[15a,70] Φιλοσόφους τε τοῖς Βραχμᾶσιν ἀντιδιαιροῦνται
Πράμνας, ἐριστικούς τινας καὶ ἐλεγκτικούς· τοὺς δὲ
Βραχμᾶνας φυσιολογίαν καὶ ἀστρονομίαν ἀσκεῖν, γελωμένους
ὑπ´ ἐκείνων ὡς ἀλαζόνας καὶ ἀνοήτους.
τούτων δὲ τοὺς μὲν ὀρεινοὺς καλεῖσθαι τοὺς δὲ γυμνήτας
τοὺς δὲ πολιτικοὺς καὶ προσχωρίους· τοὺς μὲν ὀρεινοὺς
δοραῖς ἐλάφων χρῆσθαι, πήρας δ´ ἔχειν ῥιζῶν καὶ
φαρμάκων μεστάς, προσποιουμένους ἰατρικὴν μετὰ
γοητείας καὶ ἐπῳδῶν καὶ περιάπτων. τοὺς δὲ γυμνήτας
κατὰ τοὔνομα γυμνοὺς διαζῆν, ὑπαιθρίους τὸ πλέον,
καρτερίαν ἀσκοῦντας ἣν ἔφαμεν πρότερον μέχρι ἑπτὰ
{ἐτῶν} καὶ τριάκοντα· γυναῖκας δὲ συνεῖναι μὴ μιγνυμένας
αὐτοῖς· τούτους δὲ θαυμάζεσθαι διαφερόντως.
| [15a,70] Aux brachmanes certains historiens opposent d'autres philosophes
appelés Pramnes, grands disputeurs de leur nature, qui, habitués à ergoter
sur tout, tournent en ridicule les recherches physiques et astronomiques
des brachmanes, et traitent ceux-ci de bavards présomptueux et insensés.
Les pramnes se divisent en trois classes : les montagnards, les gymnètes
et les politiques, autrement dits les urbains et les suburbains. Les
montagnards sont vêtus de peaux de cerfs et portent des besaces remplies
de racines et de simples : ils se donnent pour médecins, mais n'usent en
réalité que de sorcellerie, de charmes et d'amulettes. Les gymnètes, eux,
vont toujours nus, ainsi que leur nom l'indique ; ils ne vivent guère
qu'en plein air et s'exercent, nous l'avons déjà dit, pendant trente-sept
années consécutives, à la patience, admettant des femmes dans leur
société, mais sans avoir avec elles aucun commerce charnel.
Aussi inspirent-ils aux populations de l'Inde une admiration incroyable.
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