| 
       
   | 
    
       
       
        
| [6,75]  Ἐτείχιζον δὲ καὶ οἱ Συρακόσιοι ἐν τῷ χειμῶνι πρός τε τῇ  
πόλει, τὸν Τεμενίτην ἐντὸς ποιησάμενοι, τεῖχος παρὰ πᾶν  
τὸ πρὸς τὰς Ἐπιπολὰς ὁρῶν, ὅπως μὴ δι' ἐλάσσονος εὐαποτείχιστοι ὦσιν, 
ἢν ἄρα σφάλλωνται, καὶ τὰ Μέγαρα φρούριον,  
καὶ ἐν τῷ Ὀλυμπιείῳ ἄλλο· καὶ τὴν θάλασσαν προυσταύρωσαν
(6.75.2)  πανταχῇ ᾗ ἀποβάσεις ἦσαν. καὶ τοὺς Ἀθηναίους  
εἰδότες ἐν τῇ Νάξῳ χειμάζοντας ἐστράτευσαν πανδημεὶ ἐπὶ  
τὴν Κατάνην, καὶ τῆς τε γῆς αὐτῶν ἔτεμον καὶ τὰς τῶν  
Ἀθηναίων σκηνὰς καὶ τὸ στρατόπεδον ἐμπρήσαντες ἀνεχώρησαν
(6.75.3) ἐπ' οἴκου. καὶ πυνθανόμενοι τοὺς Ἀθηναίους ἐς τὴν  
Καμάριναν κατὰ τὴν ἐπὶ Λάχητος γενομένην ξυμμαχίαν  
πρεσβεύεσθαι, εἴ πως προσαγάγοιντο αὐτούς, ἀντεπρεσβεύοντο 
καὶ αὐτοί· ἦσαν γὰρ ὕποπτοι αὐτοῖς οἱ Καμαριναῖοι  
μὴ προθύμως σφίσι μήτ' ἐπὶ τὴν πρώτην μάχην πέμψαι ἃ  
ἔπεμψαν, ἔς τε τὸ λοιπὸν μὴ οὐκέτι βούλωνται ἀμύνειν,  
ὁρῶντες τοὺς Ἀθηναίους ἐν τῇ μάχῃ εὖ πράξαντας, προσχωρῶσι 
δ' αὐτοῖς κατὰ τὴν προτέραν φιλίαν πεισθέντες.  
(6.75.4)   ἀφικομένων οὖν ἐκ μὲν Συρακουσῶν Ἑρμοκράτους καὶ  
ἄλλων ἐς τὴν Καμάριναν, ἀπὸ δὲ τῶν Ἀθηναίων Εὐφήμου μεθ' ἑτέρων, ὁ 
Ἑρμοκράτης ξυλλόγου γενομένου τῶν  
Καμαριναίων βουλόμενος προδιαβάλλειν τοὺς Ἀθηναίους ἔλεγε τοιάδε.  
 | [6,75] LXXV. - Les Syracusains de leur côté employèrent l'hiver à réunir à la ville 
le Téménitès par une muraille élevée sur toute la partie de terrain qui fait face 
aux Epipoles. Ils voulaient en cas d'échec rendre plus difficile 
l'investissement de la ville. Ils construisirent également un fortin à Mégara et 
un autre à l'Olympieion. Partout où l'on pouvait débarquer, ils palissadèrent le 
rivage. Comme ils savaient que les Athéniens hivernaient à Naxos, ils 
firent en masse une expédition contre Katanè, en dévastèrent le territoire et, 
après avoir mis le feu aux tentes et aux baraquements ahéniens, ils revinrent à 
Syracuse. A la nouvelle que les Athéniens, se prévalant de l'alliance contractée par 
Lakhès, avaient envoyé des députés à Kamarina, pour essayer d'attirer à eux 
cette ville, les Syracusains en dépêchérent à leur tour. Ils soupçonnaient les 
gens de Kamarina de n'avoir pas fait diligence pour leur envoyer des troupes 
lors du premier combat ; ils craignaient aussi que les succès des Athéniens 
n'engageassent Kamarina à leur refuser à l'avenir tout concours et que 
l'ancienne amitié d'Athènes ne fît passer la ville dans le camp de leurs 
ennemis. La députation de Syracuse avait pour chef Hermokratès, celle des 
Athéniens Euphémos. On convoqua l'assemblée et Hermokratès, voulant prévenir 
les esprits contre les Athéniens, s'exprima ainsi :
