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[2,47] Καὶ τῶν αὐτῶν ἡμερῶν Ἀντώνιός τε περὶ τὴν Ἰλλυρίδα ἡττᾶτο
ὑπὸ Ὀκταουίου κατὰ Δολοβέλλα Πομπηίῳ στρατηγοῦντος, καὶ
στρατιὰ Καίσαρος ἄλλη περὶ Πλακεντίαν στασιάσασα τῶν
ἀρχόντων κατεβόησεν, ὡς ἔν τε τῇ στρατείᾳ βραδύνοντες καὶ τὰς
πέντε μνᾶς οὐ λαβόντες, ἥν τινα δωρεὰν αὐτοῖς ὁ Καῖσαρ ἔτι περὶ
Βρεντέσιον ὑπέσχητο. Ὧν ὁ Καῖσαρ πυθόμενος ἐκ Μασσαλίας ἐς
Πλακεντίαν ἠπείγετο συντόμως καὶ ἐς ἔτι στασιάζοντας ἐπελθὼν
ἔλεγεν ὧδε· « Τάχει μὲν ὅσῳ περὶ ἕκαστα χρῶμαι, σύνιστέ μοι·
βραδύνει δ' ὁ πόλεμος οὐ δι' ἡμᾶς, ἀλλὰ διὰ τοὺς πολεμίους
ὑποφεύγοντας ἡμᾶς. Ὑμεῖς δ' ἔν τε Γαλατίᾳ πολλὰ τῆς ἐμῆς ἀρχῆς
ὀνάμενοι καὶ ἐς τόνδε τὸν πόλεμον ὅλον, οὐκ ἐς μέρος αὐτοῦ μοι
συνομόσαντες ἐν μέσοις ἔργοις ἡμᾶς ἀπολείπετε καὶ τοῖς ἄρχουσιν
ἐπανίστασθε καὶ προστάττειν ἀξιοῦτε, παρ' ὧν χρὴ προστάγματα
λαμβάνειν. Μαρτυράμενος οὖν ἐμαυτὸν τῆς ἐς ὑμᾶς μέχρι δεῦρο
φιλοτιμίας χρήσομαι τῷ πατρίῳ νόμῳ καὶ τοῦ ἐνάτου τέλους,
ἐπειδὴ μάλιστα τῆς στάσεως κατῆρξε, τὸ δέκατον διακληρώσω
θανεῖν. » Θρήνου δὲ ἀθρόως ἐξ ἅπαντος τοῦ τέλους γενομένου, οἱ
μὲν ἄρχοντες αὐτοῦ προσπεσόντες ἱκέτευον, ὁ δὲ Καῖσαρ μόλις τε
καὶ κατ' ὀλίγον ἐνδιδοὺς ἐς τοσοῦτον ὅμως ὑφῆκεν, ὡς ἑκατὸν καὶ
εἴκοσι μόνους, οἳ κατάρξαι μάλιστα ἐδόκουν, διακληρῶσαι καὶ
δυώδεκα αὐτῶν τοὺς λαχόντας ἀνελεῖν. Τῶν δὲ δυώδεκα τῶνδε
ἐφάνη τις οὐδ' ἐπιδημῶν, ὅτε ἡ στάσις ἐγίγνετο· καὶ ὁ Καῖσαρ τὸν
ἐμφήναντα λοχαγὸν ἔκτεινεν ἀντ' αὐτοῦ.
| [2,47] Et pendant les mêmes jours, Antoine vaincu par
Octavius, qui commandait au service de Pompée contre
Dolabella, tandis qu'une autre armée de César se
mutinait du côté de Plaisance - les soldats reprochant
violemment à leurs chefs de faire traîner la campagne et
de ne pas leur donner les cinq mines que César leur
avait promis en prime quand il se trouvait encore à
Brindes. À cet nouvelle, César se précipita aussitôt de
Marseille à Plaisance, alla trouver les soldats encore en
pleine mutinerie et leur tint ce discours : « La vitesse
avec laquelle je traite chaque affaire vous est bien
connue ; mais la guerre traîne, non de notre chef, mais à
cause de nos ennemis, qui se dérobe devant nous. Et
vous, qui, en Gaule, avez tiré bien des profits de mon
commandement, et qui m'avez prêté serment pour la
durée totale de cette guerre, et non pour une partie de
celle-ci, vous nous abandonnez au milieu des
opérations, vous vous rebellez contre vos chefs et vous
prétendez donner des ordres à ceux dont vous devez les
recevoir. Après donc vous avoir rappelé ce qu'a été ma
libéralité à votre égard jusqu'à présent, je vais recourir à
l'usage ancestral et, dans la neuvième légion puisque
c'est elle, surtout, qui a pris l'initiative de la mutinerie, je
vais tirer au sort un homme sur dix à exécuter. » Une
lamentation générale éclata alors dans la légion tout
entière, dont les chefs tombèrent à ses pieds pour le
supplier, et César, ne mollissant que difficilement et peu
à peu, en arriva cependant à concéder que seulement
cent vingt hommes, les meneurs présumés, seraient
désignés et que douze d'entre eux, tirés au sort, seraient
exécutés. Or il s'avéra que l'un de ces douze hommes
n'était même pas là quand la mutinerie avait commencé :
et César fit tuer à sa place le centurion qui l'avait dénoncé.
| [2,48] Ἡ μὲν δὴ περὶ Πλακεντίαν στάσις οὕτως ἐλέλυτο, ὁ δὲ Καῖσαρ
ἐς Ῥώμην παρῆλθε, καὶ αὐτὸν ὁ δῆμος πεφρικὼς ἡἡρεῖτο δικτάτορα,
οὔτε τι τῆς βουλῆς ψηφιζομένης οὔτε προχειροτονοῦντος ἄρχοντος.
