[15a,69] Λέγεται δὲ καὶ ταῦτα παρὰ τῶν συγγραφέων, ὅτι
σέβονται μὲν τὸν ὄμβριον Δία Ἰνδοὶ καὶ τὸν Γάγγην
ποταμὸν καὶ τοὺς ἐγχωρίους δαίμονας. ὅταν δὲ βασιλεὺς λούῃ
τὴν τρίχα, μεγάλην ἑορτὴν ἄγουσι καὶ μεγάλα δῶρα πέμπουσι
τὸν ἑαυτοῦ πλοῦτον ἕκαστος
ἐπιδεικνύμενος κατὰ ἅμιλλαν. τῶν τε μυρμήκων τινὰς
καὶ πτερωτοὺς λέγουσι τῶν χρυσωρύχων· ψήγματά
τε χρυσοῦ καταφέρειν τοὺς ποταμούς, καθάπερ τοὺς
Ἰβηρικούς· ἐν δὲ ταῖς κατὰ τὰς ἑορτὰς πομπαῖς πολλοὶ
μὲν ἐλέφαντες πέμπονται χρυσῷ κεκοσμημένοι καὶ
ἀργύρῳ, πολλὰ δὲ τέθριππα καὶ βοϊκὰ ζεύγη· εἶθ´ ἡ
στρατιὰ κεκοσμημένη· καὶ χρυσώματα δὲ τῶν μεγάλων
λεβήτων καὶ κρατήρων ὀργυιαίων· καὶ τοῦ Ἰνδικοῦ χαλκοῦ
τράπεζαί τε καὶ θρόνοι καὶ ἐκπώματα καὶ
λουτῆρες, λιθοκόλλητα τὰ πλεῖστα σμαράγδοις καὶ βηρύλλοις
καὶ ἄνθραξιν Ἰνδικοῖς· καὶ ἐσθὴς δὲ ποικίλη
χρυσόπαστος, καὶ βόνασοι καὶ παρδάλεις καὶ λέοντες
τιθασοὶ καὶ τῶν ποικίλων ὀρνέων καὶ εὐφθόγγων πλῆθος. ὁ δὲ Κλείταρχός φησιν ἁμάξας τετρακύκλους,
δένδρα κομιζούσας τῶν μεγαλοφύλλων, ἐξ ὧν ἀπήρτηται γένη τετιθασευμένων ὀρνέων, ὧν εὐφωνότατον
μὲν εἴρηκε τὸν ὠρίωνα, λαμπρότατον δὲ κατὰ τὴν
ὄψιν καὶ πλείστην ἔχοντα ποικιλίαν τὸν καλούμενον
κατρέα· τὴν γὰρ ἰδέαν ταῷ μάλιστα ἐγγίζειν. τὴν δὲ
λοιπὴν εἰκονογραφίαν παρ´ ἐκείνου ληπτέον.
| [15a,69] Empruntons encore aux historiens quelques renseignements curieux.
Les divinités pour lesquelles les Indiens ont le plus de vénération sont,
après Zeus Ombrios, le Gange, un de leurs fleuves, et les génies dits indigètes.
Le jour où le roi lave sa chevelure est un jour de grande fête, pendant
lequel tous les Indiens à l'envi, - pour montrer leur richesse, envoient
au souverain des présents magnifiques.
Il y a des fourmis ailées parmi les fourmis chercheuses d'or.
Les fleuves de l'Inde charrient des paillettes d'or, tout comme les
fleuves de l'Ibérie.
Dans les pompes ou processions solennelles, les jours de grande fête, on
voit défiler de nombreux éléphants couverts de riches caparaçons d'or et
d'argent, précédant une foule de chars attelés de quatre chevaux ou
traînés par deux boeufs, puis viennent des hommes de guerre revêtus de
leurs plus belles armures, et, après eux, une suite interminable de
chefs-d'oeuvre d'orfèvrerie (urnes gigantesques, cratères mesurant jusqu'à
une orgye de circonférence, tables, trônes, vases à boire et bassins à
laver), le tout en cuivre du pays incrusté d'émeraudes, de bérils et
d'escarboucles d'Inde, et une variété infinie de riches étoffes brodées
d'or ; enfin, pour clore le cortège, des crocha, des léopards, des lions
apprivoisés, avec une quantité innombrable d'oiseaux aux couleurs
éclatantes ou au chant harmonieux. Clitarque parle en outre de chariots à
quatre roues portant des arbres entiers à larges feuilles, et, sur les
branches de ces arbres, toute une volière d'oiseaux privés, parmi lesquels
on admire surtout l'orion pour l'incomparable douceur de son ramage et le
katrée pour l'éclat et la variété de ses couleurs qui lui donnent,
paraît-il, beaucoup de ressemblance avec le paon. Mais il fart lire dans
le texte même de Clitarque la description complète du katrée.
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