[15a,36] Ἐπὶ δὲ τῇ συμβολῇ τούτου τε καὶ τοῦ ἄλλου ποταμοῦ
{Ἐραννοβόα} τὰ Παλίβοθρα ἱδρῦσθαι σταδίων
ὀγδοήκοντα τὸ μῆκος πλάτος δὲ πεντεκαίδεκα ἐν
παραλληλογράμμῳ σχήματι, ξύλινον περίβολον ἔχουσαν
κατατετρημένον ὥστε διὰ τῶν ὀπῶν τοξεύειν· προκεῖσθαι
δὲ καὶ τάφρον φυλακῆς τε χάριν καὶ ὑποδοχῆς
τῶν ἐκ τῆς πόλεως ἀπορροιῶν. τὸ δ´ ἔθνος ἐν ᾧ ἡ πόλις
αὕτη καλεῖσθαι Πρασίους, διαφορώτατον τῶν πάντων·
τὸν δὲ βασιλεύοντα ἐπώνυμον δεῖν τῆς πόλεως
εἶναι, Παλίβοθρον καλούμενον πρὸς τῷ ἰδίῳ τῷ ἐκ γενετῆς
ὀνόματι, καθάπερ τὸν Σανδρόκοττον, πρὸς ὃν
ἧκεν ὁ Μεγασθένης πεμφθείς. τοιοῦτο δὲ καὶ τὸ παρὰ
τοῖς Παρθυαίοις· Ἀρσάκαι γὰρ καλοῦνται πάντες,
ἰδίᾳ δὲ ὁ μὲν Ὀρώδης ὁ δὲ Φραάτης ὁ δ´ ἄλλο τι.
| [15a,36] Au confluent du Gange et de son autre branche {l'Erannoboas},
Mégasthène place la ville de Palibothra, qu'il nous dépeint comme un
parallélogramme long de 80 stades et large de 15, ayant une enceinte de
bois percée de jours ou de meurtrières pour donner passage aux flèches des
archers, et précédée d'un fossé qui sert à la fois de défense et de
réceptacle d'immondices. Mégasthène ajoute que le peuple chez lequel
s'élève cette ville porte le nom de Prasii, et se trouve être le plus
puissant de beaucoup de tous les peuples de l'Inde, que le prince régnant
est tenu d'ajouter le nom de Palibothrus, qui est celui de la ville, au
nom que lui-même a reçu à sa naissance, que tel était le cas notamment du
roi Sandrocottus, le même auprès de qui, lui, Mégasthène, avait été
accrédité. Notons que cet usage existe aussi chez les Parthes, dont tous
les souverains portent le nom d'Arsace joint à leur nom particulier, que
ce nom soit Orode, Phraate, ou tout autre.
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