[15a,39] Φησὶ δὴ τὸ τῶν Ἰνδῶν πλῆθος εἰς ἑπτὰ μέρη διῃρῆσθαι,
καὶ πρώτους μὲν τοὺς φιλοσόφους εἶναι κατὰ
τιμήν, ἐλαχίστους δὲ κατ´ ἀριθμόν· χρῆσθαι δ´ αὐτοῖς
ἰδίᾳ μὲν ἑκάστῳ τοὺς θύοντας ἢ τοὺς ἐναγίζοντας,
κοινῇ δὲ τοὺς βασιλέας κατὰ τὴν μεγάλην λεγομένην
σύνοδον, καθ´ ἣν τοῦ νέου ἔτους ἅπαντες οἱ φιλόσοφοι
τῷ βασιλεῖ συνελθόντες ἐπὶ θύρας ὅ τι ἂν αὐτῶν ἕκαστος
συντάξῃ τῶν χρησίμων ἢ τηρήσῃ πρὸς εὐετηρίαν
καρπῶν τε καὶ ζῴων καὶ περὶ πολιτείας, προσφέρει
τοῦτ´ εἰς τὸ μέσον· ὃς δ´ ἂν τρὶς ἐψευσμένος ἁλῷ, νόμος
ἐστὶ σιγᾶν διὰ βίου· τὸν δὲ κατορθώσαντα ἄφορον
καὶ ἀτελῆ κρίνουσι.
| [15a,39] Mégasthène nous apprend que l'immense population de l'Inde se divise
en sept classes. La première dans l'ordre hiérarchique, et en même temps
la moins nombreuse, comprend les philosophes, lesquels rendent des
services, tantôt privés chacun d'eux pouvant être appelé par un simple
particulier à figurer dans un sacrifice ou dans une cérémonie funèbre,
tantôt publics, comme lorsque le roi les convoque au grand synode du
nouvel an (lequel se tient devant la porte de son palais), pour exposer
là, en public, ce que chacun d'eux a imaginé ou observé d'utile en vue
d'assurer l'abondance et la bonne qualité des récoltes, la santé des
bestiaux et le plus grand bien de l'Etat. Seulement, quiconque parmi eux a
été trois fois convaincu de mensonge est condamné à se taire pour tout le
reste de sa vie, tandis que celui dont les communications se sont
heureusement vérifiées est déclaré à tout jamais exempt d'impôt et de
contribution.
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