[15a,33] Ἡ μὲν οὖν μεταξὺ τοῦ Ὑπάνιος καὶ τοῦ Ὑδάσπου
λέγεται ἐννέα ἔχειν ἔθνη, πόλεις δὲ εἰς πεντακισχιλίας
οὐκ ἐλάττους Κῶ τῆς Μεροπίδος· δοκεῖ δὲ πρὸς ὑπερβολὴν
εἰρῆσθαι τὸ πλῆθος· ἡ δὲ μεταξὺ τοῦ Ἰνδοῦ καὶ
τοῦ Ὑδάσπου εἴρηται σχεδόν τι ὑφ´ ὧν οἰκεῖται τῶν
ἀξίων μνήμης. κάτω δ´ ἑξῆς εἰσιν οἵ τε Σίβαι λεγόμενοι,
περὶ ὧν καὶ πρότερον ἐμνήσθημεν, καὶ Μαλλοὶ
καὶ Συδράκαι μεγάλα ἔθνη· καὶ Μαλλοὶ μὲν παρ´ οἷς
ἀποθανεῖν ἐκινδύνευσεν Ἀλέξανδρος τρωθεὶς ἐν ἁλώσει
πολίχνης τινός, Συδράκαι δὲ οὓς τοῦ Διονύσου
συγγενεῖς ἔφαμεν μεμυθεῦσθαι. πρὸς αὐτῇ δ´ ἤδη τῇ
Παταληνῇ τήν τε τοῦ Μουσικανοῦ λέγουσι καὶ τὴν
Σάβου, τὰ Σινδόμανα, καὶ ἔτι τὴν Πορτικανοῦ καὶ ἄλλων
ὧν ἐκράτησεν ἁπάντων Ἀλέξανδρος, τὴν τοῦ Ἰνδοῦ
παροικούντων ποταμίαν, ὑστάτης δὲ τῆς Παταληνῆς
ἣν ὁ Ἰνδὸς ποιεῖ σχισθεὶς εἰς δύο προχοάς. Ἀριστόβουλος
μὲν οὖν εἰς χιλίους σταδίους διέχειν ἀλλήλων φησὶν
αὐτάς, Νέαρχος δ´ ὀκτακοσίους προστίθησιν, Ὀνησίκριτος δὲ τὴν πλευρὰν ἑκάστην τῆς ἀπολαμβανομένης
νήσου τριγώνου τὸ σχῆμα δισχιλίων, τοῦ δὲ ποταμοῦ
τὸ πλάτος καθ´ ὃ σχίζεται εἰς τὰ στόματα ὅσον διακοσίων·
καλεῖ δὲ τὴν νῆσον Δέλτα καί φησιν ἴσην εἶναι
τοῦ κατ´ Αἴγυπτον Δέλτα, οὐκ ἀληθὲς τοῦτο λέγων.
τὸ γὰρ κατ´ Αἴγυπτον Δέλτα χιλίων καὶ τριακοσίων
λέγεται σταδίων ἔχειν τὴν βάσιν, τὰς δὲ πλευρὰς ἑκατέραν
ἐλάττω τῆς βάσεως. ἐν δὲ τῇ Παταληνῇ πόλις
ἐστὶν ἀξιόλογος τὰ Πάταλα, ἀφ´ ἧς καὶ ἡ νῆσος καλεῖται.
| [15a,33] La contrée entre l'Hypanis et l'Hydaspe renferme, dit-on, neuf peuples
et jusqu'à cinq mille villes, toutes plus grandes que Cos Méropis. Mais ce
nombre semble exagéré. Nous avons eu nous-même occasion dans les pages qui
précèdent d'énumérer les principaux peuples qui occupent l'intervalle
compris entre l'Hydaspe et l'Indus. Plus bas, maintenant, on voit se
succéder les Sibes, qui eux aussi ont été mentionnés par nous
précédemment, puis les deux grandes nations des Malles et des Sydraques.
C'est chez les Malles, en assiégeant une de leurs plus petites places,
qu'Alexandre reçut cette blessure qui mit ses jours en danger. Quant aux
Sydraques, rappelons ce que nous avons déjà dit, que les mythographes les
font descendre de Dionysos lui-même. Aux abords de la Patalène les
historiens placent le nome de Musicân et celui de Sabus, avec la ville de
Sindomana, le nome de Porticân aussi et d'autres encore échelonnés de même
sur les deux rives de l'Indus ; or tous tombèrent au pouvoir d'Alexandre,
précédant de peu la chute de la Patalène, cette espèce d'île que forme
l'Indus en se divisant en deux branches, et par laquelle Alexandre termina
sa conquête de l'Inde. Aristobule évalue à 1000 stades la distance qui
sépare ces deux branches l'une de l'autre. Néarque augmente cette distance
de 800 stades ; quant à Onésicrite, il attribue à chacun des deux côtés de
l'île triangulaire interceptée entre les branches du fleuve une longueur
de 2000 stades et au fleuve lui-même, pris à l'endroit où son cours
bifurque, une largeur de 200 stades environ. Il donne en outre à cette île
le nom de delta, mais il se trompe quand il lui attribue juste la même
étendue qu'au delta d'Egypte, car il est notoire que le delta d'Egypte
mesure 1300 stades à sa base et que sa base surpasse en longueur ses deux
autres côtés. La Patalène contient une ville considérable, Patala, de
laquelle l'île tire son nom.
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