HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre III

Paragraphes 71-72

  Paragraphes 71-72

[3,71] X. 71. Τῆς δ' ἐπιούσης ἀνεζεύγνυον ἐς τὰ ἐν τῇ Μουτίνῃ στρατόπεδα πάντες. Γνώμη δὲ ἦν Ἀντωνίῳ μὲν ἐπὶ τοσῷδε πταίσματι μὴ ἐπιχειρεῖν ἔτι τοῖς ἐχθροῖς μεγάλῃ μάχῃ μηδ' ἐπιόντων ἀμύνεσθαι, διὰ δὲ τῶν ἱππέων τὰ ἐφήμερα μόνα αὐτοὺς ἐνοχλεῖν, μέχρι παραδῴη Δέκμος αὑτὸν ἐς ἔσχατον ἤδη λιμοῦ τετρυμένος, Ἱρτίῳ δὲ καὶ Καίσαρι διὰ τοῦτο μάλιστα τὰ ἐς τὴν μάχην ἐπείγεσθαι. Ἐπεὶ δ' ἐκτάσσουσιν αὐτοῖς Ἀντώνιος οὐκ ἐπεξῆγεν, ἐς τὰ ἐπὶ θάτερα τῆς Μουτίνης ἀφυλακτότερα ὄντα διὰ δυσχέρειαν ἐχώρουν ὡς βιασόμενοι βαρεῖ στρατῷ παρεσελθεῖν ἐς αὐτήν. Καὶ Ἀντώνιος αὐτῶν ἐξήπτετο τοῖς ἱππεῦσι καὶ τότε μόνοις. Ἀμυνομένων δὲ κἀκείνων αὐτὸν ἱππεῦσι μόνοις καὶ τῆς ἄλλης στρατιᾶς χωρούσης, ἐφ' ἐβούλοντο, δείσας Ἀντώνιος περὶ τῇ Μουτίνῃ ἐξῆγε δύο τέλη· οἱ δὲ ἡσθέντες ἐπέστρεφον καὶ ἐμάχοντο. Ἄλλα δὲ Ἀντωνίου τέλη καλοῦντος ἐκ τῶν ἄλλων στρατοπέδων, ὧν βραδέως ὡς ἐν αἰφνιδίῳ τε μετακλήσει καὶ μακρόθεν ἰόντων ἐκράτουν οἱ τοῦ Καίσαρος τῇ μάχῃ. Ἵρτιος δὲ καὶ ἐς τὸ στρατόπεδον ἐσήλατο τοῦ Ἀντωνίου καὶ περὶ τὴν στρατηγίδα σκηνὴν μαχόμενος ἔπεσε. Καὶ αὐτοῦ τό τε σῶμα Καῖσαρ ἐσδραμὼν ἀνείλετο καὶ τοῦ στρατοπέδου κατέσχεν, ἕως μετ' ὀλίγον ἐξεώσθη πρὸς Ἀντωνίου. Διενυκτέρευσαν δὲ καὶ ἐν τοῖς ὅπλοις ἑκάτεροι. [3,71] 71. Le jour suivant tous levèrent le camp pour aller à Mutina. Après un si grave désastre Antoine décida de ne pas engager à ce moment un combat décisif contre ses ennemis, même s'ils l'attaquaient, mais de les harceler simplement tous les jours avec sa cavalerie jusqu'à ce que Decimus, réduit par la famine, se rende. C'est pourquoi Hirtius et Octave décidèrent de l'amener à combattre. Comme Antoine ne sortait pas quand ils lui offraient le combat, ils allèrent de l'autre côté de Mutina où le siège était moindre à cause du mauvais état du sol, comme s'ils voulaient entrer de force dans la ville avec leur puissante armée. Antoine s'opposa à leur mouvement avec sa cavalerie et cette fois également uniquement avec elle. Mais comme l'ennemi aussi le combattait avec uniquement sa cavalerie, le reste de leur armée se déplaçant vers le but fixé, Antoine, de peur de perdre Mutina, fit sortir de ses retranchements deux légions. Alors ses ennemis, se réjouissant de cela, firent demi-tour et engagèrent le combat. Antoine appela d'autres légions d'autres camps, mais comme elles venaient lentement, en raison de la soudaineté de l'appel ou de la longue distance, l'armée d'Octave remporta la victoire. Hirtius s'élança même dans le camp d'Antoine, où il fut tué, en combattant près de la tente du général. Octave se précipita, emporta son corps et s'empara du camp. Peu après il en fut chassé par Antoine. L'un et l'autre passèrent la nuit sous les armes.
