HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Strabon, Geographica, livre XV-1

Chapitre 44

  Chapitre 44

[15a,44] Τῶν δὲ μυρμήκων τῶν χρυσωρύχων δέρματα ἰδεῖν φησιν οὗτος παρδαλέαις ὅμοια. Μεγασθένης δὲ περὶ τῶν μυρμήκων οὕτω φησὶν ὅτι ἐν Δέρδαις, ἔθνει μεγάλῳ τῶν προσεῴων καὶ ὀρεινῶν Ἰνδῶν, ὀροπέδιον εἴη τρισχιλίων πως τὸν κύκλον σταδίων· ὑποκειμένων δὲ τούτῳ χρυσωρυχείων οἱ μεταλλεύοντες εἶεν μύρμηκες, θηρία ἀλωπέκων οὐκ ἐλάττω, τάχος ὑπερφυὲς ἔχοντα καὶ ζῶντα ἀπὸ θήρας· ὀρύττει δὲ χειμῶνι τὴν γῆν, σωρεύει τε πρὸς τοῖς στομίοις, καθάπερ οἱ ἀσφάλακες· ψῆγμα δ´ ἐστὶ χρυσοῦ μικρᾶς ἑψήσεως δεόμενον· τοῦθ´ ὑποζυγίοις μετίασιν οἱ πλησιόχωροι λάθρᾳ· φανερῶς γὰρ διαμάχονται καὶ διώκουσι φεύγοντας, καταλαβόντες δὲ διαχρῶνται καὶ αὐτοὺς καὶ τὰ ὑποζύγια. πρὸς δὲ τὸ λαθεῖν κρέα θήρεια προτιθέασι κατὰ μέρη· περισπασθέντων δ´ ἀναιροῦνται τὸ ψῆγμα καὶ τοῦ τυχόντος τοῖς ἐμπόροις ἀργὸν διατίθενται, χωνεύειν οὐκ εἰδότες. [15a,44] Revenons aux fourmis chercheuses d'or. Néarque prétend avoir vu de leurs peaux qui ressemblaient tout à fait à des peaux de léopards. Mégasthène, de son côté, nous fournit à leur sujet les détails suivants. «Il existe, dit-il, dans le pays des Derdes (on nomme ainsi l'un des principaux peuples de la partie orientale et montagneuse de l'Inde), un haut plateau de 3000 stades de tour environ, au pied duquel sont des mines d'or, fouillées uniquement par des fourmis monstrueuses, aussi grosses, pour le moins, que des renards, et qui, douées d'une vitesse extraordinaire, ne vivent que de chasse. C'est en hiver qu'elles creusent la terre. Comme les taupes, elles forment avec les déblais de petits monticules à l'ouverture de chaque trou. Ces déblais ne sont à proprement parler que de la poudre ou poussière d'or, laquelle n'a besoin {pour être purifiée} que d'être passée très légèrement au feu. Aussi les habitants du voisinage en enlèvent-ils le plus qu'ils peuvent à dos de mulets, mais en se cachant soigneusement, car, s'ils le faisaient ouvertement, ils seraient attaqués par les fourmis, mis en fuite et poursuivis, voire même, si les fourmis les atteignaient, étranglés eux et leurs mulets. Pour tromper la surveillance des fourmis, les Derdes exposent de côté et d'autre des morceaux de viande, et, quand les fourmis se sont dispersées, ils enlèvent à leur aise la poudre d'or, qu'ils sont réduits du reste à vendre à l'état brut et pour n'importe quel prix aux marchands qui les visitent, faute de rien entendre eux-mêmes à la fonte des métaux».


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Dernière mise à jour : 19/03/2009