[17a,11] Πτολεμαῖος γὰρ ὁ Λάγου διεδέξατο Ἀλέξανδρον,
ἐκεῖνον δὲ {ὁ} Φιλάδελφος, τοῦτον δὲ ὁ Εὐεργέτης, εἶθ´
ὁ Φιλοπάτωρ ὁ τῆς Ἀγαθοκλείας, εἶθ´ ὁ Ἐπιφανής,
εἶθ´ ὁ Φιλομήτωρ, παῖς παρὰ πατρὸς ἀεὶ διαδεχόμενος·
τοῦτον δ´ ἀδελφὸς διεδέξατο ὁ δεύτερος Εὐεργέτης ὃν
καὶ Φύσκωνα προσαγορεύουσι, τοῦτον δ´ ὁ Λάθουρος
ἐπικληθεὶς Πτολεμαῖος, τοῦτον δ´ ὁ Αὐλητὴς ὁ καθ´
ἡμᾶς, ὅσπερ ἦν τῆς Κλεοπάτρας πατήρ. ἅπαντες μὲν
οὖν οἱ μετὰ τὸν τρίτον Πτολεμαῖον ὑπὸ τρυφῆς διεφθαρμένοι
χεῖρον ἐπολιτεύσαντο, χείριστα δ´ ὁ τέταρτος
καὶ {ὁ} ἕβδομος καὶ ὁ ὕστατος ὁ Αὐλητής, ὃς χωρὶς
τῆς ἄλλης ἀσελγείας χοραυλεῖν ἤσκησε, καὶ ἐπ´ αὐτῷ
γε ἐσεμνύνετο τοσοῦτον ὥστ´ οὐκ ὤκνει συντελεῖν ἀγῶνας
ἐν τοῖς βασιλείοις, εἰς οὓς παρῄει διαμιλλησόμενος
τοῖς ἀνταγωνισταῖς. τοῦτον μὲν οὖν οἱ Ἀλεξανδρεῖς
ἐξέβαλον, τριῶν δ´ αὐτῷ θυγατέρων οὐσῶν, ὧν μία
γνησία ἡ πρεσβυτάτη, ταύτην ἀνέδειξαν βασίλισσαν·
οἱ υἱοὶ δ´ αὐτοῦ δύο νήπιοι τῆς τότε χρείας ἐξέπιπτον
τελέως. τῇ δὲ κατασταθείσῃ μετεπέμψαντο ἄνδρα ἐκ
τῆς Συρίας κυβιοσάκτην τινά, προσποιησάμενον τοῦ
γένους εἶναι τῶν Συριακῶν βασιλέων· τοῦτον μὲν
οὖν ὀλίγων ἡμερῶν ἀπεστραγγάλισεν ἡ βασίλισσα οὐ
φέρουσα τὸ βάναυσον καὶ τὸ ἀνελεύθερον. ἧκε δ´ ἀντ´
ἐκείνου προσποιησάμενος καὶ αὐτὸς εἶναι Μιθριδάτου
υἱὸς τοῦ Εὐπάτορος Ἀρχέλαος, ὃς ἦν μὲν Ἀρχελάου
υἱὸς τοῦ πρὸς Σύλλαν διαπολεμήσαντος καὶ μετὰ ταῦτα
τιμηθέντος ὑπὸ Ῥωμαίων, πάππος δὲ τοῦ βασιλεύσαντος
Καππαδόκων ὑστάτου καθ´ ἡμᾶς, ἱερεὺς δὲ τῶν ἐν
Πόντῳ Κομάνων. Γαβινίῳ δὲ τότε συνδιέτριψεν ὡς
συστρατεύσων ἐπὶ Παρθυαίους, λαθὼν δὲ τοῦτον κομίζεται
διά τινων εἰς τὴν βασίλισσαν καὶ ἀναδείκνυται
βασιλεύς. ἐν τούτῳ τὸν Αὐλητὴν ἀφικόμενον εἰς Ῥώμην
δεξάμενος Πομπήιος Μάγνος συνίστησι τῇ συγκλήτῳ
καὶ διαπράττεται κάθοδον μὲν τούτῳ, τῶν δὲ
πρέσβεων τῶν πλείστων, ἑκατὸν ὄντων, ὄλεθρον τῶν
καταπρεσβευσάντων αὐτοῦ· τούτων δ´ ἦν καὶ Δίων ὁ
Ἀκαδημαϊκὸς ἀρχιπρεσβευτὴς γεγονώς. καταχθεὶς οὖν
ὑπὸ Γαβινίου Πτολεμαῖος τόν τε Ἀρχέλαον ἀναιρεῖ καὶ
τὴν θυγατέρα, χρόνον δ´ οὐ πολὺν τῇ βασιλείᾳ προσθεὶς
τελευτᾷ νόσῳ, καταλιπὼν δύο μὲν υἱεῖς δύο δὲ
θυγατέρας, πρεσβυτάτην δὲ Κλεοπάτραν. οἱ μὲν οὖν
Ἀλεξανδρεῖς ἀπέδειξαν βασιλέας τόν τε πρεσβύτερον
τῶν παίδων καὶ τὴν Κλεοπάτραν, οἱ δὲ συνόντες τῷ
παιδὶ καταστασιάσαντες ἐξέβαλον τὴν Κλεοπάτραν,
καὶ ἀπῆρε μετὰ τῆς ἀδελφῆς εἰς τὴν Συρίαν. ἐν τούτῳ
Πομπήιος Μάγνος ἧκε φεύγων ἐκ Παλαιφαρσάλου
πρὸς τὸ Πηλούσιον καὶ τὸ Κάσιον ὄρος· τοῦτον μὲν
οὖν δολοφονοῦσιν οἱ μετὰ τοῦ βασιλέως· ἐπελθὼν δὲ
Καῖσαρ τόν τε μειρακίσκον διαφθείρει καὶ καθίστησι
τῆς Αἰγύπτου βασίλισσαν τὴν Κλεοπάτραν μεταπεμψάμενος
ἐκ τῆς φυγῆς· συμβασιλεύειν δ´ ἀπέδειξε τὸν
λοιπὸν ἀδελφὸν αὐτῇ νέον παντελῶς ὄντα. μετὰ δὲ τὴν
Καίσαρος τελευτὴν καὶ τὰ ἐν Φιλίπποις διαβὰς Ἀντώνιος
εἰς τὴν Ἀσίαν ἐξετίμησεν ἐπὶ πλέον τὴν Κλεοπάτραν
ὥστε καὶ γυναῖκα ἔκρινε καὶ ἐτεκνοποιήσατο ἐξ
αὐτῆς, τόν τε Ἀκτιακὸν πόλεμον συνήρατο ἐκείνῃ καὶ
συνέφυγε· καὶ μετὰ ταῦτα ἐπακολουθήσας ὁ Σεβαστὸς
Καῖσαρ ἀμφοτέρους κατέλυσε καὶ τὴν Αἴγυπτον ἔπαυσε
παροινουμένην.
