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[3,73] 73. Δέκμῳ δὲ ἀπαλλαγέντι τῆς πολιορκίας ὁ φόβος ἐς τὸν
Καίσαρα ἐνηλλάσσετο· τῶν γὰρ ὑπάτων ἐκποδὼν γενομένων
ὡς ἐχθρὸν ἐδεδοίκει. Τάς τε οὖν γεφύρας τοῦ ποταμοῦ διέκοπτε
πρὸ ἡμέρας καὶ κελητίῳ τινὰς ἐς τὸν Καίσαρα ἀποστέλλων
ἐμαρτύρει μὲν ὡς αἰτίῳ τῆς σωτηρίας, ἠξίου δὲ μέσον ἔχοντα
τὸν ποταμὸν ἐς λόγους οἱ συνελθεῖν ἐπὶ μάρτυσι τοῖς πολίταις·
πείσειν γάρ, ὅτι δαιμόνιον αὑτὸν ἔβλαψεν, ἐς τὴν Καίσαρος
ἐπιβουλὴν ἐπηγμένον ὑφ' ἑτέρων. Καίσαρος δὲ τοῖς ἥκουσιν
ἀποκριναμένου τε πρὸς ὀργὴν καὶ τὴν χάριν, ἣν δίδωσίν οἱ
Δέκμος, διωθουμένου « Οὐδὲ γὰρ Δέκμον ἐγὼ πάρειμι
περισώσων, ἀλλ' Ἀντωνίῳ πολεμήσων, ᾧ μοι καὶ συναλλαγῆναί
ποτε θέμις· Δέκμῳ δὲ ἡ φύσις οὐδὲ ἐς ὄψιν ἢ λόγους ἐλθεῖν
ἐπιτρέπει· σῳζέσθω μέντοι, μέχρι τοῖς ἐν ἄστει δοκεῖ »,
πυθόμενος τούτων ὁ Δέκμος ἔστη τε πρὸ τοῦ ποταμοῦ καὶ
καλῶν ὀνομαστὶ τὸν Καίσαρα, σὺν βοῇ τὰ γράμματα τῆς βουλῆς
ἀνεγίνωσκε, διδούσης οἱ τὴν Κελτικὴν ἡγεμονίαν, ἀπηγόρευέ τε
Καίσαρι χωρὶς ὑπάτων μὴ περᾶν τὸν ποταμὸν ἐς ἀλλοτρίαν
ἡγεμονίαν μηδὲ ἐπὶ Ἀντώνιον ἔτι χωρεῖν· αὐτὸς γὰρ αὐτὸν
διώκων ἀρκέσειν. Ὁ δὲ ᾖδει μὲν ὑπὸ τῆς βουλῆς αὐτὸν ἐς τήνδε
τὴν θρασύτητα αὐξανόμενον, δυνηθεὶς δ' ἂν ἐκ προστάγματος
ἑλεῖν ἐφείδετο ἔτι καὶ πρὸς τὸν Πάνσαν ἐς Βονωνίαν τραπεὶς
ἔγραφε τῇ βουλῇ περὶ ἁπάντων. Ἔγραφε δὲ καὶ Πάνσας.
| [3,73] 73. Quand le siège fut levé, Decimus commença à
avoir peur d'Octave, qu'il craignait, après la mort
des deux consuls, comme un ennemi. Ainsi il
coupa le pont au-dessus du fleuve avant la levée
du jour et envoya des messagers à Octave dans
un bateau, comme pour le remercier de l'avoir
sauvé, et demanda à Octave de venir sur la rive
opposée du fleuve pour discuter avec lui en
présence de citoyens comme témoins, parce qu'il
voulait convaincre Octave, disait-il, qu'un mauvais
esprit l'avait trompé et qu'il avait été amené à
participer à la conspiration contre César par
d'autres. Octave répondit aux messagers avec
colère, repoussant les remerciements que
Decimus lui faisait: "Je ne suis ici pas pour sauver
Decimus, mais pour combattre Antoine, avec qui
je puis me réconcilier un jour, mais la nature
m'interdit de regarder Decimus ou discuter avec
lui. Laissez-le donc tranquille aussi longtemps qu'il
plaira aux autorités de Rome." Quand Decimus
entendit cela, il vint sur la rive du fleuve et,
appelant Octave par son nom, il lit à haute voix les
lettres du sénat lui donnant le commandement de
la province gauloise, et il interdit à Octave de
traverser le fleuve sans l'autorisation des consuls
pour se rendre dans une autre
province, et de ne pas poursuivre Antoine, parce
lui-même serait tout à fait capable de le
poursuivre. Octave sachant qu'il était poussé à cette
audace par le sénat, et bien que capable de le
saisir en donnant un ordre, il l'épargna pour l'instant
et se retira chez Pansa à Bononia, où il écrivit un rapport
circonstancié au sénat, et Pansa fit de même.