[3,72] 72. Καὶ Ἀντώνιος δευτέρᾳ τῇδε συμπεσὼν πληγῇ συνεβουλεύετο τοῖς φίλοις εὐθὺς ἀπὸ τοῦ πόνου. Καὶ τοῖς μὲν ἐδόκει τῆς προτέρας αὐτὸν γνώμης ἔχεσθαι, πολιορκοῦντα Μουτίνην καὶ ἐς μάχην οὐκ ἐπεξιόντα· τό τε γὰρ πάθος ὅμοιον ἀμφοῖν γεγονέναι καὶ Ἵρτιον ἀνῃρῆσθαι καὶ Πάνσαν νοσεῖν καὶ σφᾶς τοῖς ἱππεῦσι πλεονεκτεῖν Μουτίνην τε ἐς ἔσχατον ἀφῖχθαι λιμοῦ καὶ εὐθὺς ἐνδώσειν. Ὧδε μὲν ἤρεσκε τοῖς φίλοις, καὶ ἦν τὰ ἄριστα· δὲ Ἀντώνιος, ἤδη θεοῦ βλάπτοντος, ἐδεδοίκει, μὴ ἐς τὴν Μουτίνην Καῖσαρ, ὥσπερ ἐχθὲς ἐπιχειρήσας, ἐσδράμοι αὑτὸν ἐπιχειρήσειε περιτειχίζειν, πλέον ἔχων τὸ ἐργάσιμον, « Ἐν καὶ τῶν ἱππέων, ἔφη, γιγνομένων ἡμῖν ἀχρήστων, ὑπερόψεταί με Λέπιδος καὶ Πλάγκος ἡττώμενον. Εἰ δὲ Μουτίνης ἐξανασταῖμεν, Οὐεντίδιός τε ἡμῖν αὐτίκα προσέσται, τρία τέλη φέρων ἐκ τῆς Πικηνίτιδος, καὶ Λέπιδος καὶ Πλάγκος ἐρρωμένως οἱ συμμαχήσουσι. » Ταῦτα ἔλεγεν, οὐκ ἄτολμος ἐν τοῖς κινδύνοις ἀνήρ, καὶ εἰπὼν εὐθὺς ἀνίστατο καὶ ὥδευεν ἐπὶ τῶν Ἄλπεων. [3,72] 72. Antoine, ayant subi cette deuxième défaite, délibéra avec ses amis directement après la bataille. Ils lui conseillèrent de persévérer dans sa première résolution, de continuer le siège de Mutina et de ne pas sortir et de ne pas combattre, en disant que les pertes avaient été presque les mêmes des deux côtés, qu'Hirtius était mort et Pansa blessé; ils lui dirent qu'il était supérieur en la cavalerie et que Mutina était réduite aux dernières extrémités par la famine et allait succomber. Tel était le conseil de ses amis, et il était vraiment le meilleur. Mais Antoine, l'esprit déjà troublé par la divinité, craignait qu'Octave ne fasse une autre tentative de prendre Mutina comme il l'avait fait la veille, ou même qu'il essaye de l'encercler, car Octave avait plus de forces à utiliser : "Dans ce cas," dit il, "notre cavalerie sera inutile et Lepidus et Plancus me dédaigneront comme un homme vaincu. Si nous nous retirons de Mutina, Ventidius nous rejoindra alors avec trois légions du Picenum, et Lepidus et Plancus s'empresseront de s'allier avec lui." Ainsi parla-t-il, bien qu'il ne fût pas craintif en présence du danger; et levant immédiatement le camp il partit vers les Alpes.


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Dernière mise à jour : 6/10/2006