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[8,99] Ὑπὸ δὲ τοὺς αὐτοὺς χρόνους
τοῦ θέρους τούτου καὶ οἱ ἐν τῇ Μιλήτῳ Πελοποννήσιοι, ὡς τροφήν τε
οὐδεὶς ἐδίδου τῶν ὑπὸ Τισσαφέρνους τότε (ὅτε ἐπὶ τὴν Ἄσπενδον παρῄει)
προσταχθέντων, καὶ αἱ Φοίνισσαι νῆες οὐδὲ ὁ Τισσαφέρνης τέως που ἧκον, ὅ τε
Φίλιππος ὁ ξυμπεμφθεὶς αὐτῷ ἐπεστάλκει Μινδάρῳ τῷ ναυάρχῳ καὶ ἄλλος
Ἱπποκράτης, ἀνὴρ Σπαρτιάτης καὶ ὢν ἐν Φασήλιδι, ὅτι οὔτε αἱ νῆες παρέσοιντο
πάντα τε ἀδικοῖντο ὑπὸ Τισσαφέρνους, Φαρνάβαζός τε ἐπεκαλεῖτο αὐτοὺς καὶ
ἦν πρόθυμος κομίσας τὰς ναῦς καὶ αὐτὸς τὰς λοιπὰς ἔτι πόλεις τῆς ἑαυτοῦ
ἀρχῆς ἀποστῆσαι τῶν Ἀθηναίων, ὥσπερ καὶ ὁ Τισσαφέρνης, ἐλπίζων πλέον τι
σχήσειν ἀπ' αὐτοῦ, οὕτω δὴ ὁ Μίνδαρος πολλῷ κόσμῳ καὶ ἀπὸ παραγγέλματος
αἰφνιδίου, ὅπως λάθοι τοὺς ἐν Σάμῳ, ἄρας ἀπὸ τῆς Μιλήτου ναυσὶ τρισὶ καὶ
ἑβδομήκοντα ἔπλει ἐπὶ τὸν Ἑλλήσποντον (πρότερον δὲ ἐν τῷ αὐτῷ θέρει τῷδε
ἑκκαίδεκα ἐς αὐτὸν νῆες ἐσέπλευσαν, αἳ καὶ τῆς Χερσονήσου τι μέρος
κατέδραμον)· χειμασθεὶς δὲ ἀνέμῳ καὶ ἀναγκασθεὶς καταίρει ἐς τὴν Ἴκαρον, καὶ
μείνας ἐν αὐτῇ ὑπὸ ἀπλοίας πέντε ἢ ἓξ ἡμέρας ἀφικνεῖται ἐς τὴν Χίον.
| [8,99] XCIX. - Vers la même époque de cet été, voici ce
qui se passa : la solde des Péloponnésiens de Milet
n'était payée par aucun de ceux que Tissaphernès,
à son départ pour Aspendos, avait chargés de cette
mission, de plus ni la flotte phénicienne ni
Tissaphernès n'apparaissaient nulle part. Philippos
qui avait accompagné le satrape et le Spartiate
Hippokratès, qui se trouvait à Phasélis, mandaient
à l'amiral Mindaros que cette flotte ne viendrait pas
et qu'ils étaient complètement dupés par
Tissaphernès. Par ailleurs, Pharnabazos appelait
les Péloponnésiens auprès de lui et était prêt, après
avoir réuni sa flotte à la leur, à faire révolter contre
les Athéniens les villes de son gouvernement qui
leur restaient encore. Il agissait comme
Tissaphernès et espérait tirer des avantages de
cette situation.
Dans ces conditions, Mindaros leva l'ancre de Milet
pour gagner l'Hellespont. Au signal donné sa flotte
composée de soixante-treize vaisseaux partit à
l'improviste, en observant une exacte discipline de
marche afin d'échapper à l'escadre de Samos. Déjà,
au cours du même été, seize vaisseaux avaient
pénétré dans l'Hellespont et opéré des incursions
dans une partie de la Khersonèse. Mindaros,
assailli par la tempête, fut forcé de relâcher à
Ikaros où le mauvais temps le retint cinq ou six
jours. Il aborda ensuite à Khios.