Ὁ δέ, εἴτε παραιτησάμενος τὴν ἀρχὴν ὡς ἐπίφθονον εἴτε οὐ
χρῄζων, ἄρξας ἐπὶ ἕνδεκα μόνας ἡμέρας ςὧδε γάρ τισι δοκεῖῖ
ὑπάτους ἐς τὸ μέλλον ἀπέφηνεν ἑαυτόν τε καὶ Πούπλιον
Ἰσαυρικόν. Ἡγεμόνας τε ἐς τὰ ἔθνη περιέπεμπεν ἢ ἐνήλλαττεν, ἐφ'
ἑαυτοῦ καταλέγων. Ἐς μὲν Ἰβηρίαν Μᾶρκον Λέπιδον, ἐς δὲ
Σικελίαν Αὖλον Ἀλβῖνον, ἐς δὲ Σαρδὼ Σέξστον Πεδουκαῖον, ἐς δὲ
τὴν νεόληπτον Γαλατίαν Δέκμον Βροῦτον. Τῷ δὲ δήμῳ λιμώττοντι
σῖτον ἐπέδωκε καὶ τοὺς φυγάδας δεομένῳ καταγαγεῖν συνεχώρησε,
χωρὶς Μίλωνος. Αἰτοῦσι δ' αὐτοῖς καὶ χρεῶν ἀποκοπὰς διά τε
πολέμους καὶ στάσεις καὶ τὴν ἐκ τῶνδε τοῖς πιπρασκομένοις
ἐποῦσαν εὐωνίαν, τὰς μὲν ἀποκοπὰς οὐκ ἔδωκε, τιμητὰς δὲ τῶν
ὠνίων ἀπέφηνεν, ὧν ἔδει τοὺς χρήστας τοῖς δανείσασιν ἀντὶ τῶν
χρημάτων διδόναι. Καὶ τάδε πράξας περὶ χειμερίους τροπὰς
περιέπεμπε τὸν στρατὸν ἀπαντᾶν ἐς τὸ Βρεντέσιον αὐτός τε ἐξῄει
Δεκεμβρίου μηνὸς Ῥωμαίοις ὄντος, οὐκ ἀναμείνας οὐδὲ τῆς ἀρχῆς
ἕνεκα τὴν νουμηνίαν τοῦ ἔτους πλησιάζουσαν. Ὁ δὲ δῆμος εἵπετο
παρακαλῶν συμβῆναι Πομπηίῳ· οὐ γὰρ ἄδηλον ἦν ἐς μοναρχίαν
τὸν νικῶντα τρέψεσθαι.
| [2,48] Une fois donc la mutinerie de Plaisance ainsi
résolue, César se rendit à Rome où, terrorisé, le peuple
le nomma dictateur, sans aucun vote du Sénat ni
proposition préalable d'un magistrat. Mais lui, soit qu'il
dédaignât cette charge à cause de l'hostilité qu'elle lui
valait, soit qu'il n'en eût pas besoin, après l'avoir exercée
seulement onze jours, selon certains, désigna comme
consuls pour l'avenir lui-même et Publius Isauricus ; et il
envoya des gouverneurs de provinces, ou les changea,
les choisissant de sa propre initiative : en Espagne,
Marcus Lepidus, en Sicile, Aulus Albinus, en Sardaigne,
Sextus Peducaeus, et dans la Gaule récemment
conquise, Decimus Brutus. À la plèbe qui souffrait de
famine, il fit donner du blé, et il accorda aux exilés qui la
lui demandaient l'autorisation de revenir, sauf à Milon.
Comme on lui demandait aussi l'abolition des dettes, par
suite des guerres, des rébellions et de la chute des prix
qu'elles avaient entraînée pour les produits, il n'accorda
pas l'abolition, mais nomma des hommes chargés
d'estimer quels biens les débiteurs devaient fournir à
leurs créanciers en place d'argent. Après avoir pris ces
mesures, vers le solstice d'hiver, il enjoignit à tout son
armée de le retrouver à Brindes, et lui-même partit, alors
qu'on était pour les Romains au mois de décembre, sans
même attendre, pour entrer en charge, le début de
l'année, qui était tout proche. Et le peuple l'escortait en
lui recommandant trouver un accord avec Pompée : car
il ne faisait plus de doute que le vainqueur opterait pour
un pouvoir absolu.
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