HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

Chapitre 97

  Chapitre 97

[3,97] οἱ δ´ ἐκ τῆς συγκλήτου πυθόμενοι τὸ γεγονὸς προτέρημα διὰ τοῦ Γναΐου περὶ τὴν ναυμαχίαν καὶ νομίσαντες χρήσιμον εἶναι, μᾶλλον δ´ ἀναγκαῖον τὸ μὴ προΐεσθαι τὰ κατὰ τὴν Ἰβηρίαν, ἀλλ´ ἐνίστασθαι τοῖς Καρχηδονίοις καὶ τὸν πόλεμον αὔξειν, προχειρισάμενοι ναῦς εἴκοσι καὶ στρατηγὸν ἐπιστήσαντες Πόπλιον Σκιπίωνα κατὰ τὴν ἐξ ἀρχῆς πρόθεσιν, ἐξαπέστελλον μετὰ σπουδῆς πρὸς τὸν ἀδελφὸν Γνάιον, κοινῇ πράξοντα μετ´ ἐκείνου τὰ κατὰ τὴν Ἰβηρίαν. πάνυ γὰρ ἠγωνίων μὴ κρατήσαντες Καρχηδόνιοι τῶν τόπων ἐκείνων καὶ περιποιησάμενοι χορηγίας ἀφθόνους καὶ χεῖρας ἀντιποιήσωνται μὲν τῆς θαλάττης ὁλοσχερέστερον, συνεπιθῶνται δὲ τοῖς κατὰ τὴν Ἰταλίαν, στρατόπεδα πέμποντες καὶ χρήματα τοῖς περὶ τὸν Ἀννίβαν. διόπερ ἐν μεγάλῳ τιθέμενοι καὶ τοῦτον τὸν πόλεμον ἐξαπέστειλαν τάς τε ναῦς καὶ τὸν Πόπλιον. ὃς καὶ παραγενόμενος εἰς Ἰβηρίαν καὶ συμμίξας τἀδελφῷ μεγάλην παρεῖχε χρείαν τοῖς κοινοῖς πράγμασιν. οὐδέποτε γὰρ πρότερον θαρρήσαντες διαβῆναι τὸν Ἴβηρα ποταμόν, ἀλλ´ ἀσμενίζοντες τῇ τῶν ἐπὶ τάδε φιλίᾳ καὶ συμμαχίᾳ τότε διέβησαν καὶ τότε πρῶτον ἐθάρρησαν ἀντιποιεῖσθαι τῶν πέραν πραγμάτων, μεγάλα καὶ ταὐτομάτου συνεργήσαντος σφίσι πρὸς τοὺς περιεστῶτας καιρούς. Ἐπειδὴ γὰρ καταπληξάμενοι τοὺς περὶ τὴν διάβασιν οἰκοῦντας τῶν Ἰβήρων ἧκον πρὸς τὴν τῶν Ζακανθαίων πόλιν, ἀποσχόντες σταδίους ὡς τετταράκοντα περὶ τὸ τῆς Ἀφροδίτης ἱερὸν κατεστρατοπέδευσαν, λαβόντες τόπον εὐφυῶς κείμενον πρός τε τὴν ἀπὸ τῶν πολεμίων ἀσφάλειαν καὶ πρὸς τὴν ἐκ θαλάττης χορηγίαν· ὁμοῦ γὰρ αὐτοῖς συνέβαινε καὶ τὸν στόλον ποιεῖσθαι τὸν παράπλουν. ἔνθα δὴ γίνεταί τις πραγμάτων περιπέτεια τοιάδε. [3,97] A la nouvelle de la victoire navale remportée par Cn. Scipion, le Sénat jugea bon et même nécessaire de ne pas se désintéresser des affaires d'Espagne, mais d'y poursuivre les opérations contre les Carthaginois et d'en étendre le champ ; on équipa vingt vaisseaux, on en donna le commandement à P. Scipion, qui déjà avait reçu la même mission au début de la guerre, et on l'envoya rejoindre en toute hâte son frère Cnéus, pour agir de concert avec lui. Le Sénat craignait de voir les Carthaginois, une fois maîtres de l'Espagne, y réunir des approvisionnements et des forces considérables, et redoubler d'efforts pour établir leur domination sur mer, afin de pouvoir aider Hannibal à conquérir l'Italie, en lui fournissant des troupes et de l'argent. C'est pour cela qu'il attachait tant d'importance à cette campagne et qu'il avait envoyé en Espagne l'escadre de P. Scipion. Quand ce général fut arrivé à destination et eut rejoint son frère, il rendit de grands services à l'État. Jamais encore les Romains n'avaient osé passer l'Èbre : ils estimaient avoir assez fait en contractant alliance et amitié avec les peuples qui habitaient en deçà du fleuve ; ce fut alors que, pour la première fois, ils le franchirent et osèrent porter la guerre au delà. Le hasard, en ces circonstances, les servit beaucoup. Ils commencèrent par intimider les habitants de l'endroit où ils voulaient passer l'Èbre, puis vinrent camper devant Sagonte près d'un temple d'Aphrodite situé à quelque quarante stades de la ville. La position était admirablement choisie, parce qu'on y était à la fois à l'abri des ennemis et en communication avec la mer ; ils pouvaient donc être ravitaillés par la flotte, qui avait, le long de la côte, réglé sa navigation sur leur marche. Or voici l'incident imprévu qui se produisit alors.


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Dernière mise à jour : 30/03/2006