HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Histoire des animaux, livre V

Chapitre 1

  Chapitre 1

[5,0] LIVRE V. [5,0] LIVRE V.
[5,1] CHAPITRE PREMIER 1 Ὅσα μὲν οὖν ἔχουσι μόρια τὰ ζῷα πάντα καὶ τῶν ἐντὸς καὶ τῶν ἐκτός, ἔτι δὲ περί τε τῶν αἰσθήσεων καὶ φωνῆς καὶ ὕπνου, καὶ ποῖα θήλεα καὶ ποῖα ἄρρενα, πρότερον εἴρηται περὶ ἁπάντων· {539b} περὶ δὲ τῶν γενέσεων αὐτῶν λοιπὸν διελθεῖν, καὶ πρῶτον περὶ τῶν πρώτων. Εἰσὶ δὲ πολλαὶ καὶ πολλὴν ἔχουσαι ποικιλίαν, καὶ τῇ μὲν ἀνόμοιοι, τῇ δὲ τρόπον τινὰ προσεοίκασιν ἀλλήλαις. 2 Ἐπεὶ δὲ διῄρηται τὰ γένη πρότερον, τὸν αὐτὸν τρόπον καὶ νῦν πειρατέον ποιεῖσθαι τὴν θεωρίαν· πλὴν τότε μὲν τὴν ἀρχὴν ἐποιούμεθα σκοποῦντες περὶ τῶν μερῶν ἀπ´ ἀνθρώπου, νῦν δὲ περὶ τούτου τελευταῖον λεκτέον διὰ τὸ πλείστην ἔχειν πραγματείαν. 3 Πρῶτον δ´ ἀρκτέον ἀπὸ τῶν ὀστρακοδέρμων, μετὰ δὲ ταῦτα περὶ τῶν μαλακοστράκων, καὶ τὰ ἄλλα δὴ τοῦτον τὸν τρόπον ἐφεξῆς· ἔστι δὲ τά τε μαλάκια καὶ τὰ ἔντομα, καὶ μετὰ ταῦτα τὸ τῶν ἰχθύων γένος, τό τε ζῳοτόκον καὶ τὸ ᾠοτόκον αὐτῶν, εἶτα τὸ τῶν ὀρνίθων· μετὰ δὲ ταῦτα περὶ τῶν πεζῶν λεκτέον, ὅσα τ´ ᾠοτόκα καὶ ὅσα ζῳοτόκα. Ζῳοτόκα δ´ ἐστὶ τῶν τετραπόδων ἔνια, καὶ ἄνθρωπος τῶν διπόδων μόνον. 4 Κοινὸν μὲν οὖν συμβέβηκε καὶ ἐπὶ τῶν ζῴων, ὥσπερ καὶ ἐπὶ τῶν φυτῶν· τὰ μὲν γὰρ ἀπὸ σπέρματος ἑτέρων φυτῶν, τὰ δ´ αὐτόματα γίνεται, συστάσης τινὸς τοιαύτης ἀρχῆς, καὶ τούτων τὰ μὲν ἐκ τῆς γῆς λαμβάνει τὴν τροφήν, τὰ δ´ ἐν ἑτέροις ἐγγίνεται φυτοῖς, ὥσπερ εἴρηται ἐν τῇ θεωρίᾳ τῇ περὶ φυτῶν. 5 Οὕτω καὶ τῶν ζῴων τὰ μὲν ἀπὸ ζῴων γίνεται κατὰ συγγένειαν τῆς μορφῆς, τὰ δ´ αὐτόματα καὶ οὐκ ἀπὸ συγγενῶν, καὶ τούτων τὰ μὲν ἐκ γῆς σηπομένης καὶ φυτῶν, ὥσπερ πολλὰ συμβαίνει τῶν ἐντόμων, τὰ δ´ ἐν τοῖς ζῴοις αὐτοῖς ἐκ τῶν τοῖς μορίοις περιττωμάτων. Τῶν δὴ τὴν γένεσιν ἐχόντων ἀπὸ συγγενῶν ζῴων ἐν οἷς μὲν αὐτῶν ἐστι τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν, ἐκ συνδυασμοῦ γίνονται· 6 ἐν δὲ τῷ τῶν ἰχθύων γένει ἔνια γίνεται οὔτ´ ἄρρενα οὔτε θήλεα, τῷ γένει μὲν ὄντα ἑτέροις τῶν ἰχθύων τὰ αὐτά, τῷ εἴδει δ´ ἕτερα, ἔνια δὲ καὶ πάμπαν ἴδια. Τὰ δὲ θήλεα μέν ἐστιν, ἄρρενα δ´ οὔ· ἐξ ὧν γίνεται ὥσπερ ἐν τοῖς ὄρνισι τὰ ὑπηνέμια. Τὰ μὲν οὖν τῶν ὀρνίθων ἄγονα πάντα ἐστὶ ταῦτα (μέχρι γὰρ τοῦ ᾠὸν γεννῆσαι δύναται φύσις αὐτῶν ἐπιτελεῖν), ἂν μή τις {540a} αὐτοῖς συμβῇ τρόπος ἄλλος τῆς κοινωνίας πρὸς τοὺς ἄρρενας· περὶ ὧν ἀκριβέστερον ἔσται δῆλον ἐν τοῖς ὕστερον. Τῶν δ´ ἰχθύων ἐνίοις, ὅταν αὐτόματα γεννήσωσιν ᾠά, συμβαίνει ἐκ τούτων καὶ ζῷα γίνεσθαι, πλὴν τῶν μὲν καθ´ αὑτά, τῶν δ´ οὐκ ἄνευ ἄρρενος· ὃν δὲ τρόπον, καὶ περὶ τούτων ἐν τοῖς ἐχομένοις ἔσται φανερόν· σχεδὸν γὰρ παραπλήσια συμβαίνει καὶ ἐπὶ τῶν ὀρνίθων. 