HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

Paragraphes 105-106

  Paragraphes 105-106

[2,105] Φόνου δὲ πολλοῦ γενομένου καὶ φυγῆς τῶν Πομπηίου στρατιωτῶν ἐς τὴν Κορδύβην, μὲν Καῖσαρ, ἵνα μὴ διαφυγόντες οἱ πολέμιοι πάλιν ἐς μάχην παρασκευάσαιντο, ἐκέλευε τὸν στρατὸν ἐκτειχίσαι τὴν Κορδύβην, οἱ δὲ κάμνοντες τοῖς γεγονόσι τά τε σώματα καὶ τὰ ὅπλα τῶν ἀνῃρημένων ἐπεφορουν ἀλλήλοις καὶ δόρασιν αὐτὰ διαπηγνύντες ἐς τὴν γῆν ἐπὶ τοιοῦδε τείχους ηὐλίσαντο. Τῆς δ' ἐπιούσης ἑάλω μὲν πόλις, τῶν δὲ ἡγεμόνων τοῦ Πομπηίου Σκάπλας μὲν νήσας πυρὰν ἑαυτὸν ἐνέπρησεν, Οὐάρου δὲ καὶ Λαβιηνοῦ καὶ ἑτέρων ἀνδρῶν ἐπιφανῶν ἐκομίσθησαν αἱ κεφαλαὶ Καίσαρι. Πομπήιος δ' αὐτὸς διέφυγε μὲν ἀπὸ τῆς ἥττης σὺν ἑκατὸν καὶ πεντήκοντα ἱππεῦσιν ἐπὶ Καρθαίας, ἔνθα αὐτῷ νεῶν στόλος ἦν, καὶ παρῆλθεν ἐς τὰ νεώρια λαθὼν ὥς τις ἰδιώτης, φορείῳ κομιζόμενος· ὁρῶν δὲ καὶ τούτους ἀπογιγνώσκοντας ἑαυτῶν ἔδεισε περὶ ἐκδόσεως καὶ ἔφευγεν αὖθις, ἐπιβαίνων σκάφους. Ἐμπλακέντα δ' αὐτοῦ τὸν πόδα καλῳδίῳ, κόπτων τις τὸ καλώδιον ξιφιδίῳ, τὸν ταρσὸν ἔτεμεν ἀντὶ τοῦ καλωδίου τοῦ ποδός· καὶ διαπλεύσας ἔς τι χωρίον ἐθεραπεύετο. Ζητούμενος δὲ κἀνταῦθα ἔφευγε διὰ δυσβάτου καὶ ἀκανθώδους ὁδοῦ, τὸ τραῦμα περικεντούμενος, μέχρι κάμνων ὑπό τι δένδρον ἐκαθέζετο καὶ τῶν ζητητῶν ἐπιπεσόντων οὐκ ἀγεννῶς αὐτοὺς ἀμυνόμενος κατεκόπη. Τοῦδε μὲν δὴ τὴν κεφαλὴν Καῖσαρ ἐνεχθεῖσάν οἱ προσέταξέ τινι θάψαι, καὶ πόλεμος ἑνὶ ἔργῳ καὶ ὅδε παρὰ δόξαν ἐλέλυτο· τοὺς δ' ἐξ αὐτοῦ διαφυγόντας ἤθροιζεν τοῦδε τοῦ Πομπηίου νεώτερος ἀδελφός, Πομπήιος μὲν καὶ ὅδε ὤν, Σέξστος δὲ καλούμενος τῷ προτέρῳ τῶν ὀνομάτων. [2,105] Il se fit un grand massacre, et les troupes de Pompée s'enfuirent à Cordoue : César alors, pour éviter que les ennemis fugitifs ne préparent une nouvelle bataille, ordonna à son armée d'assiéger Cordoue ; mais ses soldats, fatigués par ce qui s'était passé, entassèrent pêle-mêle les corps et les armes des morts, les fixèrent au sol avec des lances et campèrent derrière cette sorte de rempart. Le lendemain, la ville fut prise, et parmi les officiers de Pompée, Scapula érigea un bûcher et s'y fit brûler; Varus, Labienus et d'autres personnages connus furent décapités et leurs têtes apportées à César. Pompée, lui, réussit à s'échapper après la défaite avec cent cinquante cavaliers et à gagner Carthaia, où il possédait une flotte de navires de guerre ; il se rendit aux quais en secret, comme un simple particulier, porté dans une litière. Quand il vit les équipages désespérer de leur salut, il craignit une trahison, et reprit sa fuite en s'embarquant sur un petit bateau. Son pied se prit dans un cordage et quelqu'un, en voulant couper le cordage avec un poignard, lui entama la plante du pied au lieu de trancher le cordage ; il prit la mer et aborda quelque part pour se faire soigner. Comme on le poursuivait là aussi, il s'enfuit par un chemin cahoteux et plein de ronces qui transperçaient sa blessure, jusqu'à ce que, épuisé, il s'assît sous un arbre ; et quand ses poursuivants l'assaillirent, il se défendit contre eux sans céder au désespoir, puis fut décapité. Enfin, lorsque sa tête fut apportée à César, celui-ci lui fit donner une sépulture. La guerre se conclut par cette unique opération, et, cette fois-là aussi, contre toute attente. Ceux qui en réchappèrent furent regroupés par le frère cadet du Pompée dont il vient d'être question, un Pompée lui aussi, mais que l'on désigne par son prénom, Sextus.
