HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

Paragraphes 59-60

  Paragraphes 59-60

[2,59] Ποστούμιον δὲ διαπλεύσαντος ἐς τὸ Βρεντέσιον, μὲν Γαβίνιος οὐχ ὑποστὰς τὸ πρόσταγμα ἦγε τοὺς βουλομένους διὰ τῆς Ἰλλυρίδος, οὐδαμοῦ διαναπαύων· καὶ ἀνῃρέθησαν ὑπὸ τῶν Ἰλλυριῶν σχεδὸν ἅπαντες, καὶ Καίσαρ ἤνεγκεν ὑπ' ἀσχολίας. δ' Ἀντώνιος τοὺς ἑτέρους ἐπὶ τὰς ναῦς ἐπιβήσας Ἀπολλωνίαν μὲν παρέπλευσεν, ἱστίοις μεστοῖς ἐπιπνέοντος ἀνέμου· χαλάσαντος δὲ τοῦ πνεύματος περὶ μεσημβρίαν εἴκοσι τοῦ Πομπηίου νῆες, ἐπ' ἔρευναν τῆς θαλάσσης ἀναχθεῖσαι, καθορῶσι τοὺς πολεμίους καὶ ἐδίωκον. Τοῖς δὲ ὡς ἐν γαλήνῃ δέος ἦν πολύ, μὴ σφᾶς ἀνατρήσειαν καταδύσειαν αἱ μακραὶ τοῖς ἐμβόλοις· καὶ τὰ εἰκότα παρεσκεύαζοντο, σφενδόναι τε ἠφίεντο ἤδη καὶ βέλη. Καὶ ἄνεμος ἄφνω μείζων πρότερον ἐπέρραξεν. Αἱ μὲν δὴ μεγάλοις αὖθις ἱστίοις ἐξ ἀέλπτου τὸ πνεῦμα ἐδέχοντο καὶ διέπλεον ἀδεῶς· αἱ δ' ἀπελείποντο, ῥοθίῳ καὶ πνεύματι καὶ θαλάσσῃ κοίλῃ κακοπαθοῦσαι. Καὶ μόλις ἐς ἀλίμενα καὶ πετρώδη διερρίφησαν, δύο τινὰς ἐς τέλμα τῶν Καίσαρος κατενεχθείσας ἑλοῦσαι. Ἀντώνιος δὲ ταῖς λοιπαῖς ἐς τὸ καλούμενον Νυμφαῖον κατήχθη. [2,59] Quand Postumius fut arrivé à Brindes, Gabinius refusa d'obéir à l'ordre et emmena les volontaires en traversant l'Illyrie, sans ménager la moindre pause ; et ils furent presque tous massacrés par les Illyriens, ce que César, occupé ailleurs, laissa impuni. Mais Antoine avait embarqué les autres sur les bateaux, et il avait dépassé Apollonie, grâce à un vent qui gonflait les voiles : mais vers midi, toutefois, le vent tomba, et vingt vaisseaux de Pompée, partis en mission de surveillance de la mer, les aperçurent et se mirent à leur poursuite. Eux, sur cette mer calme, redoutaient fortement que les vaisseaux longs ne les éventrent avec leurs éperons et ne les coulent. Et l'on prit les mesures adéquates, les frondes et les traits entrèrent en action. Puis le vent, tout à coup, se déchaîna plus fort qu'auparavant. Les bateaux, donc, reçurent de nouveau le vent dans leurs grandes voiles de façon inespérée, et reprirent sans crainte leur traversée, tandis que leurs adversaires restaient en arrière, aux prises avec les vagues, le vent et la houle, et eurent du mal à gagner, en ordre dispersé, une côte sans port et rocheuse, après s'être emparé de deux bateaux de César échoués sur des hauts fonds. Quant à Antoine, il parvint avec le reste de la flotte à l'endroit appelé Nymphaeum.
[2,60] Καὶ τῷ Καίσαρι σύμπας στρατὸς ἤδη παρῆν, παρῆν δὲ καὶ Πομπηίῳ. Καὶ ἀντεστρατοπέδευον ἀλλήλοις ἐπὶ λόφων ἐν φρουρίοις πολλοῖς, πεῖραί τε ἦσαν περὶ ἕκαστον φρούριον πυκναὶ περιταφρευόντων καὶ περιτειχιζόντων ἀλλήλους καὶ γιγνομένων ὁμοῦ καὶ ποιούντων ἐν ἀπόροις. Ἐν δὲ ταῖσδε ταῖς πείραις περί τι φρούριον ἡττωμένου τοῦ Καίσαρος στρατοῦ λοχαγός, Σκεῦας ὄνομα ἦν, πολλὰ καὶ λαμπρὰ δρῶν ἐς τὸν ὀφθαλμὸν ἐτρώθη βέλει καὶ προπηδήσας κατέσεισεν ὡς εἰπεῖν τι βουλόμενος. Σιωπῆς