7 Ὅσα δ´ ἀπὸ ταὐτομάτου γίνεται ἐν ζῴοις γῇ φυτοῖς τοῖς τούτων μορίοις, ἔχουσι δὲ τὸ ἄρρεν καὶ τὸ θῆλυ, ἐκ τούτων συνδυαζομένων γίνεται μέν τι, οὐ ταὐτὸ δ´ ἐξ οὐδενὸς ἀλλ´ ἀτελές, οἷον ἔκ τε τῶν φθειρῶν ὀχευομένων αἱ καλούμεναι κονίδες καὶ ἐκ τῶν μυιῶν σκώληκες καὶ ἐκ τῶν ψυλλῶν σκώληκες ᾠοειδεῖς, ἐξ ὧν οὔτε τὰ γεννήσαντα γίνεται οὔτε ἄλλο οὐδὲν ζῷον, ἀλλὰ τὰ τοιαῦτα μόνον. 8 Πρῶτον μὲν οὖν περὶ τῆς ὀχείας λεκτέον, ὅσα ὀχεύεται, εἶτα μετὰ ταῦτα περὶ τῶν ἄλλων ἐφεξῆς, τά τε καθ´ ἕκαστα καὶ τὰ κοινῇ συμβαίνοντα περὶ αὐτῶν. [5,1] CHAPITRE PREMIER 1 On vient de parler précisément des parties qu'ont tous les animaux, parties internes, parties externes; on a parlé des sens, de la voix, du sommeil, de la distinction des mâles et des femelles; et l'on a jusqu'ici traité de tous ces sujets; il reste à étudier {539b} la génération des animaux. Et tout d'abord, nous devrons commencer par les commencements. Les variétés de la génération sont très nombreuses et très considérables, tantôt tout à fait dissemblable», tantôt ayant entre elles une certaine similitude. 2 Puisque l'on a d'abord divisé et étudié les animaux par genres, nous tâcherons de suivre ici la même marche, dans cette nouvelle exposition. Nous y mettrons cependant une différence : antérieurement nous partions de l'homme pour connaître et décrire les parties des animaux; maintenant, au contraire, nous ne parlerons de l'homme qu'en dernier lien, parce qu'il exige infiniment plus de détails. 3 Nous débuterons premièrement par les testacés; nous passerons ensuite aux crustacés; et nous procéderons, selon la même méthode, à l'étude des autres espèces d'animaux, c'est-à-dire que nous irons aux mollusques, aux insectes; puis après, aux poissons, tant les vivipares que les ovipares ; puis ensuite aux oiseaux. Après eux, nous en viendrons aux animaux qui marchent sur le sol, en distinguant, parmi eux, les ovipares et les vivipares; car s'il y a bien des quadrupèdes qui soient vivipares, l'homme est le seul qui le soit parmi les bipèdes. 4 Ici, il se trouve un point commun entre les animaux, comme il y en a entre les plantes; ainsi, certaines plantes proviennent par germes d'autres plantes; il en est aussi qui poussent spontanément, comme ayant en elles-mêmes un principe constituant de ce genre. Parmi les plantes encore, les unes tirent leur nourriture de la terre ; mais il y en a aussi qui poussent sur d'autres plantes, ainsi qu'on l'a dit dans la Théorie sur les Plantes. 