 |  | [6,76]   ‘Οὐ τὴν παροῦσαν δύναμιν τῶν Ἀθηναίων, ὦ Καμαριναῖοι,
μὴ αὐτὴν καταπλαγῆτε δείσαντες ἐπρεσβευσάμεθα,  
ἀλλὰ μᾶλλον τοὺς μέλλοντας ἀπ' αὐτῶν λόγους, πρίν τι καὶ  
(6.76.2)   ἡμῶν ἀκοῦσαι, μὴ ὑμᾶς πείσωσιν. ἥκουσι γὰρ ἐς τὴν  
Σικελίαν προφάσει μὲν ᾗ πυνθάνεσθε, διανοίᾳ δὲ ἣν πάντες  
ὑπονοοῦμεν· καί μοι δοκοῦσιν οὐ Λεοντίνους βούλεσθαι  
κατοικίσαι, ἀλλ' ἡμᾶς μᾶλλον ἐξοικίσαι. οὐ γὰρ δὴ εὔλογον  
τὰς μὲν ἐκεῖ πόλεις ἀναστάτους ποιεῖν, τὰς δὲ ἐνθάδε κατοικίζειν, καὶ Λεοντίνων 
μὲν Χαλκιδέων ὄντων κατὰ τὸ ξυγγενὲς  
κήδεσθαι, Χαλκιδέας δὲ τοὺς ἐν Εὐβοίᾳ, ὧν οἵδε ἄποικοί  
(6.76.3)   εἰσι, δουλωσαμένους ἔχειν. τῇ δὲ αὐτῇ ἰδέᾳ ἐκεῖνά τε ἔσχον  
καὶ τὰ ἐνθάδε νῦν πειρῶνται· ἡγεμόνες γὰρ γενόμενοι ἑκόντων τῶν τε Ἰώνων καὶ 
ὅσοι ἀπὸ σφῶν ἦσαν ξύμμαχοι ὡς  
ἐπὶ τοῦ Μήδου τιμωρίᾳ, τοὺς μὲν λιποστρατίαν, τοὺς δὲ ἐπ'  
ἀλλήλους στρατεύειν, τοῖς δ' ὡς ἑκάστοις τινὰ εἶχον αἰτίαν  
(6.76.4)   εὐπρεπῆ ἐπενεγκόντες κατεστρέψαντο. καὶ οὐ περὶ τῆς  
ἐλευθερίας ἄρα οὔτε οὗτοι τῶν Ἑλλήνων οὔθ' οἱ Ἕλληνες  
τῆς ἑαυτῶν τῷ Μήδῳ ἀντέστησαν, περὶ δὲ οἱ μὲν σφίσιν  
ἀλλὰ μὴ ἐκείνῳ καταδουλώσεως, οἱ δ' ἐπὶ δεσπότου μεταβολῇ  
οὐκ ἀξυνετωτέρου, κακοξυνετωτέρου δέ.  
 | [6,76] LXXVI. – « Citoyens de Kamarina, ce n'est pas la crainte que vous ne vous 
laissiez effrayer par la présence des forces athéniennes qui nous a fait venir 
ici en ambassade. Nous redoutons plutôt qu'ils ne vous persuadent, avant que 
vous nous ayez entendus. Le prétexte de leur arrivée en Sicile, vous le 
connaissez ; leur dessein, nous le soupçonnons tous. C'est moins, me 
semble-t-il, pour rétablir chez eux les Léontins que pour nous chasser de chez 
nous. Quelle logique y aurait-il à dépeupler en Grèce les cités et à les 
restaurer ici et sous prétexte de parenté soutenir les Léontins en tant que 
Khalkidiens, alors qu'ils asservissent les Khalkidiens de l'Eubée, dont ceux 
d'ici sont les colons. Mais non, ils obéissent à la même pensée en faisant 
là-bas des conquêtes et en tâchant d'en faire ici. Sous prétexte de se venger du 
Mède, ils se sont mis à la tête des Ioniens et des colons d'origine athénienne 
avec le consentement de ces derniers ; mais, en invoquant pour les uns le refus 
du service militaire, pour les autres les guerres de cités à cités, toutes 
sortes de beaux prétextes enfin, ils les ont successivement asservis. Non, ce 
n'est pas pour défendre la liberté des Grecs que les Athéniens ont résisté au 
Mède, pas plus que les autres Grecs n'ont marché pour défendre leur liberté. Les 
premiers ont voulu substituer leur domination à celle du Mède ; les autres 
passer sous la coupe d'un maftre, certes doué d'intelligence, mais plus doué 
pour le mal.
 |    |     |