HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, L'Anabase, livre IV

Chapitre 4,2,10

  Chapitre 4,2,10

[4,2,10] πορευόμενοι δἐντυγχάνουσι λόφῳ ὑπὲρ τῆς ὁδοῦ κατειλημμένῳ ὑπὸ τῶν πολεμίων, οὓς ἀποκόψαι ἦν ἀνάγκη διεζεῦχθαι ἀπὸ τῶν ἄλλων Ἑλλήνων. καὶ αὐτοὶ μὲν ἂν ἐπορεύθησαν ᾗπερ οἱ ἄλλοι, τὰ δὲ ὑποζύγια οὐκ ἦν ἄλλῃ ταύτῃ ἐκβῆναι. (4.2.11) ἔνθα δὴ παρακελευσάμενοι ἀλλήλοις προσβάλλουσι πρὸς τὸν λόφον ὀρθίοις τοῖς λόχοις, οὐ κύκλῳ ἀλλὰ καταλιπόντες ἄφοδον τοῖς πολεμίοις, εἰ βούλοιντο φεύγειν. (4.2.12) καὶ τέως μὲν αὐτοὺς ἀναβαίνοντας ὅπῃ ἐδύναντο ἕκαστος οἱ βάρβαροι ἐτόξευον καὶ ἔβαλλον, ἐγγὺς δοὐ προσίεντο, ἀλλὰ φυγῇ λείπουσι τὸ χωρίον. καὶ τοῦτόν τε παρεληλύθεσαν οἱ Ἕλληνες καὶ ἕτερον ὁρῶσιν ἔμπροσθεν λόφον κατεχόμενον ἐπὶ τοῦτον αὖθις ἐδόκει πορεύεσθαι. (4.2.13) ἐννοήσας δ Ξενοφῶν μή, εἰ ἔρημον καταλίποι τὸν ἡλωκότα λόφον, (καὶ) πάλιν λαβόντες οἱ πολέμιοι ἐπιθοῖντο τοῖς ὑποζυγίοις παριοῦσιν (ἐπὶ πολὺ δἦν τὰ ὑποζύγια ἅτε διὰ στενῆς τῆς ὁδοῦ πορευόμενα), καταλείπει ἐπὶ τοῦ λόφου λοχαγοὺς Κηφισόδωρον Κηφισοφῶντος Ἀθηναῖον καὶ Ἀμφικράτην Ἀμφιδήμου Ἀθηναῖον καὶ Ἀρχαγόραν Ἀργεῖον φυγάδα, αὐτὸς δὲ σὺν τοῖς λοιποῖς ἐπορεύετο ἐπὶ τὸν δεύτερον λόφον, καὶ τῷ αὐτῷ τρόπῳ καὶ τοῦτον αἱροῦσιν. (4.2.14) ἔτι δαὐτοῖς τρίτος μαστὸς λοιπὸς ἦν πολὺ ὀρθιώτατος ὑπὲρ τῆς ἐπὶ τῷ πυρὶ καταληφθείσης φυλακῆς τῆς νυκτὸς ὑπὸ τῶν ἐθελοντῶν. (4.2.15) ἐπεὶ δἐγγὺς ἐγένοντο οἱ Ἕλληνες, λείπουσιν οἱ βάρβαροι ἀμαχητὶ τὸν μαστόν, ὥστε θαυμαστὸν πᾶσι γενέσθαι καὶ ὑπώπτευον δείσαντας αὐτοὺς μὴ κυκλωθέντες πολιορκοῖντο ἀπολιπεῖν. οἱ δἄρα ἀπὸ τοῦ ἄκρου καθορῶντες τὰ ὄπισθεν γιγνόμενα πάντες ἐπὶ τοὺς ὀπισθοφύλακας ἐχώρουν. (4.2.16) καὶ Ξενοφῶν μὲν σὺν τοῖς νεωτάτοις ἀνέβαινεν ἐπὶ τὸ ἄκρον, τοὺς δὲ ἄλλους ἐκέλευσεν ὑπάγειν, ὅπως οἱ τελευταῖοι λόχοι προσμείξειαν, καὶ προελθόντας κατὰ τὴν ὁδὸν ἐν τῷ ὁμαλῷ θέσθαι τὰ ὅπλα εἶπε. (4.2.17) καὶ ἐν τούτῳ τῷ χρόνῳ ἦλθεν Ἀρχαγόρας Ἀργεῖος πεφευγὼς καὶ λέγει ὡς ἀπεκόπησαν ἀπὸ τοῦ λόφου καὶ ὅτι τεθνᾶσι Κηφισόδωρος καὶ Ἀμφικράτης καὶ ἄλλοι ὅσοι μὴ ἁλόμενοι κατὰ τῆς πέτρας πρὸς τοὺς ὀπισθοφύλακας ἀφίκοντο. (4.2.18) ταῦτα δὲ διαπραξάμενοι οἱ βάρβαροι ἧκον ἐπἀντίπορον λόφον τῷ μαστῷ· καὶ Ξενοφῶν διελέγετο αὐτοῖς διἑρμηνέως περὶ σπονδῶν καὶ τοὺς νεκροὺς ἀπῄτει. (4.2.19) οἱ δὲ ἔφασαν ἀποδώσειν ἐφ μὴ καίειν τὰς οἰκίας. συνωμολόγει ταῦτα Ξενοφῶν. ἐν δὲ τὸ μὲν ἄλλο στράτευμα παρῄει, οἱ δὲ ταῦτα διελέγοντο, πάντες οἱ ἐκ τούτου τοῦ τόπου συνερρύησαν· ἐνταῦθα ἵσταντο οἱ πολέμιοι. [4,2,10] Dans sa marche se trouve une colline qui dominait le chemin et qui était occupée par des troupes ennemies ; il fallait ou les tailler en pièces ou se trouver séparé du reste des Grecs. On aurait bien pris le même chemin qu'eux, mais celui que l'on suivait était le seul où pussent