[15a,38] Ἐν δὲ τῇ ὀρεινῇ Σίλαν ποταμὸν εἶναι ᾧ μηδὲν
ἐπιπλεῖ· Δημόκριτον μὲν οὖν ἀπιστεῖν ἅτε πολλὴν τῆς
Ἀσίας πεπλανημένον· καὶ Ἀριστοτέλης δὲ ἀπιστεῖ,
καίπερ ἀέρων ὄντων λεπτῶν οἷς οὐδὲν ἐποχεῖται πτηνόν·
ἔτι δὲ τῶν ἀναφερομένων ἀτμῶν ἐπισπαστικοί
τινές εἰσι πρὸς ἑαυτοὺς καὶ οἷον ῥοφητικοὶ τοῦ ὑπερπετοῦς,
ὡς τὸ ἤλεκτρον τοῦ ἀχύρου καὶ ἡ σιδηρῖτις τοῦ
σιδήρου· τάχα δὲ καὶ καθ´ ὕδατος τοιαῦταί τινες εἶεν
ἂν δυνάμεις. ταῦτα μὲν οὖν φυσιολογίας ἔχεταί τινος
καὶ τῆς περὶ τῶν ὀχουμένων πραγματείας, ὥστε ἐν
ἐκείνοις ἐπισκεπτέον· νυνὶ δ´ ἔτι καὶ ταῦτα προσληπτέον
καὶ ὅσα ἄλλα τῆς γεωγραφίας ἐγγυτέρω.
| [15a,38] Mégasthène signale encore, dans la partie montagneuse de la même
contrée, un fleuve appelé le Silas dont les eaux ont cette propriété, que
rien n'y surnage, propriété que Démocrite, naturellement, révoque en
doute, au nom de ces longs voyages, de ces longues erreurs, qui lui ont
fait connaître soi-disant la plus grande partie de l'Asie. {Mégasthène
oublie de dire qu'}Aristote n'y croit pas davantage, bien que sachant
qu'il y a dans l'atmosphère des couches entières où l'air est si subtil,
si raréfié, qu'aucun animal ailé ne s'y peut soutenir, et que, de même
qu'on constate dans certaines vapeurs ou émanations la propriété d'attirer
et pour ainsi dire de humer tout ce qui vole au-dessus d'elles, à l'instar
de ce que fait l'ambre pour la paille et l'aimant pour le fer, on pourrait
aussi, à la rigueur, supposer à l'eau des propriétés ou vertus analogues.
Mais ces questions sont plutôt du domaine de la physique, vu qu'elles se
rattachent à la théorie des corps flottants, et c'est dans les traités
spéciaux qu'il convient de les étudier. Pour le moment, bornons-nous à
recueillir les faits qui, comme les suivants, ont un rapport plus immédiat
à la géographie.
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