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Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre III

Paragraphes 69-70

  Paragraphes 69-70

[3,69] 69. Πονουμένων δὲ ὧδε πάντων ὑπὲρ φύσιν ἀνθρωπίνην, μὲν στρατηγὶς Καίσαρος ἅπασα διεφθάρη, τῶν δὲ Ἀρείων οἱ μὲν ὑπὸ τῷ Καρσουληίῳ μᾶλλον ἐκράτουν τῶν κατὰ σφᾶς, οὐκ αἰσχρῶς, ἀλλὰ κατ' ὀλίγον ἐνδιδόντων, οἱ δὲ ὑπὸ τῷ Πάνσᾳ τὸν αὐτὸν τρόπον ἐβαροῦντο, διεκαρτέρουν δ' ὅμως ἐπ' ἴσης ἑκάτεροι, μέχρι Πάνσας ὀβελῷ τὴν λαγόνα τρωθεὶς ἐς Βονωνίαν ἐξεφέρετο. Τότε γὰρ οἱ κατ' αὐτὸν ἀνεχώρουν, ἐπὶ πόδα πρῶτον, εἶτα μεταβαλόντες ὀξύτερον ὡς ἐν φυγῇ. Καὶ οἱ νεήλυδες ἰδόντες ἔφευγον ἀτάκτως καὶ μετὰ βοῆς ἐς τὸ χαράκωμα, ὅπερ αὐτοῖς ἐξείργαστο ταμίας Τορκουᾶτος συνεστώσης ἔτι τῆς μάχης, ὑπονοήσας ἐν χρείᾳ γενήσεσθαι. Οἱ μὲν δὴ νεήλυδες ἐς αὐτὸ ἀτάκτως συνειλοῦντο, Ἰταλοὶ μὲν ὄντες ὁμοίως τοῖς Ἀρείοις· δὲ ἄσκησις ἄρα τοῦ γένους ἐς τοσοῦτον ἀρετῇ διαφέρει. Οἱ δὲ Ἄρειοι οὐκ ἐσῆλθον μὲν ἐς τὸ χαράκωμα αὐτοὶ ὑπὸ ἀδοξίας, ἀλλὰ παρ' αὐτὸ ἔστησαν· κατάκοποι δὲ ὄντες ὤργων ὅμως, εἴ τις ἐπίοι, μέχρι τοῦ ἀναγκαίου τέλους διαγωνίσασθαι. Ἀντώνιος δὲ τῶν μὲν Ἀρείων ἀπέσχετο ὡς ἐπιπόνων, τοῖς δὲ νεήλυσιν ἐπιδραμὼν πολὺν εἰργάζετο φόνον. [3,69] 69. Tous faisaient des efforts surhumains, et les prétoriens d'Octave périrent jusqu'au dernier homme. Ceux de la légion de Mars commandés par Carsuleius l'emportèrent sur ceux qui leur étaient opposés, qui fléchirent, non dans une déroute honteuse, mais peu par peu. Ceux de Pansa étaient aussi en difficultés, mais on résista avec courage égal des deux côtés jusqu'à ce que Pansa fût frappé au côté par un javeline et emmené du champ de bataille à Bononia. Alors ses soldats se retirèrent, d'abord pied à pied, mais ensuite ils tournèrent le dos et prirent la fuite. Quand les nouvelles recrues virent cela ils se sauvèrent en désordre, et avec de grands cris, vers leur camp, que le questeur Torquatus, avait établi dans la hâte pour eux alors que la bataille se déroulait, appréhendant qu'il pourrait être nécessaire. Les nouvelles recrues s'y amassèrent dans la confusion : c'étaient des Italiens comme les Martiens; la formation militaire contribue plus au courage que la race; et les Martiens par crainte de la honte n'entrèrent pas dans le camp, mais se rangèrent d'eux-mêmes près de celui-ci. Malgré leur fatigue ils étaient encore furieux et prêts à combattre jusqu'à la dernière extrémité si on les attaquait. Antoine s'abstint de attaquer les Martiens parce que c'était difficile, mais il tomba sur les nouvelles recrues et en fit un grand carnage.
