HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Coriolan

Chapitre 24

  Chapitre 24

[24] (1) Τὴν δὲ Ῥώμην τε τῶν πατρικίων δυσμένεια πρὸς τὸν δῆμον, οὐχ ἥκιστα τὴν τοῦ Μαρκίου καταδίκην αἰτίαν ἐχόντων, ἐτάραττε, καὶ πολλὰ δαιμόνια μάντεις καὶ ἱερεῖς καὶ ἰδιῶται προσήγγελλον ἄξια φροντίδος. ἓν δὲ λέγεται τοιοῦτό τι γενέσθαι. (2) Τίτος ἦν Λατίνιος, ἀνὴρ οὐκ ἄγαν ἐπιφανής, ἀπράγμων δὲ καὶ μέτριος ἄλλως καὶ καθαρὸς δεισιδαιμονίας, ἔτι δὲ μᾶλλον ἀλαζονείας. (3) οὗτος ὄναρ εἶδεν ὡς τοῦ Διὸς εἰς ὄψιν ἥκοντος αὐτῷ καὶ κελεύοντος εἰπεῖν πρὸς τὴν σύγκλητον, ὅτι κάκιστον ὀρχηστὴν ἔστειλαν αὐτῷ πρὸ τῆς πομπῆς καὶ ἀτερπέστατον. (4) ἰδὼν δὲ τὴν ὄψιν ἔλεγε μὴ πάνυ φροντίσαι τὸ πρῶτον· ὡς δὲ καὶ δεύτερον ἰδὼν καὶ τρίτον ἠμέλησε, παιδός τε χρηστοῦ θάνατον ἐπιδεῖν καὶ τοῦ σώματος ἄφνω παραλυθέντος ἀκρατὴς γενέσθαι. (5) ταῦτα δ´ ἐν κλινιδίῳ φοράδην κομισθεὶς εἰς τὴν σύγκλητον ἀπήγγειλεν. ἀπαγγείλας δ´ ὥς φασιν εὐθὺς ᾔσθετο ῥωννύμενον αὑτοῦ τὸ σῶμα, καὶ ἀναστὰς ἀπῄει δι´ αὑτοῦ βαδίζων. θαυμάσαντες οὖν οἱ βουλευταὶ πολλὴν ἐποιήσαντο τοῦ πράγματος ζήτησιν. (6) ἦν δὲ τοιοῦτον· οἰκέτην τις αὑτοῦ παραδοὺς οἰκέταις ἑτέροις ἐκέλευσεν ἐξάγειν δι´ ἀγορᾶς μαστιγοῦντας, εἶτ´ ἀποκτεῖναι. ταῦτα πράττουσιν αὐτοῖς καὶ τὸν ἄνθρωπον αἰκιζομένοις, στροφάς τε παντοδαπὰς ὑπ´ ὀδύνης στρεφόμενον καὶ κινήσεις ἄλλας ἀτερπεῖς τῷ περιπαθεῖν κινούμενον, πομπὴ κατὰ τύχην παρηκολουθήκει. (7) καὶ πολλοὶ μὲν ἐδυσχέραινον τῶν παρόντων, οὔτ´ ὄψιν ἱλαρὰν ὁρῶντες οὔτε κινήσεις πρεπούσας, οὐδεὶς δ´ ἐπεξῆλθεν, ἀλλὰ λοιδορίαι μόνον ἐγένοντο καὶ κατάραι τῷ πικρῶς οὕτως κολάζοντι. (8) καὶ γὰρ ἐχρῶντο πολλῇ πρὸς τοὺς οἰκέτας ἐπιεικείᾳ τότε, δι´ αὐτουργίαν καὶ τὸ κοινωνεῖν διαίτης ἡμερώτερον ἔχοντες πρὸς αὐτοὺς καὶ συνηθέστερον. (9) ἦν δὲ μεγάλη κόλασις οἰκέτου πλημμελήσαντος, εἰ ξύλον ἁμάξης, τὸν ῥυμὸν ὑπερείδουσιν, ἀράμενος διεξέλθοι παρὰ τὴν γειτνίασιν. γὰρ τοῦτο παθὼν καὶ ὀφθεὶς ὑπὸ τῶν συνοίκων καὶ γειτόνων οὐκέτι πίστιν εἶχεν. (10) ἐκαλεῖτο δὲ φούρκιφερ· γὰρ οἱ Ἕλληνες ὑποστάτην καὶ στήριγμα, τοῦτο Ῥωμαῖοι φοῦρκαν ὀνομάζουσιν. [24] (1) La rancoeur des patriciens à l'endroit du peuple, qu'ils accusaient surtout de la condamnation de Marcius, causait des troubles à Rome; devins, prêtres et particuliers annonçaient quantité de présages méritant réflexion. En voici un tel que, dit-on, il s'en présenta. (2) Il y avait un certain Titus Latinius, pas très en vue mais par ailleurs homme tranquille et modéré, dépourvu de superstition et, plus encore, de jactance. (3) Cet homme eut un songe, où Jupiter se présentait à sa vue et lui enjoignait de dire au Sénat qu'on avait expédié en tête de sa procession un danseur exécrable et absolument sans grâce. (4) Cette vision, dit-il, d'abord, il ne s'en était pas du tout soucié; mais comme il l'avait encore négligée à la deuxième et à la troisième reprise, il avait vu mourir son fils, un brave enfant, et lui-même, le corps soudain paralysé, était devenu infirme. (5) Voilà ce qu'il relata au sénat, où il s'était fait porter en litière. Une fois sa relation faite, il sentit immédiatement, dit-on, son corps fortifié, se leva et s'en fut, en cheminant tout seul. Les sénateurs, émerveillés, firent une ample recherche sur l'affaire. (6) Voici à peu près ce qu'il en était. Quelqu'un avait remis un esclave lui appartenant aux mains d'autres serviteurs, en ordonnant à ceux-ci d'emmener sous le fouet cet esclave à travers le forum, et ensuite de l'exécuter. Ainsi font-ils; ils torturent cet homme qui, brisé de douleur, se retourne en contorsions de toutes sortes et, mû par l'excès de souffrance, se livre à d'autres mouvements déplaisants, tandis que, par hasard, la procession débouchait par derrière. (7) Beaucoup d'assistants s'indignaient en voyant ce triste spectacle et ces mouvements indécents, mais personne n'intervint: il n'y eut simplement qu'insultes et malédictions à l'endroit de l'homme qui punissait si sévèrement. (8) C'est qu'à cette époque les maîtres usaient envers leurs esclaves de beaucoup de modération: vu qu'ils travaillaient ensemble de leurs mains et partageaient le même mode de vie, ils étaient avec eux plus doux et plus familiers. (9) Il y avait alors un grand châtiment pour l'esclave coupable d'une négligence: il circulait à travers le quartier, chargé du bois au moyen duquel on étaie le timon d'un char. Quiconque avait subi cela et avait été vu ainsi par ses familiers et voisins n'avait plus aucun crédit. (10) Il était appelé furcifer (= "porte-fourche") car les Romains nomment "fourche" ce que les Grecs nomment support et étai.


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Dernière mise à jour : 13/05/2005