HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre VIII

Chapitre 71-72

  Chapitre 71-72

[8,71] δὲ νομίζων τὴν πόλιν οὐχ ἡσυχάζειν, οὐδ' εὐθὺς οὕτω τὸν δῆμον τὴν παλαιὰν ἐλευθερίαν παραδώσειν, εἴ τε στρατιὰν πολλὴν ἴδοι σφῶν, οὐκ ἂν ἡσυχάζειν, οὐδ' ἐν τῷ παρόντι πάνυ τι πιστεύων μὴ οὐκέτι ταράσσεσθαι αὐτούς, τοῖς μὲν ἀπὸ τῶν τετρακοσίων ἐλθοῦσιν οὐδὲν ξυμβατικὸν ἀπεκρίνατο, προσμεταπεμψάμενος δὲ ἐκ Πελοποννήσου στρατιὰν πολλὴν οὐ πολλῷ ὕστερον καὶ αὐτὸς τῇ ἐκ τῆς Δεκελείας φρουρᾷ μετὰ τῶν ἐλθόντων κατέβη πρὸς αὐτὰ τὰ τείχη τῶν Ἀθηναίων, ἐλπίσας ταραχθέντας αὐτοὺς μᾶλλον ἂν χειρωθῆναι σφίσιν βούλονται καὶ αὐτοβοεὶ ἂν διὰ τὸν ἔνδοθέν τε καὶ ἔξωθεν κατὰ τὸ εἰκὸς γενησόμενον θόρυβον· τῶν γὰρ μακρῶν τειχῶν διὰ τὴν (8.71.2) κατ' αὐτὰ ἐρημίαν λήψεως οὐκ ἂν ἁμαρτεῖν. ὡς δὲ προσέμειξέ τε ἐγγὺς καὶ οἱ Ἀθηναῖοι τὰ μὲν ἔνδοθεν οὐδ' ὁπωστιοῦν ἐκίνησαν, τοὺς δὲ ἱππέας ἐκπέμψαντες καὶ μέρος τι τῶν ὁπλιτῶν καὶ ψιλῶν καὶ τοξοτῶν ἄνδρας τε κατέβαλον αὐτῶν διὰ τὸ ἐγγὺς προσελθεῖν καὶ ὅπλων τινῶν καὶ νεκρῶν ἐκράτησαν, οὕτω δὴ γνοὺς ἀπήγαγε πάλιν τὴν (8.71.3) στρατιάν. καὶ αὐτὸς μὲν καὶ οἱ μετ' αὐτοῦ κατὰ χώραν ἐν τῇ Δεκελείᾳ ἔμενον, τοὺς δ' ἐπελθόντας ὀλίγας τινὰς ἡμέρας ἐν τῇ γῇ μείναντας ἀπέπεμψεν ἐπ' οἴκου. μετὰ δὲ τοῦτο παρά τε τὸν Ἆγιν ἐπρεσβεύοντο οἱ τετρακόσιοι οὐδὲν ἧσσον, κἀκείνου μᾶλλον ἤδη προσδεχομένου καὶ παραινοῦντος ἐκπέμπουσι καὶ ἐς τὴν Λακεδαίμονα περὶ ξυμβάσεως πρέσβεις, βουλόμενοι διαλλαγῆναι. [8,71] LXXI. - Agis pensait que la ville était en pleine agitation et se refusait à croire que le peuple renoncerait sur-le-champ à la liberté dont il jouissait depuis longtemps. Il s'imaginait qu'en paraissant en forces devant Athènes le peuple se soulèverait et il était convaincu que déjà l'agitation régnait dans la ville. Aussi ne répondit-il pas aux propositions d'accord que lui firent les envoyés des Quatre Cents. Peu de temps après il sollicita l'envoi du Péloponnèse d'une nombreuse armée et, avec la garnison de Dékéleia renforcée des troupes nouvellement arrivées, il descendit jusque sous les murs d'Athènes. Il s'attendait à voir les Athéniens victimes des troubles intérieurs accepter plus facilement ses conditions ; il comptait même prendre la ville d'emblée, quand, selon toute vraisemblance, l'agitation de l'extérieur viendrait renforcer celle de l'intérieur. Les Longs-Murs tomberaient sans doute en son pouvoir, puisqu'ils seraient abandonnés par suite des circonstances. Mais quand il arriva à proximité d'Athènes, les gens de la ville ne bougèrent pas le moins du monde ; au contraire, ils expédièrent à sa rencontre leur cavalerie, une parte de leurs hoplites, de leurs troupes légères et de leurs archers, qui bousculèrent ses éléments trop avancés et leur prirent des armes et quelques morts. Trompé dans son attente, Agis se retira et avec son monde il demeura à Dékéleia pendant quelques jours, les troupes de renfort s'y maintinrent ; puis il les renvoya dans leurs foyers. Les Quatre Cents n'en continuèrent pas moins à lui adresser des députés. Il les accueillit avec moins de froideur et sur ses conseils les Quatre Cents envoyèrent à Lacédémone une ambassade pour traiter de la paix.
[8,72] Πέμπουσι δὲ καὶ ἐς τὴν Σάμον δέκα ἄνδρας παραμυθησομένους τὸ στρατόπεδον καὶ διδάξοντας ὡς οὐκ ἐπὶ βλάβῃ τῆς πόλεως καὶ τῶν πολιτῶν ὀλιγαρχία κατέστη, ἀλλ' ἐπὶ σωτηρίᾳ τῶν ξυμπάντων πραγμάτων, πεντακισχίλιοί τε ὅτι εἶεν καὶ οὐ τετρακόσιοι μόνον οἱ πράσσοντες· καίτοι οὐ πώποτε Ἀθηναίους διὰ τὰς στρατείας καὶ τὴν ὑπερόριον ἀσχολίαν ἐς οὐδὲν πρᾶγμα οὕτω μέγα ἐλθεῖν βουλεύσοντας (8.72.2) ἐν πεντακισχιλίους ξυνελθεῖν. ἄλλα τ' ἐπιστείλαντες τὰ πρέποντα εἰπεῖν ἀπέπεμψαν αὐτοὺς εὐθὺς μετὰ τὴν ἑαυτῶν κατάστασιν, δείσαντες μή, ὅπερ ἐγένετο, ναυτικὸς ὄχλος οὔτ' αὐτὸς μένειν ἐν τῷ ὀλιγαρχικῷ κόσμῳ ἐθέλῃ, σφᾶς τε μὴ ἐκεῖθεν ἀρξαμένου τοῦ κακοῦ μεταστήσωσιν. [8,72] LXXII. - On dépêcha également à Samos dix commissaires. Ils devaient rassurer l'armée et l'informer que l'oligarchie ne s'était établie au détriment ni de la ville ni des particuliers. Elle se proposait au contraire d'assurer le salut commun ; le gouvernement était aux mains, non de Quatre Cents citoyens, mais de Cinq Mille. D'ailleurs jamais les Athéniens, distraits par les guerres et leurs occupations hors des frontières, n'avaient atteint ce nombre de cinq mille pour aucune délibération, si importante qu'elle fût. On recommanda aux commissaires de tenir le langage qui s'imposait et on les envoya à Samos aussitôt après l'établissement du régime oligarchique, car on craignait - et c'est ce qui arriva effectivement - que la foule des marins ne voulût pas accepter l'oligarchie et que de là ne partît un mouvement qui balaierait les conjurés.


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Dernière mise à jour : 26/06/2008