir.
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