δ' αὐτῷ γενομένης, Πομπηίου λοχαγὸν ἐπὶ ἀνδρίᾳ γνώριμον ἐκάλει· « Σῷζε τὸν ὅμοιον σεαυτῷ, σῷζε τὸν φίλον καὶ πέμπε μοι τοὺς χειραγωγήσοντας, ἐπεὶ τέτρωμαι. » Προσδραμόντων δ' ὡς αὐτομολοῦντι δύο ἀνδρῶν, τὸν μὲν ἔφθασε κτείνας, τοῦ δὲ τὸν ὦμον ἀπέκοψε. Καὶ μὲν τάδε ἔπρασσεν ἀπογιγνώσκων ἑαυτοῦ καὶ τοῦ φρουρίου. Τοῖς δ' ἄλλοις αἰδὼς ἐπὶ τῷ συμβεβηκότι καὶ ὁρμὴ προσέπιπτε, καὶ τὸ φρούριον περιεσώθη, πολλὰ καὶ τοῦ φρουράρχου Μινουκίου παθόντος, γέ φασι τὴν μὲν ἀσπίδα ἑκατὸν καὶ εἴκοσιν ἀναδέξασθαι βέλη, τὸ δὲ σῶμα ἓξ τραύματα καὶ τὸν ὀφθαλμὸν ὁμοίως ἐκκοπῆναι. Τούτους μὲν δὴ Καῖσαρ ἀριστείοις πολλοῖς ἐτίμησεν, αὐτὸς δ', ἐκ Δυρραχίου τινὸς αὐτῷ πρασσομένης προδοσίας, ἧκε μέν, ὡς συνέκειτο, νυκτὸς σὺν ὀλίγοις ἐπὶ πύλας καὶ ἱερὸν Ἀρτέμιδος . Τοῦ δ' αὐτοῦ χειμῶνος ἄλλην στρατιὰν ἐκ Συρίας ἦγε Πομπηίῳ Σκιπίων κηδεστής· καὶ αὐτῷ Γάιος Καλουίσιος περὶ Μακεδονίαν συμβαλὼν ἡττᾶτο, καὶ τέλος ἓν αὐτοῦ κατεκόπη χωρὶς ὀκτακοσίων ἀνδρῶν. [2,60] César disposait désormais sur place de son armée au complet, et Pompée également. Ils avaient installé leurs camps l'un en face de l'autre, sur des hauteurs hérissées de nombreuses redoutes. Autour de chaque redoute se déroulaient de fréquentes escarmouches : ils creusaient des tranchées et élevaient des talus les uns contre les autres, et tantôt ils restaient à égalité, tantôt les uns mettaient les autres en difficulté. Tandis que, lors d'une de ces escarmouches autour d'une redoute, l'armée de César avait le dessous, un centurion nommé Scaeva qui accomplissait quantité de brillantes prouesses fut blessé à l'oeil par un trait ; il s'avança alors en faisant signe qu'il voulait dire quelque chose. On fit silence pour l'entendre, et il appela un centurion de Pompée connu pour sa bravoure : « Sauve toi pareil, sauve ton ami, et envoie-moi des hommes pour me guider, car je suis blessé. » Pensant qu'il désertait, deux hommes accoururent : il eut le temps d'en tuer un et de trancher l'épaule à l'autre. Et s'il agit ainsi, c'est parce qu'il avait perdu tout espoir pour lui-même et pour la redoute : mais cet événement rendit les autres soldats penauds, leur insuffla un nouvel élan, et la redoute fut sauvée. Son commandant, Minucius, fut aussi très éprouvé : son bouclier, dit-on, reçut cent vingt flèches, son corps, six blessures, et il perdit également un oeil. César, bien sûr, honora ces hommes de nombreuses distinctions, puis, comme une offre de trahison à son profit lui venait de Dyrrachium, il se rendit lui-même, comme convenu, de nuit, avec quelques hommes, aux portes et au temple d'Artémis <...> Ce même hiver, une autre armée fut amenée de Syrie pour Pompée par son beau-père Scipion. Caius Calvisius, qui l'attaqua en Macédoine, fut battu, et de son unique légion ne survécurent que huit cents hommes.


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Dernière mise à jour : 29/09/2006