HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre II

Paragraphes 45-46

  Paragraphes 45-46

[2,45] Ἰόβα δ' ἐπιόντος δόξα ψευδὴς προεπήδησεν, ἀμφὶ τὸν Βαγράδαν ποταμὸν οὐ πολὺ διεστῶτα ὑπεστροφέναι τὸν Ἰόβαν, πορθουμένης αὐτῷ τῆς ἀρχῆς ὑπὸ τῶν γειτόνων, Σαβούρραν στρατηγὸν σὺν ὀλίγοις ἐπὶ τοῦ ποταμοῦ καταλιπόντα. Καὶ τῷδε τῷ λόγῳ πίσυνος Κουρίων θέρους θερμοῦ περὶ τρίτην ὥραν ἡμέρας ἦγε τὸ κράτιστον τῆς στρατιᾶς ἐπὶ τὸν Σαβούρραν, ὁδὸν ψαμμώδη καὶ ἄνυδρον· εἰ γάρ τι καὶ νᾶμα χειμέριον ἦν, ἐξήραντο ὑπὸ τῆς φλογὸς τοῦ ἡλίου, καὶ ποταμὸς ὑπό τε Σαβούρρα καὶ ὑπ' αὐτοῦ παρόντος κατείχετο τοῦ βασιλέως. Σφαλεὶς οὖν τῆς ἐλπίδος Κουρίων ἐς λόφους ἀνέδραμεν ὑπό τε καμάτου καὶ πνίγους καὶ δίψης ἐνοχλούμενος. Ὡς δὲ αὐτὸν κατεῖδον οὕτως ἔχοντα οἱ πολέμιοι, τὸν ποταμὸν ἐπέρων ἐς μάχην ἐσκευασμένοι· καὶ Κουρίων κατέβαινεν ἀφρόνως μάλα καὶ καταφρονητικῶς, ἀσθενῆ τὸν στρατὸν ἄγων. Κυκλωσαμένων δ' αὐτὸν τῶν Νομάδων ἱππέων ἐπὶ μέν τινα χρόνον ὑπεχώρει καὶ ἐς βραχὺ συνεστέλλετο, ἐνοχλούμενος δὲ ἀνέφευγεν αὖθις ἐς τοὺς λόφους. Ἀσίνιος μὲν δὴ Πολλίων ἀρχομένου τοῦ κακοῦ διέφυγεν ἐπὶ τὸ ἐν Ἰτύκῃ στρατόπεδον σὺν ὀλίγοις, μή τις ἐξ Οὐάρου γένοιτο πρὸς τὴν δόξαν τῆς ἐνταῦθα κακοπραγίας ἐπίθεσις· Κουρίων δὲ φιλοκινδύνως μαχόμενος σὺν ἅπασι τοῖς παροῦσιν ἔπεσεν, ὡς ἐπὶ τῷ Πολλίωνι μηδένα ἄλλον ἐπανελθεῖν ἐς Ἰτύκην. [2,45] Alors que Juba arrivait en renfort, un faux rapport le précéda : Juba avait rebroussé chemin en arrivant au bord du Bagradas, un fleuve pas très éloigné, parce que son royaume subissait une razzia de ses voisins, et il n'avait laissé au bord du fleuve que quelques hommes sous les ordres de Saburra. Se fiant à ce récit, Curion, dans la chaleur de l'été, vers la troisième heure de la journée, fit marcher le gros de son armée contre Saburra, par un itinéraire sableux et dépourvu d'eau, car tous les ruisseaux qui pouvaient s'y trouver en hiver avaient été asséchés par le feu du soleil. Et le fleuve était occupé par Saburra et par le roi, présent en personne. Trompé, par conséquent, dans ses espoirs, Curion se précipita sur les hauteurs, accablé par la fatigue, la chaleur et la soif. Quand les ennemis le virent dans cet état, ils passèrent la rivière, parés pour le combat ; et Curion descendit, de façon insensée et présomptueuse, avec son armée épuisée. Comme il était encerclé par la cavalerie numide, il opéra une lente retraite et regroupa ses troupes dans un petit espace, mais, mis en difficulté, il se réfugia de nouveau sur les hauteurs, tandis qu'Asinius Pollion, au début de la catastrophe, s'était, avec une minorité de soldats, replié sur le camp d'Utique, pour éviter que Varus, apprenant leurs difficultés là-bas, ne passe à l'attaque. Quant à Curion, après avoir combattu hardiment, il tomba avec tous ceux qui étaient là, de sorte que personne d'autre ne revint à Utique rejoindre Pollion.