| [17a,11] Des mains de Ptolémée, fils de Lagus, successeur immédiat d'Alexandre,
le sceptre de l'Egypte avait passé aux mains de Philadelphe, puis
d'Evergète, de Philopator l'amant d'Agathoclée, d'Epiphane et de
Philométor, le fils prenant au fur et à mesure la place de son père. Seul
Philométor eut pour successeur son frère Evergète II dit Physcon, puis
vint Ptolémée Lathyre, et, après lui, de nos jours Aulétès, propre père de
Cléopâtre. Passé le troisième des Ptolémées, tous ces Lagides, perdus de
vices et de débauches, furent de très mauvais rois, mais les pires de tous
furent le quatrième, le septième et le dernier, Aulétès, qui à la honte de
ses autres déportements ajoutait celle de professer pour la flûte une
véritable passion, se montrant même si fier de son talent de virtuose,
qu'il ne rougissait pas d'établir dans son palais des concours de musique
et de se mêler aux concurrents pour disputer le prix. Indignés, les
Alexandrins le chassèrent, et, de ses trois filles ayant choisi l'aînée
qui seule était légitime, ils la proclamèrent reine. Quant à ses fils,
encore tout jeunes enfants, ils furent complètement écartés, comme ne
pouvant être alors d'aucune utilité. A peine la nouvelle reine avait-elle
pris possession du trône, qu'on fit venir de Syrie pour l'épouser un
certain Cybiosactès, qui se prétendait issu du sang des rois de Syrie ;
mais, au bout de quelques jours, la reine, qui n'avait pu se faire à ses
manières basses et ignobles, s'en débarrassait en le faisant étrangler. Un
remplaçant, Archélaüs, se présenta, il se disait lui aussi de sang royal
et se faisait passer pour le fils de Mithridate Eupator : en réalité il
était fils d'Archélaüs, cet adversaire de Sylla que les Romains avaient
plus tard comblé d'honneurs, l'aïeul par conséquent du dernier roi de
Cappadoce, notre contemporain. Ajoutons qu'il était grand prêtre de Comana
dans la province du Pont. Il se trouvait dans le camp de Gabinius, au
moment de faire campagne avec lui contre les Parthes, quand tout à coup il
partit sans prévenir Gabinius pour rejoindre des amis sûrs qui le
conduisirent à la reine et le firent {agréer d'elle et} proclamer roi.
Cependant Aulétès était venu à Rome : là, il se voit accueilli par le
grand {Pompée} qui le recommande au Sénat et fait décréter son retour dans
ses Etats en même temps que le supplice en masse de la majeure partie de
l'ambassade, composée de cent membres, que les Alexandrins avaient envoyée
pour déposer contre lui, et dont le chef était Dion l'académicien qui fut
compris naturellement au nombre des victimes. Ramené par Gabinius,
Ptolémée fait mettre à mort Archélaüs et sa propre fille ; mais il ne
prolonge que de bien peu les années de son règne et meurt de maladie,
laissant deux fils et deux filles, dont l'aînée n'était autre que
Cléopâtre. Les Alexandrins se donnent alors pour rois l'aîné des fils et
Cléopâtre. Bientôt les partisans du jeune roi se soulèvent, Cléopâtre est
chassée et s'embarque avec sa soeur pour la Syrie. Sur ces entrefaites, le
grand Pompée, réduit à fuir de Palaeopharsale, arrive en vue de Péluse et
du mont Casius et est assassiné lâchement par les familiers du roi. César,
qui le suivait de près, fait mettre à mort le roi malgré son jeune âge, et
rétablit sur le trône Cléopâtre en lui adjoignant seulement pour collègue
le frère qui lui restait et qui était à peine sorti de l'enfance. Antoine
à son tour, après la mort de César et la campagne de Philippes, passe en
Asie et met le comble aux honneurs et à la fortune de Cléopâtre en
l'épousant. Cléopâtre lui donne plusieurs enfants, partage avec lui les
dangers de la guerre d'Actium et l'entraîne dans sa fuite. César Auguste
accourt sur leurs traces, assiste à une double catastrophe et met fin à
cette longue orgie dont l'Egypte avait été le théâtre.
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