|
[3,75] 75. Καὶ τάδε μὲν ἦν τὰ ἐν Ῥώμῃ, Πάνσας δ' ἐκ τοῦ τραύματος
ἀποθνῄσκων Καίσαρά οἱ παρεστήσατο καὶ εἶπεν· « Ἐγὼ τῷ σῷ
πατρὶ φίλος ἦν ὡς ἐμαυτῷ, ἀναιρεθέντι δὲ οὐκ εἶχον ἐπαμύνειν
οὐδὲ τοῖς πλείοσι μὴ συνίστασθαι, οἷς γε δὴ καὶ σὺ καλῶς
ποιῶν ὑπήκουσας, καίτοι στρατὸν ἔχων. Δείσαντες δ' ἐν ἀρχῇ
δὲ καὶ Ἀντώνιον, φιλοτιμότατον κἀκεῖνον ἐς τὴν Καίσαρος
γνώμην φανέντα, διαφερομένοις ὑμῖν ἐφήσθησαν ὡς ἐς
ἀλλήλους συντριβησομένοις. Ἐπεὶ δέ σε καὶ στρατοῦ δεσπότην
εἶδον, προσεποιοῦντο εὐπρεπέσι καὶ ἀσθενέσι τιμαῖς οἷα
μειράκιον. Σοβαρωτέρου δέ σου καὶ ἐγκρατεστέρου τιμῆς τότε
μάλιστα ὀφθέντος, ὅτε τὴν ἀρχὴν ὑπὸ τοῦ στρατοῦ σοι
δεδομένην οὐκ ἐδέξω, διεταράχθησαν καὶ συστρατηγεῖν σε ἡμῖν
ἀπέφηναν, ἵνα σου τὰ δύο τέλη τὰ πρακτικώτερα
ἀποσπάσωμεν, ἐλπίσαντες ἡττηθέντος ὑμῶν τοῦ ἑτέρου τὸν
ἕτερον ἀσθενέστερόν τε καὶ μόνον ἔσεσθαι καὶ μετ' αὐτὸν ἤδη
πᾶσαν τὴν Καίσαρος ἑταιρείαν καθελόντες ἀνάξειν τὴν
Πομπηίου· τόδε γάρ ἐστιν αὐτοῖς τῆς γνώμης τὸ κεφάλαιον.
| [3,75] 75. Tel était le cours des événements à Rome.
Pansa sur le point de mourir de ses blessure fit
appeler Octave et lui dit : " J'ai aimé ton père
comme le mien, et pourtant je ne pourrai venger
sa mort, ni m'unir à la majorité, à qui tu as bien fait
d'obéir, bien que tu possèdes une armée. D'abord
cette majorité a eu peur d'Antoine et de toi, et
particulièrement d'Antoine, car il semblait le plus
ambitieux pour continuer la politique de César, et
elle n'était pas enchantée de vos dissensions : elle
pensait que vous vous détruiriez mutuellement.
Quand elle t'a vu maître d'une armée, elle t'a
complimenté comme jeune homme avec des
honneurs trompeurs et peu coûteux. Quand elle
s'est aperçue que tu étais plus fier et plus retenu
pour l'obtention des honneurs qu'elle ne le
supposait, et particulièrement quand tu as refusé
la magistrature que ton armée t'a offerte, elle s'est
alarmée et t'a nommé commandant avec nous
pour que nous puissions amener tes deux légions
expérimentées loin de toi, espérant que quand l'un
de vous serait vaincu l'autre serait affaibli et isolé,
et ainsi la totalité du parti de César disparaîtrait et
que le parti de Pompée reprendrait sa puissance.
