[7] (1) Ὡς οὖν ἐδέδοκτο, θύσας τοῖς θεοῖς προῆγεν εἰς τὴν Ῥώμην. ἀπήντα δὲ
ἡ βουλὴ καὶ ὁ δῆμος ἔρωτι θαυμαστῷ τοῦ ἀνδρός, εὐφημίαι τε πρέπουσαι γυναικῶν
ἐγίνοντο καὶ θυσίαι πρὸς ἱεροῖς καὶ χαρὰ πάντων, ὥσπερ οὐ βασιλέα τῆς πόλεως,
ἀλλὰ βασιλείαν δεχομένης. (2) ἐπεὶ δὲ εἰς τὴν ἀγορὰν κατέστησαν, ὁ μὲν ταῖς ὥραις
ἐκείναις συνειληχὼς μεσοβασιλεὺς Σπόριος Οὐέττιος ψῆφον ἐπέδωκε τοῖς πολίταις
καὶ πάντες ἤνεγκαν, (3) προσφερομένων δ´ αὐτῷ τῶν βασιλικῶν παρασήμων ἐπισχεῖν
κελεύσας ἔφη δεῖσθαι καὶ θεοῦ τὴν βασιλείαν ἐμπεδοῦντος αὐτῷ. (4) παραλαβὼν δὲ
μάντεις καὶ ἱερεῖς ἀνέβαινεν εἰς τὸ Καπιτώλιον· Ταρπήϊον αὐτὸ λόφον οἱ τότε
Ῥωμαῖοι προσηγόρευον. (5) ἐνταῦθα τῶν μάντεων ὁ πρωτεύων τὸν μὲν εἰς μεσημβρίαν
τρέψας ἐγκεκαλυμμένον, αὐτὸς δὲ παραστὰς ἐξόπισθεν καὶ τῇ δεξιᾷ τῆς κεφαλῆς
ἐφαπτόμενος αὐτοῦ κατεύξατο, καὶ περιεσκόπει τὰ παρὰ τῶν θεῶν ἐν οἰωνοῖς ἢ
συμβόλοις προφαινόμενα, πανταχόσε τὰς ὄψεις περιφέρων. (6) σιγὴ δὲ ἄπιστος ἐν πλήθει
τοσούτῳ τὴν ἀγορὰν κατεῖχε καραδοκούντων καὶ συναιωρουμένων τῷ μέλλοντι, μέχρι
οὗ προὐφάνησαν ὄρνιθες ἀγαθοὶ καὶ δεξιοὶ. (7) οὕτω δὲ τὴν βασιλικὴν
ἀναλαβὼν ἐσθῆτα κατέβαινε Νομᾶς εἰς τὸ πλῆθος ἀπὸ τῆς ἄκρας. τότε δὲ καὶ φωναὶ
καὶ δεξιώσεις ἦσαν ὡς εὐσεβέστατον καὶ θεοφιλέστατον δεχομένων. (8) Παραλαβὼν δὲ τὴν
ἀρχὴν πρῶτον μὲν τὸ τῶν τριακοσίων σύστημα διέλυσεν, οὓς Ῥωμύλος ἔχων ἀεὶ περὶ
τὸ σῶμα Κέλερας προσηγόρευσεν, ὅπερ ἐστὶ ταχεῖς· οὔτε γὰρ ἀπιστεῖν πιστεύουσιν
οὔτε βασιλεύειν ἀπιστούντων ἠξίου. (9) δεύτερον δὲ τοῖς οὖσιν ἱερεῦσι Διὸς καὶ Ἄρεως
τρίτον Ῥωμύλου προσκατέστησεν, ὃν Φλάμινα Κυρινάλιον ὠνόμασεν. (10) ἐκάλουν δὲ καὶ
τοὺς προγενεστέρους Φλάμινας ἀπὸ τῶν περικρανίων πίλων οὓς περὶ ταῖς κεφαλαῖς
φοροῦσι, πιλαμένας τινὰς ὄντας, ὡς ἱστοροῦσι, τῶν Ἑλληνικῶν ὀνομάτων τότε μᾶλλον
ἢ νῦν τοῖς Λατίνοις ἀνακεκραμένων. (11) καὶ γὰρ ἃς ἐφόρουν οἱ ἱερεῖς λαίνας ὁ Ἰόβας
χλαίνας φησὶν εἶναι, καὶ τὸν ὑπηρετοῦντα τῷ ἱερεῖ τοῦ Διὸς ἀμφιθαλῆ παῖδα
λέγεσθαι Κάμιλλον, ὡς καὶ τὸν Ἑρμῆν οὕτως ἔνιοι τῶν Ἑλλήνων Κάμιλλον ἀπὸ τῆς
διακονίας προσηγόρευον.