| [3,74] 74. Καὶ Κικέρων ἐν Ῥώμῃ τὰ μὲν ἐς τὸν δῆμον ἀνεγίγνωσκεν
ὡς ὑπάτου, τὰ δὲ τοῦ Καίσαρος τῇ βουλῇ μόνον· θυσίας τε ἐπ'
Ἀντωνίῳ πεντήκοντα ἡμερῶν ἱκεσίους ἐψηφίζετο, ὅσας οὔτε ἐπὶ
Κελτοῖς οὔτε ἐπὶ ἄλλῳ πολέμῳ ποτὲ ἐψηφίσαντο Ῥωμαῖοι, καὶ
τὸν στρατὸν τῶν ὑπάτων ἐδίδου Δέκμῳ καίπερ ἔτι Πάνσα
περιόντος (ἤδη γὰρ ἀπεγιγνώσκετο), στρατηγόν τε τὸν Δέκμον
ἀπέφηνεν ἐπ' Ἀντωνίῳ μόνον εἶναι καὶ εὐχὰς δημοσίας ἐποιεῖτο
Δέκμον Ἀντωνίου περιγενέσθαι. Τοσοῦτος ἦν οἶστρος αὐτῷ
κατὰ Ἀντωνίου καὶ ἀπειροκαλία. Ἐβεβαίου τε αὖθις τοῖς δύο
τέλεσι τοῖς ἀπὸ Ἀντωνίου μεταστᾶσι τὰς ἑκάστῳ
προυυπεσχημένας παρὰ τοῦ κοινοῦ Ῥωμαίων ἐπινικίους
δραχμὰς πεντακισχιλίας ὡς ἤδη νενικηκόσι καὶ στέφανον
αὐτοὺς ἐν ταῖς ἑορταῖς αἰεὶ θαλλοῦ περιτίθεσθαι. Περὶ δὲ
Καίσαρος οὐδὲν ἦν ἐν τοῖς γραφομένοις, οὐδὲ τοὔνομα ὅλως·
οὕτως αὐτίκα κατεφρονεῖτο ὡς Ἀντωνίου καθῃρημένου.
Ἔγραφον δὲ καὶ Λεπίδῳ καὶ Πλάγκῳ καὶ Ἀσινίῳ πολεμεῖν,
ὅπως πλησιάσειαν Ἀντωνίῳ.
| [3,74] 74. À Rome Cicéron lut au peuple le rapport du
consul, et seulement au sénat celui d'Octave. Pour
la victoire sur Antoine, il fit voter cinquante jours
de remerciements, - la plus grande festivité que
les Romains n’aient jamais décrétée même après
la guerre contre les Gaulois ou n'importe quelle
autre. Il les persuada de donner l'armée des
consuls à Decimus, bien que Pansa fût encore
vivant (il était dans un état désespéré), et de
nommer Decimus comme commandant unique
contre Antoine. Des prières publiques furent faites
pour que Decimus l'emporte sur Antoine. Telle
était la passion de Cicéron contre Antoine et sa
vulgarité. Il confirma de nouveau, pour les deux
légions qui avaient abandonné Antoine, les 5000
drachmes par homme précédemment promises
comme récompense de la victoire, comme s'ils
l'avaient déjà remportée, et leur donna le droit de
porter toujours la couronne d'olivier aux fêtes
publiques. Il n'y avait rien au sujet d'Octave dans
les décrets, et son nom ne fut même pas cité. Il le
négligeait aussitôt comme si Antoine n'existait
déjà plus. On écrivit à Lepidus, Plancus, et Asinius
Pollio de continuer la campagne afin de rattraper Antoine.
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