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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Numa

Chapitre 6

  Chapitre 6

[6] (1) Τοιούτοις λόγοις ἀφοσιουμένου τὴν βασιλείαν τοῦ ἀνδρός, οἵ τε Ῥωμαῖοι πᾶσαν ἐποιοῦντο σπουδὴν ἀντιβολοῦντες καὶ δεόμενοι μὴ σφᾶς αὖθις εἰς στάσιν ἐμβαλεῖν καὶ πόλεμον ἐμφύλιον, οὐκ ὄντος ἑτέρου πρὸς ὃν ἀμφότεραι συννεύσουσιν αἱ στάσεις, τε πατὴρ καὶ Μάρκιος ἐκείνων μεταστάντων ἰδίᾳ προσκείμενοι τὸν Νομᾶν ἔπειθον δέχεσθαι μέγα καὶ θεῖον δῶρον. (2) "Εἰ δὲ αὐτὸς οὔτε πλούτου δέῃ δι´ αὐτάρκειαν οὔτε δόξαν ἀρχῆς καὶ δυναστείας ἐζήλωκας κρείσσονα τὴν ἀπ´ ἀρετῆς ἔχων, ἀλλ´ ὑπηρεσίαν γε θεοῦ τὸ βασιλεύειν ἡγούμενος, ὅς γε ἀνίστησι καὶ οὐκ ἐᾷ κεῖσθαι καὶ ἀργεῖν τὴν ἐν σοὶ τοσαύτην δικαιοσύνην, μὴ φεῦγε μηδὲ ἀποδίδρασκε τὴν ἀρχήν, ἀνδρὶ φρονίμῳ πράξεων καλῶν καὶ μεγάλων οὖσαν χώραν, ἐν καὶ θεραπεῖαι θεῶν μεγαλοπρεπεῖς εἰσι καὶ πρὸς εὐσέβειαν ἀνθρώπων ἡμερώσεις ῥᾷστα καὶ τάχιστα μετακοσμουμένων ὑπὸ τοῦ κρατοῦντος. (3) οὗτοι καὶ Τάτιον ἔστερξαν ἔπηλυν ἡγεμόνα, καὶ τὴν Ῥωμύλου μνήμην ἀποθεοῦσι ταῖς τιμαῖς. τίς δὲ οἶδεν εἰ καὶ νικῶντι δήμῳ πολέμου κόρος ἐστί, καὶ μεστοὶ θριάμβων καὶ λαφύρων γεγονότες ἡγεμόνα πρᾷον καὶ δίκης ἑταῖρον ἐπ´ εὐνομίᾳ καὶ εἰρήνῃ ποθοῦσιν; (4) εἰ δὲ δὴ καὶ παντάπασιν ἀκρατῶς ἔχουσι καὶ μανικῶς πρὸς πόλεμον, ἆρ´ οὐχὶ βέλτιον ἀλλαχόσε τὴν ὁρμὴν αὐτῶν τρέπειν, διὰ χειρὸς ἔχοντα τὰς ἡνίας, τῇ δὲ πατρίδι καὶ παντὶ τῷ Σαβίνων ἔθνει σύνδεσμον εὐνοίας καὶ φιλίας πρὸς πόλιν ἀκμάζουσαν καὶ δυνατὴν γενέσθαι;" (5) τούτοις προσῆν, ὡς λέγεται, σημεῖά τε χρηστὰ καὶ σπουδὴ τῶν πολιτῶν καὶ ζῆλος, ὡς ἐπύθοντο τὴν πρεσβείαν, δεομένων βαδίζειν καὶ παραλαμβάνειν τὴν βασιλείαν ἐπὶ κοινωνίᾳ καὶ συγκράσει τῶν πολιτῶν. [6] (1) Aux arguments avancés par Numa pour refuser la royauté, les Romains opposent les plus vives instances: ils le supplient de ne pas les replonger dans de nouveaux troubles et dans la guerre civile, car, disaient-ils, il était le seul qui agréât aux deux partis. En outre, quand ils se sont retirés, le père de Numa et Marcius font en particulier tous leurs efforts auprès de lui, pour le décider à accepter ce grand et divin présent: (2) "Si ta fortune suffit à tes désirs, si tu n’ambitionnes pas la gloire attachée au commandement et à l’autorité, parce que tu en as une supérieure dans ta vertu, considère du moins que régner c’est servir Dieu, qui fait appel à l'éminente justice qui brille en toi et qui ne veut pas la laisser inutile et désoeuvrée. Ne fuis donc point, ne refuse point le pouvoir, qui est pour un homme sage un champ de grandes et nobles actions. C’est là qu’on peut honorer magnifiquement les dieux et faire pénétrer la piété au coeur des hommes, qui se laissent transformer par l’influence efficace et prompte du souverain. (3) Les Romains ont aimé Tatius, un prince étranger, et ils ont consacré par l'apothéose la mémoire de Romulus. Qui sait d'ailleurs si ce peuple vainqueur ne est pas être pris du dégoût de la guerre, et si, rassasié de triomphes et de dépouilles, il ne désire pas un chef doux, ami de la justice, pour vivre sous de bonnes lois et dans la paix? (4) Mais même en le supposant toujours passionnément épris, toujours fou de la guerre, ne vaudrait-il pas mieux tourner ailleurs cette ardeur impétueuse, en prenant en main les rênes, et unir la patrie et tout le peuple sabin d’un lien de bienveillance et d’amitié avec une ville florissante et redoutée?" (5) À ces observations s’ajoutèrent, dit-on, des présages favorables et l’empressement affectueux des concitoyens de Numa, qui, en apprenant l’arrivée des députés, le supplièrent de partir et d’accepter une royauté destinée à resserrer l’union intime des deux peuples.


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Dernière mise à jour : 19/05/2005