[2,106] XVI. Ἀλλ' ὅδε μὲν ἔτι λανθάνων καὶ διαδιδράσκων ἐλῄστευεν, δὲ Καῖσαρ ἐς Ῥώμην ἠπείγετο, τὰ ἐμφύλια πάντα καθελών, ἐπὶ φόβου καὶ δόξης, οἵας οὔ τις πρὸ τοῦ· ὅθεν αὐτῷ τιμαὶ πᾶσαι, ὅσαι ὑπὲρ ἄνθρωπον, ἀμέτρως ἐς χάριν ἐπενοοῦντο, θυσιῶν τε πέρι καὶ ἀγώνων καὶ ἀναθημάτων ἐν πᾶσιν ἱεροῖς καὶ δημοσίοις χωρίοις, ἀνὰ φυλὴν ἑκάστην καὶ ἐν ἔθνεσιν ἅπασι, καὶ ἐν βασιλεῦσιν, ὅσοι Ῥωμαίοις φίλοι. Σχήματά τε ἐπεγράφετο ταῖς εἰκόσι ποικίλα, καὶ στέφανος ἐκ δρυὸς ἦν ἐπ' ἐνίαις ὡς σωτῆρι τῆς πατρίδος, πάλαι τοὺς ὑπερασπίσαντας ἐγέραιρον οἱ περισωθέντες. Ἀνερρήθη δὲ καὶ πατὴρ πατρίδος, καὶ δικτάτωρ ἐς τὸν ἑαυτοῦ βίον ἡἡρέθη καὶ ὕπατος ἐς δέκα ἔτη, καὶ τὸ σῶμα ἱερὸς καὶ ἄσυλος εἶναι καὶ χρηματίζειν ἐπὶ θρόνων ἐλεφαντίνων τε καὶ χρυσέων, καὶ θύειν μὲν αὐτὸν αἰεὶ θριαμβικῶς ἠμφιεσμένον, τὴν δὲ πόλιν ἀνὰ ἔτος ἕκαστον, αἷς αὐτὸς ἡμέραις ἐν παρατάξεσιν ἐνίκα, ἱερέας δὲ καὶ ἱερείας ἀνὰ πενταετὲς εὐχὰς δημοσίας ὑπὲρ αὐτοῦ τίθεσθαι, καὶ τὰς ἀρχὰς εὐθὺς καθισταμένας ὀμνύναι μηδενὶ τῶν ὑπὸ Καίσαρος ὁριζομένων ἀντιπράξειν. Ἔς τε τιμὴν τῆς γενέσεως αὐτοῦ τὸν Κυϊντίλιον μῆνα Ἰούλιον ἀντὶ Κυϊντιλίου μετωνόμασαν εἶναι. Καὶ νεὼς ἐψηφίσαντο πολλοὺς αὐτῷ γενέσθαι καθάπερ θεῷ καὶ κοινὸν αὐτοῦ καὶ Ἐπιεικείας, ἀλλήλους δεξιουμένων· οὕτως ἐδεδοίκεσαν μὲν ὡς δεσπότην, εὔχοντο δὲ σφίσιν ἐπιεικῆ γενέσθαι. [2,106] Tandis que ce dernier, tout en se cachant et en s'enfuyant, se livrait au brigandage, César se hâtait vers Rome, après avoir mis un terme à toutes les guerres civiles, entouré d'une terreur et d'une considération que personne n'avait connues avant lui. Et c'est pourquoi on imagina pour lui rendre grâce toutes sortes d'honneurs démesurés, au-delà de ceux qu'on décerne à un homme, sacrifices, jeux de gladiateurs, offrandes dans tous les temples et lieux publics, dans chaque tribu, dans chaque province, et chez tous les rois amis de Rome. Les images le représentaient en différentes tenues, et l'on trouvait des couronnes en feuilles de chêne sur certaines, le désignant comme le sauveur de la patrie, couronnes dont autrefois ceux auxquels on avait sauvé la vie gratifiaient leurs défenseurs. Il fut également proclamé Père de la Patrie, élu dictateur à vie, consul pour dix ans ; son corps fut déclaré sacré, et il rendait la justice sur un trône d'ivoire et d'or, sacrifiait toujours en habits de triomphateur ; la Ville organisait des sacrifices, chaque année, les jours où il avait remporté ses victoires, les prêtres et les vestales devaient procéder tous les cinq ans à des prières publiques en sa faveur, les magistrats, dès leur installation, juraient de ne s'opposer à aucune des mesures définies par César. En outre, en l'honneur de sa naissance, on changea le nom du mois de "quintilis" en "julius". Et on vota la construction de nombreux temples qui lui étaient dédiés comme à un dieu : l'un d'eux était commun à lui-même et à la Clémence, et tous deux s'y serraient la main. Ainsi les Romains le craignaient comme maître et, par ailleurs, lui rendaient grâce pour avoir été clément à leur égard.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 29/09/2006