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| [6,43] μετὰ δὲ ταῦτα τοσῇδε ἤδη τῇ παρασκευῇ Ἀθηναῖοι ἄραντες ἐκ  
τῆς Κερκύρας ἐς τὴν Σικελίαν ἐπεραιοῦντο, τριήρεσι μὲν  
ταῖς πάσαις τέσσαρσι καὶ τριάκοντα καὶ ἑκατόν, καὶ δυοῖν  
Ῥοδίοιν πεντηκοντόροιν (τούτων Ἀττικαὶ μὲν ἦσαν ἑκατόν,  
ὧν αἱ μὲν ἑξήκοντα ταχεῖαι, αἱ δ' ἄλλαι στρατιώτιδες, τὸ δὲ  
ἄλλο ναυτικὸν Χίων καὶ τῶν ἄλλων ξυμμάχων), ὁπλίταις δὲ  
τοῖς ξύμπασιν ἑκατὸν καὶ πεντακισχιλίοις (καὶ τούτων Ἀθηναίων 
μὲν αὐτῶν ἦσαν πεντακόσιοι μὲν καὶ χίλιοι ἐκ καταλόγου, 
ἑπτακόσιοι δὲ θῆτες ἐπιβάται τῶν νεῶν, ξύμμαχοι δὲ  
οἱ ἄλλοι ξυνεστράτευον, οἱ μὲν τῶν ὑπηκόων, οἱ δ' Ἀργείων  
πεντακόσιοι καὶ Μαντινέων καὶ μισθοφόρων πεντήκοντα καὶ  
διακόσιοι), τοξόταις δὲ τοῖς πᾶσιν ὀγδοήκοντα καὶ τετρακοσίοις (καὶ τούτων 
Κρῆτες οἱ ὀγδοήκοντα ἦσαν) καὶ σφενδονήταις Ῥοδίων ἑπτακοσίοις, καὶ 
Μεγαρεῦσι ψιλοῖς φυγάσιν  
εἴκοσι καὶ ἑκατόν, καὶ ἱππαγωγῷ μιᾷ τριάκοντα ἀγούσῃ ἱππέας.  
 | [6,43] XLIII. - Là-dessus les Athéniens, suivis de tout leur matériel, quittèrent 
Corcyre et mirent le cap sur la Sicile ; ils avaient au total cent-trente-quatre 
trières et deux pentécontères de Rhodes ; les Athéniens avaient fourni cent 
trières, dont soixante croiseurs ; les autres servaient au transport des soldats 
; le reste des navires provenait de Khios et des autres alliés ; on avait en 
tout cinq mille cent hoplites, dont quinze cents Athéniens, pris sur les rôles 
de l'armée. Sept cents thètes faisaient du service armé sur les vaisseaux ; 
le reste était composé d'alliés, les uns des villes sujettes, les autres 
d'Argiens au nombre de cinq cents, de Mantinéens et de mercenaires au nombre de 
deux cent cinquante. Les archers étaient au total quatre cent quatre-vingts dont 
quatre-vingts Crétois. Les Rhodiens avaient fourni sept cents frondeurs, les 
Mégariens cent vingt bannis armés à la légère ; il n'y avait qu'un seul vaisseau 
aménagé pour le transport des chevaux avec trente cavaliers.
 |  | [6,44] Τοσαύτη ἡ πρώτη παρασκευὴ πρὸς τὸν πόλεμον διέπλει.  