| [7] (1) Dès qu’il eut donné son accord, il fit un sacrifice aux dieux, et partit pour Rome. Le
sénat et le peuple, brûlant du désir de le voir, sortirent à sa rencontre. Les femmes le reçurent
avec les plus vives acclamations; on fit des sacrifices dans tous les temples; et la ville entière
témoigna autant de joie que si elle eût reçu, non pas un roi, mais un nouveau royaume. (2)
Lorsqu’on fut arrivé à la place publique, Spurius Vettius, qui ce jour-là remplissait la fonctions
d’interrègne, fit procéder à l’élection. Numa réunit tous les suffrages. (3) On lui apporta les
marques de la dignité royale. Mais, avant de les recevoir, il dit qu’il fallait d’abord s’assurer
du consentement des dieux, (4) et, prenant avec lui des prêtres et des devins, il monta au
Capitole, que les Romains appelaient alors la roche Tarpéienne. (5) Là, le premier des devins,
l'ayant couvert d’un voile, le tourna vers le midi; et, se tenant derrière Numa, il lui étendit sa
main droite sur la tête, fit une prière, et porta sa vue de tous les côtés, pour observer ce que les
dieux feraient connaître par le vol des oiseaux ou par d’autres signes. (6) Pendant ce temps, un
silence incroyable régnait sur la place, malgré la grande affluence de citoyens qui y était réunie.
Tous les esprits étaient suspendus dans l’attente de ce qui allait arriver, jusqu’à ce qu’enfin
apparurent à droite des oiseaux de bon augure qui donnèrent l'assentiment des dieux. (7) Alors
Numa prit l'habit royal, et descendit de la citadelle pour se rendre au milieu du peuple, qui le
reçut avec des acclamations et des saluts de la main, saluant en lui l’homme le plus pieux et le
plus aimé des dieux. (8) Il avait à peine pris possession du pouvoir, qu’il commença par
dissoudre le corps des trois cents gardes que Romulus avait toujours auprès de sa personne, et
qu’il appelait célères, c’est-à-dire les rapides. Numa ne voulait ni paraître se défier de ceux
qui se fiaient à lui, ni régner sur des hommes qui n’auraient pas eu pour leur roi une entière
confiance. (8) Ensuite, aux deux prêtres de Jupiter et de Mars qui existaient déjà, il en ajouta un
troisième pour Romulus, et l’appela flamine Quirinal. (10) Les anciens prêtres avaient déjà le
nom de flamines, à cause des bonnets de laine dont ils s'entouraient la tête et qui les faisaient
appeler, à ce qu'on rapporte, des "pilamènes"; les mots grecs étaient alors beaucoup plus
répandus dans la langue latine qu’ils ne le sont aujourd’hui. (11) C'est ainsi que les manteaux
appelés "lenas" portés par les flamines, sont, suivant Juba, les mêmes que ceux qu’on nomme
en Grèce "claines". Ainsi aussi que le jeune garçon qui sert le flamine de Jupiter, et dont le
père et la mère sont vivants, est appelé "camillus", de même que certains Grecs appellent
Cadmilos le dieu Hermès, à cause des fonctions qu’il exerce auprès des dieux.
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