5 De même, il y a des animaux qui naissent d'autres animaux, par homogénéité de forme; mais il en est d'autres qui naissent spontanément, et non pas d'êtres du même genre qu'eux. Et parmi ces derniers, les uns viennent de la terre putréfiée ou de plantes pourries, comme on le voit pour bien des insectes; d'autres se produisent dans les animaux eux-mêmes, et proviennent des excrétions qui restent dans les divers organes. Quant aux espèces où la génération dérive de parents homogènes, elle a lieu par l'accouplement, toutes les fois qu'il y a mâle et femelle dans ces espèces. 6 Pour les poissons, il y en a qui ne sont ni mâles ni femelles ; génériquement, ils sont identiques au reste des poissons; mais par l'espèce, ils sont autres; et ils forment même parfois une espèce toute particulière. Il y a bien des femelles; mais il n'y a pas de mâles ; et alors les femelles produisent quelque chose comme les œufs- clairs des oiseaux. Tous ces œufs chez les oiseaux sont inféconds, la nature ne pouvant pousser la génération au-delà de l'œuf, s'il n'y a pas {540a} quelque contact avec le mâle sous toute autre forme. Mais nous expliquerons, plus tard, ces détails avec plus de précision. Dans quelques espèces de poissons, où les femelles produisent des œufs à elles seules, il arrive qu'il sort des petits vivants de ces œufs, tantôt par la femelle sans le mâle, tantôt avec le secours du mâle. Mais ces détails encore s'éclairciront dans ce que nous dirons par la suite; et l'on verra qu'ils se retrouvent à peu de chose près comme dans les oiseaux. 7 Pour les animaux qui naissent spontanément dans d'autres animaux, dans la terre, dans les plantes, ou dans leurs parties, et qui ont les deux sexes, le mâle et la femelle, c'est de l'accouplement des deux qu'il sort un produit; mais il n'est jamais identique à l'être d'où il sort; et ce produit est toujours imparfait. C'est ainsi que de l'accouplement des poux viennent ce qu'on nomme des lentes ; que les mouches viennent des larves ; et que des papillons viennent des larves qui ressemblent à des œufs. Mais de ces produits, il ne sort, ni d'animaux comme les parents, ni même aucun autre animal; et ces produits restent uniquement ce qu'ils sont. 8 Nous nous occuperons donc en premier lieu de l'accouplement dans les espèces où il existe; et après l'accouplement, nous traiterons des autres modes de génération, en expliquant successivement ce qui est particulier à chacune des espèces, et ce qui leur est commun à toutes.


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Dernière mise à jour : 15/01/2009