| [8,100] Ὁ δὲ Θράσυλος ἐκ τῆς Σάμου, ἐπειδὴ ἐπύθετο αὐτὸν ἐκ τῆς Μιλήτου ἀπηρκότα,
ἔπλει καὶ αὐτὸς ναυσὶν εὐθὺς πέντε καὶ πεντήκοντα, ἐπειγόμενος μὴ φθάσῃ ἐς
τὸν Ἑλλήσποντον (8.100.2) ἐσπλεύσας. αἰσθόμενος δὲ ὅτι ἐν τῇ Χίῳ εἴη καὶ
νομίσας αὐτὸν καθέξειν αὐτοῦ, σκοποὺς μὲν κατεστήσατο καὶ ἐν τῇ Λέσβῳ καὶ
ἐν τῇ ἀντιπέρας ἠπείρῳ, εἰ ἄρα ποι κινοῖντο αἱ νῆες, ὅπως μὴ λάθοιεν, αὐτὸς δὲ
ἐς τὴν Μήθυμναν παραπλεύσας ἄλφιτά τε καὶ τἆλλα ἐπιτήδεια παρασκευάζειν
ἐκέλευεν ὡς, ἢν πλείων χρόνος γίγνηται, ἐκ τῆς (8.100.3) Λέσβου τοὺς ἐπίπλους
τῇ Χίῳ ποιησόμενος. ἅμα δὲ (Ἔρεσος γὰρ τῆς Λέσβου ἀφειστήκει) ἐβούλετο ἐπ'
αὐτὴν πλεύσας, εἰ δύναιτο, ἐξελεῖν. Μηθυμναίων γὰρ οὐχ οἱ ἀδυνατώτατοι
φυγάδες διακομίσαντες ἔκ τε τῆς Κύμης προσεταιριστοὺς ὁπλίτας ὡς
πεντήκοντα καὶ τῶν ἐκ τῆς ἠπείρου μισθωσάμενοι, ξύμπασιν ὡς τριακοσίοις,
Ἀναξάνδρου Θηβαίου κατὰ τὸ ξυγγενὲς ἡγουμένου, προσέβαλον πρῶτον
Μηθύμνῃ, καὶ ἀποκρουσθέντες τῆς πείρας διὰ τοὺς ἐκ τῆς Μυτιλήνης Ἀθηναίων
φρουροὺς προελθόντας αὖθις ἔξω μάχῃ ἀπωσθέντες καὶ διὰ τοῦ ὄρους
κομισθέντες ἀφιστᾶσι (8.100.4) τὴν Ἔρεσον. πλεύσας οὖν ὁ Θράσυλος ἐπ' αὐτὴν
πάσαις ταῖς ναυσὶ διενοεῖτο προσβολὴν ποιεῖσθαι· προαφιγμένος δὲ αὐτόσε ἦν
καὶ ὁ Θρασύβουλος πέντε ναυσὶν ἐκ τῆς Σάμου, ὡς ἠγγέλθη αὐτοῖς ἡ τῶν
φυγάδων αὕτη διάβασις· ὑστερήσας δ' ἐπὶ τὴν Ἔρεσον ἐφώρμει ἐλθών. (8.100.5)
προσεγένοντο δὲ καὶ ἐκ τοῦ Ἑλλησπόντου τινὲς δύο νῆες ἐπ' οἴκου
ἀνακομιζόμεναι καὶ Μηθυμναῖαι <πέντε>· καὶ αἱ πᾶσαι νῆες παρῆσαν ἑπτὰ καὶ
ἑξήκοντα, ἀφ' ὧν τῷ στρατεύματι παρεσκευάζοντο ὡς κατὰ κράτος μηχαναῖς τε
καὶ παντὶ τρόπῳ, ἢν δύνωνται, αἱρήσοντες τὴν Ἔρεσον.
| [8,100] C. - En apprenant que Mindaros venait de partir de
Milet, Thrasyllos lui aussi quitta Samos sans
tarder avec cinquante-cinq vaisseaux, se lança à sa
poursuite pour l'empêcher d'arriver le premier dans
l'Hellespont. Informé que l'ennemi était à Khios et
croyant qu'il y séjournerait, il installa des guetteurs
à Lesbos et en face sur le continent pour être tenu
au courant de ses mouvements. Lui-même longea
la côte jusqu'à Méthymne, où il fit préparer des
approvisionnements de farine et d'autres vivres ;
car son intention était, au cas où l'affaire traînerait
en longueur, de faire de Lesbos des incursions à
Khios. De plus, comme Erésos ville de Lesbos
venait de faire défection, il voulait s'y rendre avec
sa flotte et la détruire s'il le pouvait. Il faut dire que
les plus riches bannis de Méthymne avaient fait
venir de Kymè environ cinquante hoplites
volontaires et pris à leur solde des hommes du
continent, ce qui faisait à peu près un total de trois
cents hommes, dont le Thébain Alexandros avait le
commandement, en raison de la communauté
d'origine des deux peuples. Ces troupes
commencèrent par assiéger Méthymne, mais leur
tentative échoua, parce qu'elles avaient été
prévenues par l'arrivée de la garnison athénienne
de Mytilène. Repoussées au cours d'un second
combat, elles traversèrent la montagne et
provoquèrent la défection d'Erésos. Thrasyllos s'y
rendit avec sa flotte tout entière et se disposa à
attaquer l'ennemi. Thrasyboulos d'ailleurs l'y avait
précédé et était parti de Samos avec cinq
vaisseaux, dès la nouvelle du passage des bannis.
Mais arrivé après la défection d'Erésos, il la bloqua
à son arrivée. Deux vaisseaux venant de
l'Hellespont et qui rentraient en Attique, ainsi que
des bâtiments de Méthymne vinrent se joindre à
lui, ce qui porta à soixante-sept unités le total des
vaisseaux. Avec les troupes qui étaient à bord, on
se prépara à tenter de prendre de force Erésos, à
l'aide de machines et par tous les moyens.
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