[2,46] Τοιοῦτο μὲν δὴ τὸ τέλος τῆς ἀμφὶ τὸν Βαγράδαν ποταμὸν μάχης ἐγένετο, καὶ κεφαλὴ τοῦ Κουρίωνος ἀποτμηθεῖσα ἐς Ἰόβαν ἐφέρετο· ἐν δὲ τῷ περὶ τὴν Ἰτύκην στρατοπέδῳ τοῦ κακοῦ φανεροῦ γενομένου, Φλάμμας μὲν ναύαρχος αὐτίκα ἔφευγεν αὐτῷ στόλῳ, πρίν τινα τῶν ἐπὶ τῆς γῆς ἀναλαβεῖν, Ἀσίνιος δ' ἐς τοὺς παρορμοῦντας ἐμπόρους ἀκατίῳ διαπλεύσας ἐδεῖτο αὐτῶν ἐπιπλεῦσαί τε καὶ τὸν στρατὸν ἀναλαβεῖν. Καί τινες ἐς τοῦτο νυκτὸς ἐπέπλευσαν, ἀθρόων δ' ἐσβαινόντων ἐκείνων τά τε σκάφη κατεδύετο, καὶ τῶν ἀναχθέντων οἱ ἔμποροι τοὺς πολλοὺς χρήματα φέροντας ἕνεκα τῶν χρημάτων ἐς τὴν θάλασσαν ἐρρίπτουν. Καὶ τάδε μὲν ἦν ἀμφὶ τοὺς ἀναχθέντας, ἕτερα δ' ἐν τῇ γῇ, νυκτὸς ἔτι, περὶ τοὺς ὑπολειφθέντας ἐγίγνετο ὅμοια. Καὶ μεθ' ἡμέραν οἱ μὲν τῷ Οὐάρῳ σφᾶς παρέδοσαν, δὲ Ἰόβας ἐπελθὼν περιέστησεν αὐτοὺς περὶ τὸ τεῖχος καὶ ὡς λείψανα τῆς ἑαυτοῦ νίκης κατηκόντισεν, οὐδέν τι φροντίσας οὐδὲ Οὐάρου παρακαλοῦντος. Οὕτω μὲν δὴ τὰ σὺν Κουρίωνι ἐς Αιβύην ἐπιπλεύσαντα Ῥωμαίων δύο τέλη διώλετο ἅπαντα καὶ ὅσοι μετ' αὐτῶν ἦσαν ἱππέες τε καὶ ψιλοὶ καὶ ὑπηρέται τοῦ στρατοῦ· Ἰόβας δ' ἐς τὰ οἰκεῖα ἀνέστρεφε, μέγιστον ἔργον τόδε Πομπηίῳ καταλογιζόμενος. [2,46] Telle fut la fin de la bataille au bord du Bagradas. Puis la tête de Curion fut coupée et apportée à Juba. Pendant ce temps, dans le camp d'Utique, quand le désastre fut confirmé, Flamma, l'amiral, prit la fuite avec toute la flotte, avant d'embarquer aucun des hommes se trouvant à terre ; alors Asinius prit une barque pour aller trouver des marchands amarrés à proximité, et leur demanda d'aborder et d'embarquer l'armée. Et la nuit, certains approchèrent du rivage dans ce but, mais sous le nombre des soldats qui embarquaient, les canots chavirèrent ; parmi ceux qui furent emmenés, la plupart, qui avaient de l'argent sur eux, furent, pour leur argent, jetés à la mer par les marchands. Tandis qu'il en était ainsi pour ceux qui avaient pris la mer, à terre, pendant qu'il faisait encore nuit, ceux qui avaient été laissés connurent des mésaventures analogues ; puis à l'aube, ils se rendirent à Varus, mais Juba survint, les fit placer autour des remparts, et, voyant en eux des reliquats de sa victoire, les fit passer au fil de l'épée, sans accorder la moindre attention aux remontrances de Varus. Voilà donc comment les deux légions romaines qui avaient pris la mer avec Curion pour l'Afrique furent totalement anéanties, ainsi que toute la cavalerie, l'infanterie légère et les valets d'armée qui les accompagnaient. Et Juba rentra dans ses foyers, en faisant valoir auprès de Pompée la grandeur de sa prouesse.


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Dernière mise à jour : 29/09/2006