C'est leur but principal.
| [3,76] 76. « Ἐγὼ δὲ καὶ Ἵρτιος τὸ προστεταγμένον ἐποιοῦμεν μέχρι
συστεῖλαι τὸν Ἀντώνιον ἐπιπολάζοντα ὑπεροψίᾳ· ἡττηθέντα δὲ
σοὶ συναλλάσσειν ἐπενοοῦμεν, ὡς τῇ Καίσαρος φιλίᾳ τόδε
χαριστήριον ἔχοντες ἀποδοῦναι καὶ μόνον τῇ μοίρᾳ
χρησιμώτατον ἐσόμενον ἐς τὰ μέλλοντα. Τοῦτο δ' οὐκ ἦν
ἐκφέρειν σοι πρότερον, ἡττημένου δὲ νῦν Ἀντωνίου καὶ Ἱρτίου
τεθνεῶτος κἀμὲ τοῦ χρεὼν ἀπάγοντος, ἐν καιρῷ λέλεκται, οὐχ
ἵνα μοι γινώσκῃς χάριν ἀποθανόντι, ἀλλ' ἵνα σὺν δαιμονίᾳ μοίρᾳ
γενόμενος, ὡς τὰ ἔργα ὑποδείκνυσι, τά τε σαυτῷ συμφέροντα
γινώσκῃς καὶ τὴν ἐμὴν καὶ Ἱρτίου προαίρεσίν τε καὶ ἀνάγκην.
Τὸν μὲν οὖν στρατόν, ὃν ἡμῖν αὐτὸς ἔδωκας, εὐπροφάσιστον
ἀποδοῦναί σοι, καὶ παραδίδωμι· τοὺς δὲ νεήλυδας εἰ μὲν
καθέξεις λαβών, καὶ τούσδε σοι παραδώσω, εἰ δὲ τεθήπασι τὴν
βουλὴν ἀμέτρως, ὅτι καὶ οἱ ἄρχοντες αὐτῶν φύλακες ἡμῖν
ἐπέμφθησαν εἶναι, καὶ τό τε ἔργον ἐπίφθονον ἔσται σοι καὶ πρὸ
τοῦ δέοντος ἐξανίστησί σε, ὁ ταμίας παραλήψεται Τορκουᾶτος.
» Ταῦτα εἰπὼν καὶ τῷ ταμίᾳ τοὺς νεήλυδας ἐγχειρίσας ἀπέθανε.
Καὶ τούσδε μὲν ὁ ταμίας, καθὰ προσέτασσεν ἡ βουλή, Δέκμῳ
παρεδίδου, Ἵρτιον δὲ καὶ Πάνσαν ὁ Καῖσαρ ἐπιφανῶς ἔθαπτε
καὶ ἐς Ῥώμην ἔπεμπε μετὰ τιμῆς.
| [3,76] 76. "Hirtius et moi nous avons fait ce qu'on nous a
commandé de faire, jusqu'à ce que nous ayons
humilié Antoine, qui était beaucoup trop arrogant;
mais nous avons prévu, quand il a été vaincu, de
lui faire conclure une alliance avec toi et de payer
ainsi la dette de gratitude que nous devons à
l'amitié de César, le seul paiement qui pourrait
être utile au parti de César dans l'avenir. Il n'était
pas possible de te communiquer cela auparavant,
mais maintenant qu'Antoine est vaincu et
qu'Hirtius est mort et que moi je suis sur le point
de rendre l'âme, le temps est venu de parler, non
pour que tu me sois reconnaissant après ma mort,
mais pour que toi, né pour un destin heureux,
comme les faits le montrent, tu saches quel est
ton propre intérêt, et que tu saches que le choix
que nous avons fait Hirtius et moi-même était une
question de nécessité. L'armée que tu nous as
donnée doit t'être rendue le plus rapidement
possible et je te la rends. Si tu veux de nouvelles
recrues, je te les donnerai également. S'ils ont trop
peur du sénat (leurs officiers ont été envoyés pour
nous espionner), et si la tâche te paraît
désagréable, le questeur Torquatus prendra le
commandement. " Après avoir ainsi parlé il fit
passer formellement les nouvelles recrues au
questeur et il expira. Le questeur les fit passer à
Decimus car le sénat lui en avait donné l'ordre.
Octave envoya les corps d'Hirtius et de Pansa
avec les honneurs à Rome, où ils reçurent des
funérailles nationales.
| | |