[3,70] 70. Ἵρτιος δὲ ἐν Μουτίνῃ τῆς μάχης πυθόμενος, ἑξήκοντα στάδια ἀπεχούσης, ἵετο δρόμῳ μετὰ τοῦ ἑτέρου τέλους τῶν ἀπὸ Ἀντωνίου μεταστάντων. Ἤδη τε ἦν ὀψία δείλη, καὶ οἱ νικήσαντες τῶν Ἀντωνίου παιανίζοντες ἐπανῄεσαν· καὶ αὐτοῖς Ἵρτιος ἀσυντάκτοις οὖσιν ἐπιφαίνεται συντεταγμένος ὁλοκλήρῳ τέλει καὶ ἀπαθεῖ. Οἱ δὲ συνετάχθησαν μὲν αὖθις ὑπ' ἀνάγκης, καὶ πολλὰ καὶ πρὸς τούσδε ἔργα λαμπρὰ ἐπεδείξαντο· οἷα δὲ ἀκμήτων ἡσσῶντο κεκμηκότες, καὶ τὸ πλεῖστον αὐτῶν μάλιστα τὸ ἔργον Ἱρτίου διέφθειρε, καίπερ οὐ διώκοντος αὐτοὺς ὑπὸ φόβου τῶν ἑλῶν, καὶ τῆς ἑσπέρας ἤδη μελαινομένης διέλυσεν αὐτούς. Καὶ τὸ ἕλος ἐπὶ πλεῖστον ἐπεπλήρωτο ὅπλων τε καὶ νεκρῶν καὶ ἀνδρῶν ἡμιθνήτων καὶ τετρωμένων· οἱ δὲ καὶ ἐρρωμένοι σφῶν ὑπὸ τοῦ κόπου κατεφρόνουν. Ἱππέες δὲ αὐτοὺς ἐξ Ἀντωνίου περιθέοντες, ὅσοι παρήσπιζον αὐτῷ, δι' ὅλης τῆς νυκτὸς ἀνελέγοντο καὶ τοὺς μὲν ἀντὶ σφῶν αὐτῶν, τοὺς δὲ σὺν ἑαυτοῖς ἐπὶ τοὺς ἵππους ἀνετίθεντο τῆς οὐρᾶς ἀντεχομένους παρεκάλουν παρατροχάζειν καὶ βοηθεῖν σφίσιν ἐς τὴν σωτηρίαν. Ὧδε μὲν Ἀντωνίῳ καλῶς ἀγωνισαμένῳ διέφθαρτο ἰσχὺς διὰ Ἵρτιον ἐπελθόντα. Καὶ ηὐλίσατο ἐν κώμῃ παρὰ τὸ πεδίον ἀχαρακώτως· Ἀγορὰ Κελτῶν κώμη καλεῖται. Ἔπεσον δὲ τῶν μὲν ἄλλων ἀμφὶ τοὺς ἡμίσεας ἑκατέρων, καὶ στρατηγὶς Καίσαρος ἅπασα, Ἱρτίου δὲ ὀλίγοι. [3,70] 70. Quand Hirtius, près de Mutina, fut informé de la bataille, alors qu'il se trouvait à soixante stades de là, il accourut avec l'autre légion qui avait abandonné Antoine. C'était déjà le soir et les Antoniens victorieux entonnaient des chants de triomphe. Alors qu'ils étaient en ordre dispersé Hirtius fit son apparition en ordre parfait avec sa légion complète et fraîche. Les Antoniens se mirent d'eux-mêmes en ligne sous la contrainte, et accomplirent aussi contre cet ennemi beaucoup d'exploits splendides; mais fatigués par leurs efforts récents ils furent écrasés par l'armée fraîche opposée à eux, et la plupart d'eux furent dans cette bataille massacrés par Hirtius, bien que ce dernier ne les ait pas poursuivis, craignant les marécages. Comme l'obscurité tombait, il leur permit de s'échapper. Une grande partie du marais était rempli d'armes, de cadavres, d'hommes blessés, et d'hommes à moitié morts, et certains qui étaient indemnes n'avaient plus de force en raison de leur fatigue. Les cavaliers d'Antoine, ceux qui se trouvaient avec lui, leur portèrent secours et les rassemblèrent durant toute la nuit. Ils en mirent certains sur leurs propres chevaux à leur place, ils invitèrent d'autres à tenir les queues des chevaux et à courir avec eux et à se mettre ainsi en sécurité. Ainsi furent détruites les forces d'Antoine après un combat magnifique par la venue d'Hirtius. Il campa sans retranchements dans un village près de la plaine, appelé Forum Gallorum. Antoine et Pansa perdirent chacun environ la moitié de leurs hommes. La totalité de la cohorte prétorienne d'Octave périt. Les pertes d'Hirtius étaient légères.


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Dernière mise à jour : 6/10/2006