passer les équipages. Les Grecs, s'étant exhortés les uns les autres, montèrent à la colline formés en colonnes par lochos ; ils n'attaquaient point l'ennemi de tous côtés, mais lui laissaient une retraite pour l'engager à prendre la fuite : les Barbares, voyant monter les Grecs, quittèrent leur poste en fuyant, et sans avoir lancé ni flèches, ni javelots sur ce qui défilait dans le chemin au-dessous d'eux. Les Grecs avaient déjà dépassé cette colline ; ils en voient en avant une autre occupée par l'ennemi, et jugent à propos d'y marcher. Mais Xénophon craignant que s'il laissait sans défense le poste dont il venait de chasser les Barbares, ils n'y revinssent et ne tombassent sur les équipages à leur passage (car la colonne en était longue à cause du peu de largeur des chemins), Xénophon, dis-je, laisse sur la première colline deux chefs de lochos, Céphisidore, Athénien, fils de Céphisiphon, et Archagoras, banni d'Argos : lui-même, avec le reste des troupes, marche à la seconde colline et s'en empare de la même manière. Il y avait encore un troisième mamelon beaucoup plus escarpé : c'était celui qui dominait le poste où les ennemis ayant allumé du feu avaient été surpris la nuit par les volontaires. Dès que les Grecs s'en approchent, les Barbares l'abandonnent sans combattre. Tout le monde en fut étonné ; on présumait qu'ils ne s'en étaient retirés que de peur d'y être enveloppés et assiégés. Mais les Carduques, qui avaient vu du sommet du mamelon ce qui se passait à la queue de la colonne des Grecs, couraient tous charger l'arrière-garde. Xénophon, avec les plus jeunes soldats, monta au haut du mamelon, et ordonna au reste de ses troupes que la tête marchât lentement, afin que les derniers lochos pussent rejoindre, et que lorsqu'en suivant le chemin on trouverait un terrain uni, on s'y formât et qu'on y posât en ordre les armes à terre. Alors arrive Archagoras d'Argos, qui fuyait ; il raconte qu'on a été chassé de la première colline, que Céphisidore et Amphicrate y ont été tués, ainsi que tous les Grecs qui n'ont pas sauté du rocher en bas et rejoint l'arrière-garde. Après avoir eu cet avantage, les Barbares vinrent occuper une autre colline vis-à-vis du dernier mamelon. Xénophon leur proposa, par la voie d'un interprète, une suspension d'armes, et redemanda les morts. Les Barbares promirent de les rendre si l'on s'engageait à ne point brûler leurs villages : Xénophon y consentit. Cette conférence se passait pendant que le reste de l'armée continuait à défiler, et toutes les troupes avaient dépassé le mamelon et s'étaient réunies. Les ennemis faisaient halte pour lors.


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Dernière mise à jour : 18/01/2007