τούτοις δὲ τὰ ἐπιτήδεια ἄγουσαι ὁλκάδες μὲν τριάκοντα σιταγωγοί, 
καὶ τοὺς σιτοποιοὺς ἔχουσαι καὶ λιθολόγους καὶ  
τέκτονας καὶ ὅσα ἐς τειχισμὸν ἐργαλεῖα, πλοῖα δὲ ἑκατόν,  
ἃ ἐξ ἀνάγκης μετὰ τῶν ὁλκάδων ξυνέπλει· πολλὰ δὲ καὶ  
ἄλλα πλοῖα καὶ ὁλκάδες ἑκούσιοι ξυνηκολούθουν τῇ στρατιᾷ   
ἐμπορίας ἕνεκα· ἃ τότε πάντα ἐκ τῆς Κερκύρας ξυνδιέβαλλε  
(6.44.2)   τὸν Ἰόνιον κόλπον. καὶ προσβαλοῦσα ἡ πᾶσα παρασκευὴ  
πρός τε ἄκραν Ἰαπυγίαν καὶ πρὸς Τάραντα καὶ ὡς ἕκαστοι  
ηὐπόρησαν, παρεκομίζοντο τὴν Ἰταλίαν, τῶν μὲν πόλεων οὐ  
δεχομένων αὐτοὺς ἀγορᾷ οὐδὲ ἄστει, ὕδατι δὲ καὶ ὅρμῳ,  
Τάραντος δὲ καὶ Λοκρῶν οὐδὲ τούτοις, ἕως ἀφίκοντο ἐς  
(6.44.3)   Ῥήγιον τῆς Ἰταλίας ἀκρωτήριον. καὶ ἐνταῦθα ἤδη ἡθροίζοντο, 
καὶ ἔξω τῆς πόλεως, ὡς αὐτοὺς ἔσω οὐκ ἐδέχοντο,  
στρατόπεδόν τε κατεσκευάσαντο ἐν τῷ τῆς Ἀρτέμιδος ἱερῷ,  
οὗ αὐτοῖς καὶ ἀγορὰν παρεῖχον, καὶ τὰς ναῦς ἀνελκύσαντες  
ἡσύχασαν. καὶ πρός (τε) τοὺς Ῥηγίνους λόγους ἐποιήσαντο,  
ἀξιοῦντες Χαλκιδέας ὄντας Χαλκιδεῦσιν οὖσι Λεοντίνοις  
βοηθεῖν· οἱ δὲ οὐδὲ μεθ' ἑτέρων ἔφασαν ἔσεσθαι, ἀλλ' ὅτι  
(6.44.4)   ἂν καὶ τοῖς ἄλλοις Ἰταλιώταις ξυνδοκῇ, τοῦτο ποιήσειν. οἱ  
δὲ πρὸς τὰ ἐν τῇ Σικελίᾳ πράγματα ἐσκόπουν ὅτῳ τρόπῳ  
ἄριστα προσοίσονται· καὶ τὰς πρόπλους ναῦς ἐκ τῆς Ἐγέστης  
ἅμα προσέμενον, βουλόμενοι εἰδέναι περὶ τῶν χρημάτων εἰ  
ἔστιν ἃ ἔλεγον ἐν ταῖς Ἀθήναις οἱ ἄγγελοι.  
 | [6,44] XLIV. - Tel fut le premier corps expéditionnaire envoyé en Sicile. Il était 
accompagné de trente bâtiments chargés de bagages et d'approvisionnements, qui 
emmenaient également les boulangers, les maçons, les charpentiers et tout le 
matériel nécessaire pour la construction des murailles. Cent bâtiments 
réquisitionnés accompagnaient les transports. Beaucoup de navires de charge et 
de commerce suivaient volontairement l'expédition pour faire du négoce. Toutes 
ces forces réunies quittèrent alors Corcyre et traversèrent le golfe Ionien. 
Les uns gagnèrent la pointe d'Ïapygie, les autres Tarente, chacun enfin 
l'endroit le plus favorable. De là, ils longèrent la côte d'Italie ; les villes 
refusèrent de leur ouvrir leurs marchés et leurs portes ; elles ne leur 
accordèrent que l'eau et le mouillage. Tarente même et Lokres les leur 
refusèrent. Finalement ils arrivèrent à Rhégion, promontoire d'Italie où se fit 
la concentration ; mais elle eut lieu en dehors de la ville, l'accès de celle-ci 
leur ayant été refusé. Ils établirent donc leur camp hors les murs sur un 
terrain consacré à Artémis, où un marché leur fut ouvert ; ils tirèrent à terre 
les vaisseaux et prirent quelque repos. Ils entamèrent des pourparlers avec les 
gens de Rhégion et les prièrent, en qualité de Khalkidiens, de venir au secours 
des Léontins, originaires de Khalkis eux aussi. Les gens de Rhégion refusèrent 
de prendre parti et déclarèrent qu'ils se rangeraient à l'avis des autres 
populations grecques d'Italie. Les Athéniens cependant examinaient les moyens de 
tirer le meilleur parti de la situation en Sicile et attendaient le retour des 
vaisseaux expédiés en avant à Égeste, car ils voulaient être fixés sur 
l'existence des richesses que les députés avaient fait miroiter aux yeux de la 
population à Athènes.
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