| [15a,10] Ὡς ἐν τοῖς τοιούτοις οὖν ἀποδέχεσθαι δεῖ πᾶν τὸ
ἐγγυτάτω πίστεως. ἐποιησάμεθα δ´ ἡμεῖς καὶ ἐν τοῖς
πρώτοις λόγοις τοῖς περὶ γεωγραφίας δίαιταν ἣν δυνατὸν 
ἦν περὶ τούτων, καὶ νῦν ἐκείνοις τε ἐξ ἑτοίμου
χρησόμεθα καὶ ἕτερα προσθήσομεν, ὅσων ἂν δεῖν δόξῃ
πρὸς τὴν σαφήνειαν. μάλιστα δ´ ἐκ τῆς διαίτης ἐδόκει
τῆς τότε πιστότατα εἶναι τὰ ὑπὸ τοῦ Ἐρατοσθένους ἐν
τῷ τρίτῳ τῶν γεωγραφικῶν ἐκτεθέντα κεφαλαιωδῶς
περὶ τῆς τότε νομιζομένης Ἰνδικῆς, ἡνίκα Ἀλέξανδρος
ἐπῆλθε· καὶ ἦν ὁ Ἰνδὸς ὅριον ταύτης τε καὶ τῆς Ἀριανῆς 
ἣν ἐφεξῆς πρὸς τῇ ἑσπέρᾳ κειμένην Πέρσαι κατεῖχον· ὕστερον 
γὰρ δὴ καὶ τῆς Ἀριανῆς πολλὴν ἔσχον οἱ Ἰνδοὶ λαβόντες 
παρὰ τῶν Μακεδόνων. ἔστι δὲ τοιαῦτα ἃ λέγει ὁ Ἐρατοσθένης.
 | [15a,10] Ici donc, comme toujours en pareil cas, il faut accepter ce qui 
s'éloigne le moins de la vraisemblance. Enfin nous-même, nous avons déjà 
eu occasion, dans les premiers livres de notre Géographie, de soumettre à 
un examen critique tout ce qui a été dit à ce sujet ; nous l'avons fait de 
notre mieux et dans la mesure du possible. Or ce sont là des matériaux 
tout prêts que nous avons sous la main, servons-nous-en donc actuellement 
encore en nous bornant à ajouter quelques documents nouveaux là où quelque 
éclaircissement nous paraîtra nécessaire. De cet examen il résultait pour 
nous, en somme, que de tous les écrits sur l'Inde celui qui méritait le 
plus de créance était le tableau sommaire que, dans le III° livre de sa 
Géographie, Eratosthène a tracé de la contrée appelée Inde au moment de 
l'invasion d'Alexandre et quand l'Indus formait encore la ligne de 
démarcation entre elle et l'Ariané, province plus occidentale appartenant 
à l'empire des Perses ; car plus tard, du fait des Macédoniens, l'Inde 
s'est accrue d'une grande partie de l'Ariané. Laissons donc parler Eratosthène.
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